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Message  livaste Jeu 5 Fév - 21:23

Samuel Potier (lefigaro.fr)
05/02/2009 |

Nicolas Sarkozy, jeudi soir lors d'une émission exceptionnelle de 90 minutes en direct du Palais de l'Elysée. (Gérard Cerles / AP)

MINUTE PAR MINUTE - Le président de la République a expliqué lors d'une émission exceptionnelle ses réformes et ses mesures anti-crise dans l'espoir d'apaiser la grogne d'une partie des Français.

21h52 : Pas encore de décision pour la présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy hésite-t-il à se représenter en 2012 ? «Oh que oui… oh que oui…», souffle-t-il. «Parce que mon métier est très difficile, il faut beaucoup de force pour le faire. Il reste trois ans et demi. On fait un 2e mandat parce qu'on a la force de porter un nouveau rêve et que les gens espèrent (...) Si j'avais à y penser, je donnerai peut-être pas la réponse que vous attendriez…» Il en profite pour rappeler qu'il est à l'origine de la réforme constitutionnelle qui limite à deux le nombre maximum de mandats présidentiels possibles.

21h49 : Dati complimentée, Yade pas «pardonnée». Nicolas Sarkozy trouve que sa garde des Sceaux «a fait un boulot remarquable : les peines-planchers, et la réforme de la carte judiciiare que personne n'avait fait depuis 1958». Selon lui, Rachida Dati «ira faire son travail en Europe et reviendra un jour au gouvernement.» Situation plus sombre en perspective pour Rama Yade, l'actuelle secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme. Pas question de «pardonner» son refus d'être tête de liste UMP aux européennes en Ile-de-France, comme le demande un journaliste ? «Je trouvais dommage qu'elle ne saisisse pas cette chance. Rama Yade a beaucoup de talent et je crois elle-même qu'elle avait compris qu'elle avait eu tort».

21h44 : «La France n'était pas paralysée. «Lors de la grève générale, la France n'était pas paralysée. Le service minimum, ça marche, y compris dans les écoles, dans 75% des cas», se réjouit-il. Avant de tacler Bertrand Delanoë en direct : «J'ai été très choqué par le maire de Paris, par sa volonté de ne pas appliquer la loi pour des raisons idéologiques. Qui peut croire qu'à Paris on ne puisse pas trouver un animateur» qui garde les enfants, s'offusque-t-il. «La France n'est pas paralysée, c'est une rupture», redit-il alors dans un sourire.

21h42 : il assume l'éviction du préfet de la Manche. Nicolas Sarkozy assume : selon lui, les évictions du préfet de la Manche et du directeur de la sécurité publique après une visite présidentielle chahutée à Saint-Lô sont justifiées. «Ce n'est pas à cause des manifestations qu'ils ont été déplacés, raconte le chef de l'Etat. «Quand il ya un disfonctionnement, il faut désormais assumer. Il y a eu une erreur : il (le préfet, NDLR) avait tous les effectifs à sa disposition, et n'a pas pris toutes les mesures pour assurer l'ordre public. Quand quelqu'un n'assume pas ses responsabilités, il en assume les conséquences… Cela s'applique aussi aux hauts fonctionnaires. L'histoire responsable mais pas coupable», ce n'est pas sa conception, tranche-t-il.

21h35 : Sarkozy soutient «totalement» Kouchner. Le président de la République ne lâchera pas son ministre des Affaires étrangères. Le soutient-il dans la tourmente, l'interrogent les journalistes. « Oui, totalement. Bernard Kouchner a-t-il des ennuis avec la police, avec la justice ? Non». «Le petit système médiatique s'emballe… Je ne suis pas un homme à lâcher les gens parce qu'il y a un livre qui lance une rumeur. Je crois que c'est un homme qui mérite ma confiance», assure-t-il.

21h31 : Barack Obama en France début avril. Interrogé sur la date de sa première rencontre avec le nouveau président américain, il annonce une date : début avril. «Barack Obama viendra en France. Son élection, c'est fantastique. C'est un changement considérable. On a besoin que les Etats-Unis d'Amérique portent le changement» dans le monde.

21h24 : la baisse du nombre de fonctionnaires continuera. Un million de fonctionnaires supplémentaires depuis 1981. Un chiffre dénoncé par le président, qui prévient les syndicats, déjà très irrités : le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux se poursuivra. «On reviendra au niveau de 1992, à l'époque de Mitterrand. Je n'ai pas souvenir qu'alors la France était sous-administrée», ironise le chef de l'Etat.

21h15 : «Le devoir» d'une position commune de l'UE face à la crise. Nicolas Sarkozy réenfile ses habits de président de l'Union européenne, comme lors du second semestre 2008. «La France peut, et l'Europe doit pouvoir. Je veux que dans la zone euro, on coordonne nos efforts. On a la même monnaie, les mêmes institutions, c'est un devoir». Il fixe plusieurs objectifs à ses partenaires : «que l'Europe ait une position commune» lors du G20 en avril à Londres. «Il faut refonder le capitalisme, le moraliser». Deuxième point : «Plus aucune institution financière qui ne soit contrôlée, et trancher la question angoissante du hors bilan». Troisième objectif : les paradis fiscaux. «Nous devons exiger la transparence sur la provenance et la destination des fonds», exige-t-il, évoquant «une dette immense que nous ne voulons pas payer pour des gens malhonnêtes».

21 h 11 : «Changer» le système de rémunération des «traders». Le chef de l'Etat annonce qu'il veut «changer» le système de rémunération des «traders» mais se dit sceptique sur un plafonnement systématique du salaire des dirigeants. «J'ai vu ce que Barack Obama a décidé, je suis en train d'y réfléchir, moi je ne suis pas trop pour une règle générale», a-t-il ajouté. «Mettre tout le monde sous la toise, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure formule». «J'ajoute que Barack Obama a prévu un système d'actions gratuites derrière une rémunération bloquée, j'aimerais en savoir un peu plus», a-t-il encore souligné.

21h08 : Nicolas Sarkozy retournera à Gandrange. «Je n'ai pas menti». Le chef de l'Etat ne laissera pas l'opposition dire qu'il a abandonné l'usine Arcelor Mittal de Gandrange et ses salariés, et qu'il n'a pas tenu ses promesses. «.a production de l'acier a été divisée par deux dans le monde, il faut en tenir compte. J'avais fixé trois engagements à monsieur Mittal : remettre 30 millions d'investissement dans le site, créer une école de formation, mettre 10 millions de sa poche pour revitaliser le site, et des études géologiques. C'est fait». «Je retournerai sur le site» voir les salariés, annonce-t-il.

21h00 : suppression de la taxe professionnelle en 2010. L'annonce va faire grand bruit : la taxe professionnelle sera totalement supprimée dès l'année prochaine. La raison ? «Je souhaite qu'on garde des usines en France», confie-t-il. Il veut que des entreprises «relocalisent» en France. «Je vais engager des conversations avec les élus locaux», affirme-t-il. Il chiffre la mesure à 8 milliards d'euros.

20h54 : le partage des profits est «sur la table». Face à ce qu'il qualifie de sentiment d'«injustice majeure» des Français, il met les pieds dans le plat en pointant du doigt le mauvais «partage du profit à l'intérieur de l'entreprise». Il évoque le «souhait de l'actionnaire de gagner de l'argent et les souhaits légitimes des salariés. Le compte n'y est pas.» Il parle encore de «bénéfices invraisemblables» qui ont choqué. Exemple concret : les 85 milliards d'euros de bénéfices nets des entreprises du Cac 40 en 2008. «Ils doivent être sur la table !», tonne le chef de l'Etat.

20 h 47 : une tranche de l'impôt sur le revenu supprimée ? «Je ne tranche pas, je mets sur le table, on en discutera avec les syndicats». Nicolas Sarkozy ne veut pas froisser les partenaires sociaux quelques minutes seulement après leur avoir lancé une invitation. Il donne plusieurs pistes : «Faut-il supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu pour aider les classes moyennes, ou supprimer le deuxième tiers de l'impôt dès cette année, ou alors augmenter les allocations familiales ?» Tout est ouvert.

20h40 : Rencontre avec les syndicats le 18 février. Le chef de l'Etat fixe rendez-vous aux partenaires sociaux au 18 février, pour qu'ils parlent de mesures pour l'emploi. Pour illustrer cette première annonce de la soirée, il prend l'exemple du chômage partiel. «Le chômage partiel sera indemnisé à 60% du salaire brut (contre 50% actuellement, NDLR). Ce n'est pas assez !» estime-t-il. «La question cruciale, c'est l'emploi. On doit mobiliser tous les moyens possibles pour garder la croissance nécessaire et créer des emplois». Il cite une série de chiffres alarmants à l'étranger, comme les 200.000 chômeurs de plus en un mois en Espagne, qu'il compare aux 45.000 à 60.000 chômeurs mensuels supplémentaires en France.

20h32 : La réforme du lycée reportée car «pas assez claire». Xavier Darcos doit revoir sa copie sur la réforme du lycée, Nicolas Sarkozy avouant lui-même : «Je trouvais qu'on n'avait pas été assez clair, je ne comprenais pas tous les tenants et aboutissants». Mais il rappelle dans la foulée une autre réforme, jugée à l'époque périlleuse et finalement réussie : celle des régimes spéciaux de retraite. «J'ai tenu bon», assure-t-il. Fin de l'introduction générale de l'émission, place aux sujets thématiques.

20h25 : L'argent prêté aux banques n'a rien coûté aux Français. Le chef de l'Etat veut mettre fin au fantasme des milliards d'euros donnés aux banques sans contrepartie. «Nous avons mobilisé des moyens importants pour sauver les banques. A la minute où je parle, ça n'a pas coûté un centime d'euro aux Français. Nous récupérerons 1,4 milliard d'euros d'intérêt dès 2009 pour financer des mesures sociales. L'argent prêté aux banques a rapporté de l'argent. Nous avons sauvé toutes les banques parce que nous avons sauvé toute l'épargne des Français. Nous avons évité la catastrophe».

20h18 : Nicolas Sarkozy comprend «l'inquiétude». L'émission s'ouvre avec un montage vidéo où s'enchaînent des témoignages de Français. «C'est toujours les mêmes qui trinquent», lâche l'un d'entre eux. L'inquiétude sur le pouvoir d'achat est omniprésente. «Que les gens soient inquiets, je l'entends, je le comprends », assure le chef de l'Etat. «C'est une crise de confiance, ensuite économique, et d'une brutalité totale. C'est la crise du siècle, elle est sans précédent». «Les manifestants ont dit des choses très raisonnables, mais je dois aussi écouter ceux qui n'ont pas manifesté», ajoute-t-il dans la foulée.

20h14 : L'émission s'apprête à commencer à l'Elysée. Nicolas Sarkozy a choisi de consacrer ce soir une émission d'une durée exceptionnelle de 90 minutes à l'explication de ses réformes et mesures anti-crise dans l'espoir d'apaiser la grogne des Français. Cette intervention intitulée «Face à la crise» a été décidée après la journée de grève et de mobilisation massive qui a rassemblé il y a une semaine entre un million et 2,5 millions de personnes réclamant une inflexion de la politique du chef de l'Etat, la défense de l'emploi, du service public et du pouvoir d'achat.

Mais le président, qui répondra en direct aux questions de quatre journalistes - Laurence Ferrari (TF1), David Pujadas (France 2), Guy Lagache (M6) et Alain Duhamel (RTL) -, devrait surtout faire de «l'explication» et «de la pédagogie», selon son entourage. L'opposition de gauche, comme les syndicats, sont à l'affût. Très critiques du plan gouvernemental de 26 milliards d'euros annoncé en décembre, inadapté et insuffisant selon eux, ils réclament des mesures pour le pouvoir d'achat. Ils ne manqueront pas de réagir dès la fin de l'émission.
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Message  Invité Jeu 5 Fév - 21:48

1/ Le plan de relance, présenté à Douai le 4 décembre et adopté en Conseil des ministres le 19 décembre 2008, s’élève à 26 milliards d’euros.

Sur ces 26 milliards d’euros, près de 11 milliards d’euros couvrent des interventions directes du budget de l’Etat. Ces dépenses nouvelles mettent l’accent sur l’investissement public, tout en renforçant les mesures répondant à des besoins sociaux et dirigées vers les plus vulnérables.

Plus de 11 milliards d’euros sont destinés à soutenir la trésorerie des entreprises. Il s’agit en particulier du remboursement des créances fiscales (crédit impôt recherche, TVA) décidé dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2008. Cela permettra aux entreprises d’améliorer, dès le début 2009, leur situation de trésorerie et leur fournira des moyens supplémentaires pour investir.

Enfin, 4 milliards d’euros mesurent l’effort supplémentaire (+35 %) d’investissement des grandes entreprises publiques (EDF, GDF Suez, RATP, SNCF, La Poste). Cette enveloppe contribuera à moderniser et développer nos infrastructures ferroviaire, énergétique et nos services postaux.





2/ Le plan de relance s’inscrit dans une série de mesures prises par le Président de la République et le Gouvernement pour stimuler notre économie et soutenir la croissance.

Au total, environ 65 milliards d’euros sont injectés dans l’économie.

50 milliards d’euros de moyens nouveaux, apportés par l’Etat, sont injectés dans l’économie sous forme de baisse de prélèvements obligatoires et de dépenses supplémentaires. Outre les 26 milliards d’euros du plan de relance, ces 50 milliards d’euros comprennent près de 10 milliards d’euros de baisses d’impôts pour soutenir l’activité et le pouvoir d’achat des ménages, environ 10 milliards d’euros consacrés à la revalorisation des prestations sociales et à la création du RSA pour que la solidarité nationale joue à plein et 6 milliards d’euros de dotations au Fonds stratégique d’investissement pour soutenir et protéger nos entreprises.

15 milliards d’euros résultent de l’évolution spontanée des recettes et des dépenses, qui joue un « rôle d’amortisseur » en période de crise.





3/ Enfin, depuis l’été 2008, le Gouvernement est intervenu à plusieurs reprises pour surmonter la crise financière qui a atteint son paroxysme en septembre avec la faillite de la banque Lehman Brothers.

L’Etat a apporté sa garantie à hauteur de 320 milliards d’euros afin d’assurer la stabilité du système bancaire. Près de 11 milliards d’euros ont été consacrés au confortement des fonds propres des six grandes banques françaises et l’Etat a apporté des garanties aux assureurs crédit pour qu’ils poursuivent leur activité.

Ces soutiens ont été complétés par des mesures directement orientées vers les entreprises. Ainsi, 22 milliards d’euros ont été injectés pour assurer le financement des PME, premier employeur des Français. Et, un effort de 1 milliard d’euros a été consenti en faveur des filiales financières des constructeurs automobiles.

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