Athis-Mons : un couple soupçonné d'esclavage

Un couple français d'origine chinoise, soupçonné d'avoir exploité successivement deux jeunes Chinoises pour des travaux domestiques depuis 2001 sans rétribution, a été déféré mardi au parquet d'Evry, a-t-on appris de source judiciaire.

L'homme de 55 ans et son épouse de 45 ans ont tous deux été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de rencontrer les victimes, et doivent verser chacun 5. 000 euros de caution, après avoir été placés en garde à vue lundi matin. Ils sont convoqués le 24 février devant le tribunal correctionnel.

Les deux jeunes filles étaient chargées de tâches domestiques et de jardinage parfois périlleuses, jusqu'à 15 à 16 heures par jour chez ce couple de journalistes habitant Athis-Mons (Essonne).

La première a été au service du couple de 2001 à février 2007, le seconde à partir de mars 2007. Elles dormaient dans la chambre de la fille ou du fils du couple, et avaient été recrutées dans le village d'origine des parents du mari.

Ce dernier s'était chargé de toutes les démarches administratives afin de les faire venir en France. Il a expliqué aux gendarmes de la section de recherches (SR) de Paris que c'était un «honneur» pour elles de servir sa famille, tandis que son épouse a justifié la non rétribution de leur travail par «la tradition».

Elles n'osent pas porter plainte
Le passeport de la seconde jeune fille, âgée de 22 ans, qui ne parlait pas français, lui avait été confisqué et était soigneusement caché au domicile du couple. Elle était arrivée en France en mars 2007 avec un visa de trois mois.

Les deux victimes ont refusé de déposer plainte, par crainte de représailles à l'encontre de leurs familles en Chine. La première victime, qui avait réussi à s'enfuir, avait été prise en charge par une association d'aide aux victimes, et a été depuis régularisée.

La seconde s'est vue accorder une autorisation provisoire de séjour, et a été prise en charge par une assistante sociale et une association afin de l'aider dans ses démarches.