Jean-Marie Le Pen mise sur l'immigration pour rebondir en juin

Jean-Marie Le Pen a lancé vendredi à Lyon la campagne des européennes du Front national, avec pour objectif de ramener son parti sur le devant de la scène en se réappropriant le thème de l'immigration. (Reuters/Charles Platiau)

Le président du FN, qui conduira la liste de son parti dans la grande région Sud-Est, espère profiter d'un scrutin "plus mobilisateur" pour son électorat grâce à la proportionnelle pour retrouver au moins sept députés, comme il y a cinq ans.

"Il a suffi d'un seul échec, celui des législatives, pour que la classe médiatique considère que nous n'existons plus", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Sarkozy a même dit 'J'ai tué le FN'. Nous allons montrer à Monsieur Sarkozy que nous sommes un peu plus enracinés que lui", a-t-il dit.

Sur l'immigration, Jean-Marie Le Pen a estimé que c'était "l'honneur du Front national d'avoir été le plus lucide en dénonçant le phénomène de l'immigration et le laxisme avec lequel il a été géré".

Il a estimé le chef de l'Etat n'avait absolument pas atteint ses objectifs et que le remplacement de Brice Hortefeux par Eric Besson, un ancien socialiste, au ministère de l'Immigration ne risquait pas d'améliorer la situation.

"Il y a eu 100.000 infractions constatées aux conditions d'entrées de séjour en France en 2008, ce qui revient à dire qu'il est entré en France au moins 100.000 clandestins supplémentaires et bien davantage en réalité", a-t-il dit.

BESSON, UN "IMMIGRATIONNISTE DÉCLARÉ"

"Et ce n'est pas avec monsieur Besson, ancien socialiste et néo-sarkozien que cet objectif sera atteint. Il est en effet un immigrationniste déclaré", a-t-il ajouté.

Le président du FN, qui avait déclenché une nouvelle polémique la semaine dernière en comparant la bande de Gaza à un "camp de concentration", a estimé qu'il y avait un risque d'importation du conflit en France, "s'il s'aggravait et si les conditions devenaient de plus en plus inhumaines".

"Ce qui crée ce danger, c'est avant tout qu'il y a chez nous des millions de musulmans et que ce nombre ne cesse d'augmenter. Il entre chaque année 400.000 étrangers nouveaux en France", a-t-il insisté.

Concernant son parti, menacé d'une nouvelle hémorragie de cadres et militants, Jean-Marie Le Pen a dit ne pas craindre la constitution de listes dissidentes aux européennes, comme celle de l'ex-secrétaire général Carl Lang.

"Je ne crois pas que ça nous affaiblisse. La tempête casse des branches mortes", a-t-il dit.

En présentant ses voeux à la presse, la semaine dernière, le dirigeant d'extrême droite avait assuré que son parti était "enfin sorti des ennuis financiers" liés à son échec aux législatives de 2007 grâce à un accord avec des banques.

Il a précisé en revanche que l'ancien siège du FN à Saint-Cloud, près de Paris, dont il avait tout d'abord annoncé la vente à des Chinois, n'avait finalement pas trouvé preneur, soulignant que la crise financière compliquait les choses.