une agression d'un agent , les passagers pris en otage

A la suite d'un mouvement de grève spontané lancé par le syndicat Sud, en réponse à l'agression d'un conducteur lundi soir, l'ensemble du trafic était bloqué mardi matin sur les lignes SNCF de banlieue reliées à la gare Saint-Lazare à Paris. Dans la matinée, la direction a annoncé la fermeture de la gare "pour des raisons de sécurité" puis précisé que le trafic, au départ et à l'arrivée, reprendrait à 17heures.



«Du fait de l'interruption totale du trafic sur l'ensemble des lignes de Paris Saint-Lazare, et pour des raisons de sécurité, la gare Saint-Lazare est fermée depuis 10H00 ce matin et cela jusqu'à nouvel avis», a indiqué la SNCF dans un communiqué. Des policiers et des agents de sécurité encadraient cette évacuation vers 10H30.

La SNCF précise qu'il n'y a aucun trafic sur les deux lignes ferroviaires, L et J, ainsi que sur les branches Nanterre-Poissy et Nanterre-Cergy du RER A. L'interconnexion SNCF/RATP est suspendue à Nanterre préfecture.

Selon les premiers éléments cités par la SNCF, à 19H40 lundi soir, un conducteur de train a été victime d'une agression en gare de Maisons-Lafitte (Yvelines) sur la branche A du RER, de la part de six personnes, alors qu'il descendait pour réarmer un système d'alarme qui avait été actionné sans justification.

Selon des éléments recueillis sur place par Le Parisien, les six agresseurs étaient sous l'emprise de l'alcool. Quant au conducteur agressé, frappé notamment à l'oeil, il bénéficie d'une ITT (incapacité totale de travail) de quatre jours.

Sud Rail lie cette agression au conflit social en cours à la gare Saint-Lazare en soulignant qu'elle «fait suite» aux propos «scandaleusement agressifs» d'un membre de la direction «à l'encontre des cheminots grévistes et de Sud rail», ce que la direction conteste. «Cette agression n'a évidemment rien à voir avec le conflit social en cours à Saint-Lazare», réplique la direction de la SNCG, «elle a eu lieu sur la ligne de RER A où le trafic était toujours resté normal et ne peut pas être imputée à des usagers en colère».

A Poissy (Yvelines), des dizaines de voyageurs se sont retrouvés bloqués à la gare, privés de RER A en direction de Paris. Le police municipale a été mobilisée pour assurer le sécurité et contenir d'éventuels échauffements des esprits. «Une fois de plus, c'est la galère», lâchait mardi matin une voyageuse, téléphone portable à l'oreille.

«Pour un employé agressé, ce sont des milliers de gens qui restent sur le quai, poursuivait-elle. Moi, j'ai rendez-vous à Paris à 10 h 15, je n'y serai pas. Je suis commerciale et je risque d'être pénalisée par cette grève...».
De leur côté, les employés de la SNCF orientaient les voyageurs de Poissy vers la gare routière. Ils leur conseillaient d'emprunter les lignes de bus inter-urbaines afin de rejoindre la gare de Saint-Germain-en-Laye, terminus d'une autre branche du RER A qui est épargnée par la grève.

Les transports en commun paralysés
Les chauffeurs des bus, métro et tramways de Marseille se sont mis en grève mercredi matin à la suite de l'agression de l'un d'eux mardi soir.
- le 14/01/2009 - 08h35



Mardi, l'ensemble du réseau au départ de Paris Saint-Lazare était complètement bloqué, après l'agression d'un conducteur (lire notre article). Mercredi matin, ce sont les chauffeurs des bus, métro et tramways de Marseille qui se sont mis en grève à la suite de l'agression de l'un d'eux mardi soir, a-t-on appris auprès de la direction de la Régie des transports de Marseille (RTM).

Aucun trafic ne sera assuré dans la journée. Le chauffeur de bus agressé sur la ligne 8 dans le quartier Saint-Just (nord de la ville) a reçu des coups à la tête et a été soigné mardi à l'hôpital de la Conception dont il est ressorti dans la soirée. Les deux auteurs de l'agression n'ont pas encore été interpellés et une enquête est en cours. Les agents de la RTM ont fait valoir leur droit de retrait et se sont mis en grève pour la journée.

Insultes

Le bus circulait vers son terminus lorsque deux jeunes hommes âgés d'une vingtaine d'années, selon la RTM, ont commencé à insulter les autres passagers. Une altercation s'est produite entre eux et le chauffeur leur a demandé de se calmer, avant d'immobiliser l'autobus. Les deux hommes l'ont alors insulté et lui ont demandé de leur remettre la sacoche d'argent à l'avant du véhicule. Devant son refus, ils ont essayé de la voler en lui portant des coups au visage et dans le cou, avant de prendre la fuite.

Pour obtenir la reprise du trafic gare Saint-Lazare , la SNCF a dû faire des concessions. Elle a satisfait à un certain nombre des revendications des syndicats cheminots, en grève depuis un mois. Alors qu'elle estimait être allée "au bout des négociations", elle a concédé mardi aux grévistes l'arrivée d'un renfort de douze conducteurs . Mais ce n'est pas tout, "une dizaine d'agents de sécurité supplémentaires" vont être affectés "dans les prochains jours" à cette partie du trafic et cinq de plus pour l'année prochaine .

Autres compromis : la mise en place de patrouilles "exceptionnelles" de police "dès cette semaine" et l'accélération du programme de vidéosurveillance des lignes . "La situation d'émotion (de mardi) nous obligeait à faire le premier pas, nous ne pouvions pas laisser les usagers dans une telle situation", s'est justifié le directeur de Transilien Jean-Pierre Farandou.

En pointe dans ce mouvement, Sud-Rail a annoncé de son côté avoir obtenu la formation de 84 conducteurs en 2009 et "des journées supplémentaires qui vont permettre d'améliorer les conditions de travail" . Le vote de la reprise du travail par les 200 cheminots en grève a permis mardi la réouverture de Saint-Lazare. Elle a aussi mis un terme à quatre semaines de perturbations qui ont laissé à cran bon nombre des 450.000 usagers qui transitent chaque jour par la gare.

Trois jeunes gens soupçonnés d'avoir agressé un conducteur de RER lundi à Maisons-Laffitte (Yvelines) ont été arrêtés aujourd'hui par la police. Les suspects, âgés de 15 à 17 ans, sont tous originaires de Sartrouville (Yvelines). Selon les enquêteurs, ils ont reconnu les faits. Ils auraient expliqué qu'ils étaient ivres et cherchaient la bagarre.


D'autres personnes sont encore recherchées dans cette affaire qui a paralysé mardi le trafic ferroviaire à Paris Saint-Lazare, entraîné une fermeture provisoire de la gare, et provoqué la colère des usagers, excédés par cet épisode qui s'ajoute à une série de mouvements sociaux. Nicolas Sarkozy a demandé aujourd'hui à la SNCF d'indemniser les voyageurs et de s'excuser auprès des usagers.

Lundi à 19h45, un conducteur du RER A en provenance de Nanterre était descendu de sa cabine à Maisons-Laffitte à la suite du déclenchement d'un signal d'alarme. Il avait été agressé par «six personnes alcoolisées», selon une source policière. Roué de «coups de poing et de pied au visage», selon la même source, il avait été blessé à un oeil.

Les policiers de la sûreté départementale des Yvelines ont remonté la piste des trois suspects en étudiant les bandes de vidéosurveillance. L'un d'entre eux a été interpellé à Sartrouville, les deux autres à La Défense, où ils ont l'habitude de se retrouver pour passer la journée.