on l'avait oubliée !
Page 1 sur 1
on l'avait oubliée !
Royal fait ses classes à Harvard et s'attaque au PS
François-Xavier Bourmaud
08/02/2008 | Mise à jour : 17:26 | Commentaires 57 .
François-Xavier Bourmaud
08/02/2008 | Mise à jour : 17:26 | Commentaires 57 .
La visite de Ségolène Royal au MIT (ci-dessus) et à Harvard va à contretemps du rythme d'un PS engagé dans la bataille des municipales. Crédits photo : DEWITT/SIPA
L'ex-candidate à la présidentielle distille les attaques contre le parti depuis les États-Unis.
Voilà une photo souvenir que Ségolène Royal ne rapportera pas des États-Unis : celle d'une poignée de main avec Barack Obama. Invitée toute la semaine pour une série de conférences à la prestigieuse université de Harvard, l'ex-candidate à la présidentielle a profité du voyage pour assister au dernier meeting du sénateur métis de Chicago… sans réussir à le rencontrer. Si l'on dément dans son entourage avoir fait une demande d'entretien, nul doute toutefois qu'un cliché avec le prétendant à l'investiture démocrate aurait éclairé ce déplacement américain d'une tout autre lumière.
Étape supplémentaire dans sa stratégie de conquête du PS, le déplacement de Ségolène Royal à Harvard et au Massachusetts Institute of technology (MIT) de Boston a rencontré peu d'échos en France. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir distillé les messages à usage hexagonal. Comme lundi soir, lorsqu'elle a dépeint devant une cinquantaine d'étudiants et quelques enseignants «un PS vieux jeu qui doit cesser de faire de la politique à partir des livres». Ou, comme mercredi, lorsqu'elle a critiqué «les dissensions» et les «désaccords» du parti sur la question européenne qui ont resurgi à l'occasion du Congrès de Versailles.
Mais ces commentaires ont agacé ses détracteurs socialistes engagés dans la campagne municipale. À l'instar du député fabiusien Claude Bartolone, pour qui «ce voyage donne l'impression d'être à côté de la réalité : pas vraiment dans la campagne américaine, pas non plus dans la campagne française». Bref, un déplacement à contretemps du rythme du PS, même si la distance n'a pas empêché Ségolène Royal de publier dans Le Monde une tribune contre la politique de Nicolas Sarkozy, ou d'estimer que la décision de revaloriser le minimum vieillesse avait un «parfum électoraliste».
Cette stratégie à la marge du parti commence d'ailleurs à agacer jusqu'à ses plus anciens soutiens. Comme Pierre Mauroy, qui a récemment pris ses distances avec elle. «Aujourd'hui, je me tiens deux pas en arrière», a-t-il indiqué dans un entretien au JDD, en estimant par ailleurs qu'il n'est «pas nécessaire qu'elle soit candidate» au poste de premier secrétaire. Explication du député strauss-kahnien Jean-Christophe Cambadélis : «Cela traduit l'opinion de 99 % des grands responsables du parti qui ne veulent pas d'un affrontement Royal-Delanoë.»
Royal le veut-elle elle-même ? Elle semble en tout cas le redouter, au moins pour le parti. Après avoir assisté au meeting de Barack Obama, qui affronte Hillary Clinton pour la primaire démocrate, la présidente de la Région Poitou-Charentes a fait part de ses craintes. «Il ne faudrait pas que, dans le camp démocrate, les choses se durcissent et qu'ils s'affaiblissent l'un contre l'autre», a-t-elle indiqué sur France Info. Difficile de ne pas y voir une allusion à la situation du PS, passée ou à venir.
«Le PS doit se démocratiser»
Revenant devant les étudiants de Harvard sur la primaire socialiste pour la présidentielle de 2007, Royal a ainsi déploré le «manque de discipline et d'unité du parti alors que, a-t-elle dit, j'avais été désignée (candidate) par 60 % dès le premier tour». Une victoire alors acquise grâce aux militants socialistes sur qui elle compte à nouveau s'appuyer pour prendre le parti. Sa cote de popularité ne se dément d'ailleurs pas, comme le souligne notre sondage OpinionWay qui la crédite du rôle de meilleure opposante à Nicolas Sarkozy (15 %), devant Olivier Besancenot (12 %), François Hollande et Bertrand Delanoë (ex aequo à 9 %). «Pour redevenir attractif, le PS doit se démocratiser, consulter régulièrement les adhérents, mais aussi les sympathisants», a-t-elle indiqué durant une conférence sur le thème «Refonder la gauche européenne». Pour ce qui est de la gauche française, Royal s'y est aussi employée à Harvard. «C'était un séjour de travail, d'approfondissement et de confrontation d'idées», indique son entourage. L'ensemble des interventions, en anglais, de Ségolène Royal seront traduites et mises à disposition des militants sur le site Désirs d'avenir.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum