Les mots «Obama» et «livret A» rassurent les Français

«Licenciements», «chômage». Voilà les deux mots qui effraient le plus les Français depuis le déclenchement de la crise. Quant au dirigeant jugé le plus inquiétant, c'est George W. Bush. Le plus rassurant étant Barack Obama.
Nicolas Sarkozy, lui, décroche plutôt une bonne note. L'étude menée il y a quelques jours par l'Institut Médiascopie pour l'agence Euro RSCG C&O confirme toutes ces conclusions.

Concrètement, un panel de 200 Français a été consulté sur cent termes qui reviennent en boucle depuis le déclenchement de la crise. Parmi eux, quelques noms de chefs d'État. À chaque fois, on a demandé aux sondés d'évaluer si cet item les rassurait ou les inquiétait. S'il faisait partie de leur environnement proche ou s'il concernait plutôt l'environnement mondial. Résultat : une majorité (trois quarts) des mots sont jugés inquiétants.

Cette enquête confirme d'abord quelques tendances. Par exemple, le livret A dont les encours ont fortement augmenté cette année décroche la palme du mot le plus rassurant. En tout cas dans l'Hexagone. «Il obtient cette excellente cote, car c'est le placement type du bon père de famille, une valeur sûre très franco-française à l'opposé du produit spéculatif» , explique Denis Muzet, le directeur général de Médiascopie.
Plus surprenant, tous les termes qui évoquent l'Europe («Euro », «gouvernement économique européen», «Banque centrale européenne »…) sont connotés positivement. «Il y a six mois, ces concepts n'auraient pas eu droit à une telle cote, estime Bernard Sananes, directeur général d'Euro RSCG C&O. À l'époque, l'euro était plutôt synonyme de hausse des prix. La présidence française de l'Union européenne a rendu l'Europe plus concrète et a fait comprendre que c'était le bon niveau pour traiter la crise.»


«Très proche des gens»

De même, le retour de l'État (intervention publique, garantie des emprunts) est apprécié. Cela explique pourquoi Nicolas Sarkozy tire son épingle du jeu dans cette crise. «Il est perçu comme très proche des gens, explique Bernard Sananes. Il est le capitaine du navire à la barre pendant la tempête même si sa personnalité reste clivante.»

À l'opposé, on trouve George W. Bush. Aux yeux des Français, il incarne les dévoiements d'un capitalisme lointain et sans garde-fou. Une économie qui fait peur à nos concitoyens avec ses produits financiers «toxiques», la crise du subprime ou le tsunami financier. En fait, que ce soit dans leur environnement national ou à l'échelle internationale, les Français se montrent favorables à une régulation. Ainsi, ils accordent une bonne note au FMI et la gouvernance mondiale ne les effraie pas.

Vraiment déprimés, nos concitoyens ? Pas totalement. «Notre étude montre qu'Obama incarne un réel espoir. Toutes catégories confondues, c'est l'item le plus rassurant», conclut Bernard Sananes.

La faillite de la banque américaine Lehman Brothers, en septembre dernier, pourrait faire perdre 60 millions d'euros à la filiale de La Poste.
Selon une source syndicale, "la Banque postale avait une participation dans Lehman Brothers à hauteur de 60 millions d'euros et pourrait perdre cette somme".