situation tendue en région PACA

Des millions de personnes pourraient être privées d'électricité en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) cet hiver en cas de froid extrême, prévient le réseau de transport d'électricité (RTE) après la gigantesque panne survenue lundi dernier dans la région.

Environ 1,5 million de foyers ont subi une coupure d'électricité pendant près de trois heures dans le Var et les Alpes-Maritimes après de violents orages qui ont endommagé une ligne à très haute tension entre Marseille et Nice.

La région PACA, surnommée "péninsule électrique" par le RTE, produit seulement 40% de l'électricité qu'elle consomme et est approvisionnée par une seule ligne double de 400.000 volts.

"Si nous ne faisons rien, nous ne serons pas capables d'alimenter correctement la zone à partir de l'hiver 2010-2011 (...) et s'il y avait une vague de froid, cela pourrait se passer cet hiver", a dit Pierre Bornard, vice-président du directoire de RTE, lors d'un entretien accordé à Reuters.

Les ruptures dans l'approvisionnement de l'électricité ne prendraient pas forcément la forme, comme lundi, d'une coupure généralisée mais d'interruptions locales "tournantes".

"Je pense que l'incident de lundi était malheureusement prévisible et nous avions mis en garde contre cette situation", a déploré Pierre Bornard.

Le Conseil d'État a annulé en juillet 2006 un projet de construction d'une nouvelle ligne à très haute tension dans les gorges du Verdon (Alpes-de-Haute-Provence) après la forte mobilisation des écologistes qui protestaient contre la dégradation du paysage.

Après l'échec du projet, le RTE a entamé des travaux qui devraient s'achever en 2010 pour consolider la ligne électrique existante pour un coût total de 80 millions d'euros.

"Cela nous permettra d'alimenter la région normalement même en cas de vague de froid mais pas en cas d'un incident comme celui de lundi", a expliqué Pierre Bornard en ajoutant que la solution était loin d'être parfaite.

EN MAI 2005 DÉJÀ

En mai 2005, un incendie sur la ligne à très haute tension avait déjà plongé la région dans l'obscurité pendant plusieurs heures.

Le ministère de l'Ecologie a annoncé qu'il convoquerait ce mois-ci une réunion de travail destinée à apporter une "réponse pérenne" à cette situation.

"Une question qui est très importante est le délai exceptionnellement long à notre époque pour avoir un permis (de construire), qui est de l'ordre de sept à dix ans", a encore souligné Pierre Bornard.

Il est probable que le projet d'une nouvelle ligne à très haute tension abandonné sera remplacé par plusieurs structures plus légères, plus respectueuses de l'environnement mais à un plus coût plus élevé, a-t-il ajouté.

Si la construction de nouvelles lignes fait partie de la solution pour garantir la sécurité de l'approvisionnement des régions en bout de réseau, une augmentation de la capacité de production et une maîtrise de la demande d'énergie s'avèrent également nécessaires.

La Bretagne est l'autre région de France vulnérable car elle ne produit que 5% de l'électricité qu'elle consomme.

"Aujourd'hui, les risques de coupure sont moins sévères en Bretagne même si la région serait très sensible à une intense vague de froid", estime Pierre Bornard.

La région aurait aussi besoin d'un renforcement du réseau de transport, d'une augmentation de ses capacités de production d'électricité et d'une meilleure maitrise de sa demande d'électricité.

"Il n'y a pas de remède unique, il n'y a pas de baguette magique pour régler ces situations", a-t-il conclu.

franline a écrit:on dit merci aux écolo qui veulent qu'EDF enterre sa ligne a haute tention ....pour préserver des zones protégées! sauf qu'enterrée .... cette ligne détruira un autre écosystème au sol .... débiliton encore ces verts !
Bref , pourquoi écoutons nous ces écolo-manifestants dicter nos besoins...? dont-on revenir au charbon et polluer l'air ???