1% logement : menace de razzia
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1% logement : menace de razzia
TONINO SERAFINI
QUOTIDIEN : vendredi 19 septembre 2008
12 réactions
Lauro En gros
QUOTIDIEN : vendredi 19 septembre 2008
12 réactions
Sous couvert de négociations, le gouvernement veut tordre le bras aux partenaires sociaux. Sous la pression de Bercy, la ministre du Logement, Boutin, entend piocher 1,05 milliard d’euros dans les caisses du 1 % logement (1) géré de façon paritaire par les syndicats et le Medef dans le cadre de l’UESL (Union d’économie sociale pour le logement). Alors que deux séances de négociations doivent avoir lieu aujourd’hui et le 30 septembre, le gouvernement tient pour acquis ce prélèvement, qui doit compenser la baisse inédite de 7,8 % des crédits du ministère du Logement pour l’année 2009. Cette ponction de 1,05 milliard représente plus du quart des ressources annuelles du 1 % (3,95 milliards en 2008). Au ministère du Logement on fait comme si tout était plié, alors que les partenaires sociaux n’ont pas donné leur accord. «L’attitude du gouvernement fait fi de toutes les bonnes manières, s’énerve Jean-Luc Berho, secrétaire confédéral de la CFDT et vice-président de l’UESL. Le ministère donne la conclusion de la négociation avant qu’elle n’ait été menée à son terme. Cela s’appelle une erreur politique.»
Rénovation. Le gouvernement semble si sûr de l’issue des discussions qu’on connaît déjà la ventilation de la manne. Ainsi 480 millions d’euros iraient à l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (Anah) qui aide à réhabiliter les logements privés anciens. Jusqu’ici l’Anah était intégralement financée par l’Etat. Par ailleurs le gouvernement demande au 1 % d’accentuer son effort en ajoutant 320 millions d’euros supplémentaires au financement de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), bailleur de fonds de la restructuration des cités HLM, à laquelle le 1 % verse déjà 450 millions d’euros par an. Ceci parce que l’Etat réduit son effort dans les banlieues. Enfin, dans son projet de loi «mobilisation en faveur du logement»qui doit être débattu à l’automne, Boutin a prévu la rénovation de 100 quartiers anciens dans les centres-ville. Pour financer ce projet, elle demande 250 millions d’euros au 1 %. Voilà pour l’utilisation prévue du 1,05 milliard d’euros.
Ce prélèvement est perçu comme un diktat par le patronat. Le 11 septembre, Didier Ridoret, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) avait dénoncé «un quasi hold-up sur les ressources du 1 %». Et la FFB est l’une des rares fédérations du Medef à s’insurger publiquement contre cette convoitise des ressources du 1 % par l’Etat. Pour Didier Ridoret le gouvernement commettrait «une erreur lourde» en enfermant les partenaires sociaux dans une alternative qui consisterait soit à «claquer la porte», soit à «jouer le rôle de figurant».
Dérives. En coulisse le gouvernement avance ses pions face à un mouvement patronal divisé. La guerre entre Laurence Parisot et l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), sur fond de caisse noire, a trouvé ses prolongements dans ce dossier du 1 % logement. Depuis trois mois les uns et les autres se sont mutuellement rejeté la responsabilité des dérives dans la gouvernance du 1 %, soulignées dans un prérapport de la Cour des comptes. Résultat ? Deux licenciements et une démission. Jacques Creyssel, directeur général du Medef et Etienne Guéna, le «Monsieur logement» du mouvement patronal, ont été licenciés. De son côté, Daniel Dewavrin, issu des rangs de l’UIMM, a démissionné de son poste de président de l’UESL, le gestionnaire central du 1 % logement. Il va être remplacé par Jérôme Bédier, proche de Parisot, qui préside depuis 1995 la Fédération du commerce et la distribution. C’est lui qui mène au nom du Medef la négociation avec le ministère.
Pour les partenaires sociaux, le gouvernement prétexte des indélicatesses pointés par la Cour des comptes dans la gestion des fonds du 1 %, pour mieux mettre la main sur le magot. Jusqu’ici on n’avait pas entendu le Medef. Mercredi il a signé un communiqué avec la CGPME et les syndicats salariés (CFDT, CGC, CFTC, FO et CGT) affirmant que «les partenaires sociaux s’opposeront à toute tentative visant à ponctionner les fonds du 1 % logement pour compenser un désengagement de l’Etat». Les deux séances de négociations à venir s’annoncent plus musclées que prévu par le gouvernement.
(1) Il provient des cotisations des entreprises de plus de 20 salariés et des remboursements de prêts faits aux salariés pour les aider à se loger.
Lauro En gros
c'est déshabiller Paul pour habiller Pierre !!!... Vendredi 19 Septembre 2008 - 16:16
lola la stratégie : dépouiller les classes moyennnespour donner aux pauvres ... les autres sont déjà propriétaires... Alors, que Boutin, tape dans la caisse 1 % patronal pour dépouiller les français moyens, ça devient d'une...
Encore un impôt déguisé en cotisation sociale qui va être réaffecté à autre chose que ce pour quoi il avait été créé. En tant que salarié d'une grande entreprise cotisant au 1% logement, j...
Re: 1% logement : menace de razzia
Il faut bien payer le A 330 et Tapie (en tout ça fait presque un milliard).
Invité- Invité
Re: 1% logement : menace de razzia
c'est certain que faire des économies sans restreindre le train de vie somptueux des élus et ministres ,ça demande un effort pour le Tiers Etat , c'est à dire nous !
Re: 1% logement : menace de razzia
Le ministère du Logement et de la Ville se délocalise à Lyon
Le ministère du Logement et de la Ville déménage le 17 septembre pour dix jours à Lyon et s’installe dans un village de bungalows, place Bellecour, autour d’une tente pouvant accueillir 300 personnes. Le but est de rencontrer concrètement les acteurs locaux du logement.
La ministre, Christine Boutin, tiendra des "réunions de chantier" avec les trente principaux partenaires de la construction de logements en France. A l’issue de ces réunions quotidiennes, des conventions seront signées avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC), l’Union nationale de la propriété immobilière (Unpi), l’Agence nationale pour l’habitat (Anah), les promoteurs constructeurs, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim), les Caisses d’Epargne, le Crédit immobilier de France, l’Association des maires de France (AMF), le 1% logement, le mouvement HLM, les notaires....
Ces conventions porteront sur toutes les questions relatives au logement, depuis l’hébergement d’urgence - réunion des comités de suivi du Droit au logement opposable (Dalo) et du Plan d’action renforcé pour les sans-abri (Parsa) - jusqu’à l’accession à la propriété : la vente des logements sociaux, l’introduction de logements privés et anciens dans le parc HLM, l’accès au crédit des plus démunis, la Garantie des risques locatifs (GRL), la hausse des prix, la vente des terrains publics, du coût de la construction, etc.
Le ministère du Logement et de la Ville déménage le 17 septembre pour dix jours à Lyon et s’installe dans un village de bungalows, place Bellecour, autour d’une tente pouvant accueillir 300 personnes. Le but est de rencontrer concrètement les acteurs locaux du logement.
La ministre, Christine Boutin, tiendra des "réunions de chantier" avec les trente principaux partenaires de la construction de logements en France. A l’issue de ces réunions quotidiennes, des conventions seront signées avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC), l’Union nationale de la propriété immobilière (Unpi), l’Agence nationale pour l’habitat (Anah), les promoteurs constructeurs, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim), les Caisses d’Epargne, le Crédit immobilier de France, l’Association des maires de France (AMF), le 1% logement, le mouvement HLM, les notaires....
Ces conventions porteront sur toutes les questions relatives au logement, depuis l’hébergement d’urgence - réunion des comités de suivi du Droit au logement opposable (Dalo) et du Plan d’action renforcé pour les sans-abri (Parsa) - jusqu’à l’accession à la propriété : la vente des logements sociaux, l’introduction de logements privés et anciens dans le parc HLM, l’accès au crédit des plus démunis, la Garantie des risques locatifs (GRL), la hausse des prix, la vente des terrains publics, du coût de la construction, etc.
Invité- Invité
Re: 1% logement : menace de razzia
On l'appelle encore "1% logement" mais il s'élève en réalité à seulement 0,45% de la masse salariale des entreprises. A l'image de son nom, cette collecte des employeurs qui permet d'aider leurs salariés à se loger via des aides directes ou le financement du logement social reste très obscure. Pas moins de 132 organismes différents sont chargés de le redistribuer pour 860 000 bénéficiaires en 2006.
Après la Cour des comptes ou les sages du rapport Attali, la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, indique donc vouloir amener de la clarté dans la gouvernance du 1% logement, dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France paru mercredi.
"Savoir où va cet argent"
Hostile "à la suppression du 1% logement" - la ministre affirme que "ce serait une erreur" -, Christine Boutin va présenter "à la fin du mois au conseil des ministres un projet de loi sur le logement". "Nous aborderons dans ce texte l'évolution du 1%", précise-t-elle. "Il faut réexaminer l'emploi des fonds, regarder de près quelle est leur destination. Ce qui semble aujourd'hui un peu obscur", souligne-t-elle dans cette interview. "On ne peut pas laisser les choses en l'état".
Christine Boutin se déclare favorable "à l'instauration d'un contrôle parlementaire". Interrogée sur l'organisation paritaire, entre patronat et syndicats, qui régit le 1%, la ministre du Logement explique "qu'il faut certainement simplifier le fonctionnement". Mais, insiste-t-elle encore, "ce qui m'intéresse davantage, c'est de savoir où va cet argent, comment il est utilisé".
Le chef de file patronal de la négociation logement explique la portée de l'accord avec les partenaires sociaux et leurs exigences vis-à-vis du gouvernement pour construire 30 000 logements par an.
L'avenir du 1% logement est de nouveau sur la table. Les partenaires sociaux ont rendez-vous cet après-midi avec Christine Boutin, ministre du Logement, avant une autre rencontre prévue le 30 septembre. Un mois avant la présentation au Sénat du projet de loi sur le logement, les divergences demeurent entre les deux parties, en particulier sur l'emploi des fonds du 1% logement. L'État envisage de prélever 1,05 milliard d'euros supplémentaires dans les caisses du 1%, une ponction que les partenaires sociaux refusent. Surtout, ils déplorent un désengagement de l'État en pleine crise. « Je souhaite que nous arrivions à un accord », déclarait hier au Figaro Christine Boutin.
Sur le sujet de la gouvernance du 1%, l'État et les partenaires sociaux s'entendent sur la nécessité d'une refonte totale. Reste à se mettre d'accord sur le contrôle qu'exercera l'État sur l'Union d'économie sociale pour le logement (UESL) qui fédère le 1%, tel qu'il est préconisé par le projet de loi Boutin. Les partenaires sociaux ne contestent pas le droit de veto des futurs commissaires du gouvernement qui siégeront à l'UESL, mais veulent que leur pouvoir soit encadré.
LE FIGARO. - Avant d'aller revoir Christine Boutin, vous avez signé mercredi avec tous les syndicats un protocole national interprofessionnel. Pourquoi ?
Jérôme BÉDIER. - Nous avons voulu marquer de façon unanime - c'est une première - que le logement est une question très importante pour les entreprises et pour leurs salariés. Il y a un besoin urgent de rénover et de construire des nouveaux logements économiquement accessibles pour les salariés qui connaissent des difficultés grandissantes pour se loger. Je rappelle que le 1 % logement constitue une contribution volontaire des entreprises à cet effort - ce n'est pas un prélèvement obligatoire. Nous y consacrons chaque année environ 4 milliards dont 1,5 milliard de collecte nouvelle, le reste provenant des remboursements des prêts consentis dans le passé. Le 1 % logement est donc un outil irremplaçable.
Ce que nous avons fait jusqu'ici l'a toujours été par convention avec l'État. Et nous voulons continuer de travailler dans le cadre du dialogue social, comme nous l'avons fait sur les questions du droit du travail en négociant d'abord entre partenaires sociaux puis en faisant en sorte que l'État, dans ses décisions, traduise notre accord. Notre objectif principal est de contribuer à la production de 30 000 logements par an. Nous pensons que le dialogue social est structurant et que le pays a intérêt à bien articuler l'action des publics avec celle des partenaires sociaux.
Comment se passe la négociation avec Christine Boutin ?
En juillet, nous avons avancé sur la question de la nouvelle gouvernance du dispositif, nous espérons maintenant un accord définitif. Le vrai test de la volonté du gouvernement, c'est le débat que nous avons actuellement au sujet de l'utilisation des ressources du 1 %. Nous avions déjà accepté de passer contrat avec l'État pour financer à hauteur de près de 500 millions l'Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru), à condition que lui-même participe pour moitié. L'État voudrait maintenant nous faire payer la totalité, et prélever 1 milliard supplémentaire sur le 1 %. C'est une façon d'assécher le 1 % logement, ce n'est pas acceptable.
L'État, vous le savez bien, a des problèmes redoutables de budget.
Nous comprenons parfaitement ses problèmes, mais il ne peut pas se désengager financièrement. Son intérêt est que les entreprises continuent à s'impliquer, mais ce ne peut être que dans la clarté et la transparence. Nous voulons une vraie refondation du 1 % logement et un accord viable avec les pouvoirs publics, c'est-à-dire un accord qui nous permette d'assumer pleinement notre rôle vis-à-vis des entreprises qui financent et vis-à-vis des salariés qui en bénéficient. S'il s'agit uniquement d'habiller un transfert budgétaire, et si on nous contraint à ne financer que des actions sans retour (Anru, Agence nationale de l'habitat, pass logement…), nous en tirerons les conséquences.
Vous êtes pressenti pour prendre dans quelques jours la présidence de l'UES), l'organe du 1 % logement. Quelle gouvernance allez-vous mettre en place ?
Il nous faut aussi, tout en améliorant l'offre de services, réorganiser le réseau local des collecteurs (CIL) et en diminuer le nombre. La nouvelle gouvernance devra être opérationnelle en début d'année prochaine pour mettre en œuvre nos objectifs pour le logement.
Invité- Invité
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