Aide alimentaire : même les salariés sont touchés

PEU de ses collègues de travail le savent, d’ailleurs elle préfère qu’on ne la reconnaisse pas. Mais sans les provisions en huile, riz, farine et lessive qu’elle va chercher tous les quinze jours à la Banque alimentaire, Elodie* n’y arriverait pas. A 41 ans, elle travaille pourtant, rêverait même de « travailler plus »… pour gagner plus.

Sauf qu’avec trois enfants, « encore petits », l’aide-soignante n’a « pas vraiment le temps de faire des heures supplémentaires, en vacation » en plus de ses 35 heures hebdomadaires. Et trois enfants, lorsque l’on est seule sans père pour les élever et faire bouillir la marmite, c’est un gouffre tel que l’on finit par avoir besoin d’aide, même pour remplir les placards de nourriture. C’est ainsi que l’on entre parmi les bénéficiaires des dons en nature, parmi ces « travailleurs pauvres » dont le baromètre de la Banque alimentaire dévoilé aujourd’hui démontre qu’ils ne sont plus l’exception. L’aîné des garçons d’Elodie, 11 ans, est en internat dans le Val-d’Oise parce qu’elle veut qu’il grandisse hors de l’environnement de sa cité de Seine-Saint-Denis : 250 € de frais par mois plus les transports pour rentrer le week-end. Pour les deux plus jeunes, de 8 et 5 ans, il faut payer la cantine, l’étude, le centre de loisirs…

«Heureusement, j’ai été mise en contact avec la Banque alimentaire au début de ma formation », sourit Elodie, qui quittait un emploi de femme de ménage en grande surface pour passer le concours d’aide-soignante (elle prévoit désormais de s’attaquer à celui d’infirmière). « Je touchais 750 €. Mais avec ça, je n’arrivais pas à payer les 300 € de loyer qui sont à ma charge, plus l’électricité et le reste. » Pour la soutenir, la Banque alimentaire lui a porté pendant des mois des colis contenant « du lait, des pâtes, du sucre, des gâteaux pour les enfants, des morceaux de poulet. Ils venaient à la maison, parce que je n’ai pas de voiture… »

« Quand je vais chercher mon colis, je rencontre des couples qui pourtant travaillent tous les deux… »

Depuis le mois de mars dernier, et son embauche en contrat à durée indéterminée dans un hôpital de l’Assistance publique de banlieue, l’horizon familial s’est éclairci. 1 300 € tombent désormais chaque mois, net, sur son compte. Pourtant, malgré les allocations, l’aide au logement, Elodie dépend encore partiellement des dons alimentaires pour faire vivre sa nichée : « Une fois toutes les factures payées, il me reste une centaine d’euros pour vivre. » Pas assez pour une famille de quatre personnes. Si elle ne le crie pas sur les toits dans son entourage professionnel « je ne vais pas raconter ma vie à tout le monde » , elle sait que d’autres, dans ces mêmes couloirs d’hôpital où elle travaille, peinent aussi à remplir leur réfrigérateur. « Je ne suis pas seule dans mon cas. Je connais d’autres aides-soignantes » qui doivent leur survie économique aux dons alimentaires. « Quand je vais chercher mon colis, je rencontre aussi des familles qui comme moi ont des enfants. Parfois même des couples, qui pourtant travaillent tous les deux… »

* Son prénom a été modifié pour préserver son anonymat.

livaste a écrit:je crois que c'est le plus gros prolème de notre société , cet appauvrissement des salariés !
cette mondialisation avec sasuite de délocalisation a simplement tiré vers le bas les salaires , et ce n'est pas demain la veille dun changement positif .
J'entendais mes propres grands parents , qui étaient nés cers 1900 , ils me racontaient que dans leur jeunesse , les salariés ne pouvaient que survivre , ne pouvant s'acheter de la viande , et encore les bas morceaux , que le dimanche !
Un siècle plus tard , on semble revenir au même niveau .

Ce qi a changé , par contre , c'est que même une classe myenne commence à être touchée , alors qu'en 1900 , les classes moyennes ,petits cadres par exemple , technciens ,etc , vivaient correctement .

The Shadow a écrit:

livaste a écrit:je crois que c'est le plus gros prolème de notre société , cet appauvrissement des salariés !
cette mondialisation avec sasuite de délocalisation a simplement tiré vers le bas les salaires , et ce n'est pas demain la veille dun changement positif .
J'entendais mes propres grands parents , qui étaient nés cers 1900 , ils me racontaient que dans leur jeunesse , les salariés ne pouvaient que survivre , ne pouvant s'acheter de la viande , et encore les bas morceaux , que le dimanche !
Un siècle plus tard , on semble revenir au même niveau .

Ce qi a changé , par contre , c'est que même une classe myenne commence à être touchée , alors qu'en 1900 , les classes moyennes ,petits cadres par exemple , technciens ,etc , vivaient correctement .

C'est le but du libéralisme à la Dévedjian et Mer (je prends ces exemples, puisque ce sont eux qui m'ont clairement expliqué leur vision des choses; cash!):

La répartition géographique des acteurs économique selon leur classe sociale (dans l'exemple: classe sociale= [intellect+diplômes+formation]+[Patrimoine +richesse ou richesse potentielle]).

En gros: les scientifiques, les professions libérales, les hauts fonctionnaires, les rentiers, brefs, les riches beaux intelligents ----->> Dans les belles et grandes villes des beaux et grands pays.


Les autres:----->> Dans les quartiers populaires, puis dans les banlieues, puis dans les provinces, pour finir par les éloigner----->>Dans les pays du tiers-monde (dans cette vision, pays du tiers-monde = pollué, pauvre, sous-développé et/ou soumis à un climat dégueulasse, voire des catastrophes naturelles.

Je sais que ce que je dis vous paraït débile, mais c'est vraiment la vision de nos libéraux; ils me l'ont fait comprendre à de nombreuses reprises. Jugez-moi fou pour l'instant, si vous voulez. Mais l'histoire jugera.