L'efficacité des éoliennes mise en cause

Dans une étude intitulée "Eoliennes : nouveau souffle ou vent de folie ?", publiée par l'Institut Montaigne (de tendance libérale), Vincent Le Biez, élève ingénieur à Polytechnique, met en doute l'efficacité d'un développement massif de cette source d'énergie, la jugeant coûteuse et peu efficace.

A l'horizon 2020, la France envisage de réaliser 10 % de sa consommation nationale d'électricité grâce à l'énergie du vent, soit 25 000 MW de puissance. Or "le développement de l'éolien en France ne répond pas à un besoin, étant donné la sobriété du parc de production électrique français en termes de CO2", analyse le chercheur.

Pour étayer sa thèse, M. Le Biez met d'abord en avant le surcoût des installations, affirmant que l'énergie éolienne est en réalité "plus chère qu'il n'y paraît".

"Le coût complet de l'éolien est composé du coût initial d'investissement (achat de l'éolienne, génie civil, raccordement au réseau de distribution) et du coût de maintenance auxquels il faut ajouter les externalités générées par l'intermittence de ce mode de production", précise Vincent Le Biez. Aux dires de l'étudiant des Mines, une telle augmentation aura un impact direct sur le consommateur d'électricité. "Si l'éolien se développe selon les objectifs du Grenelle, le surcoût par foyer pourrait atteindre 100 euros par an", prédit l'auteur de la note. Celui-ci critique également la politique de subvention de cette énergie, représentant, à ses yeux, "un soutien disproportionné à la filière".

EFFICACITÉ "LIMITÉE"

Par ailleurs, Vincent Le Biez doute que ces investissements massifs soient en adéquation avec les objectifs environnementaux poursuivis. "En France, le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l'électricité est particulièrement limité", souligne l'auteur. "Avec près de 77 % de nucléaire et 12 % d'hydraulique, la France est le pays d'Europe qui a la production électrique la plus sobre en termes d'émissions de gaz à effet de serre" ajoute-t-il.

L'étudiant-chercheur ne prône toutefois pas un abandon, mais un "développement modéré" de l'éolien, "qui s'appuierait sur des appels d'offres plutôt que sur un tarif d'achat garanti, permettrait d'accompagner dans une certaine mesure l'augmentation de la demande d'électricité tout en diminuant les émissions de CO2 et en mettant fin aux profits particulièrement élevés qu'on observe aujourd'hui sans justification chez les promoteurs éoliens".


Réagissant aux conclusions du rapport sur la radio RMC, un responsable de l'association WWF a rétorqué que "même si elles coûtent cher, les éoliennes permettent de produire une électricité vraiment propre : pas de rejet, pas de C02 et surtout pas de déchets".