Quand Royal fusille Hulot

Ségolène Royal est déjà en campagne pour la présidentielle et aime le faire savoir. Méthodique, la combattante socialiste «se paye» ses adversaires politiques.
Prudente, elle semble distribuer des coups à caractère préventif. Après ses perfides déclarations sur DSK, qu'elle verrait bien «comme son Premier ministre», c'est Nicolas Hulot qui surgit dans le viseur de la candidate aux primaires du PS.

«Les gens croient qu'être président, c'est toujours plus facile que ça y parait. Mais il faut un projet, ça ne s'improvise pas», a taclé Ségolène Royal, lors d'un déplacement à Sevran (Seine-Saint-Denis). De fait s'il se portait candidat à la présidentielle pour Europe Ecologie, l'animateur de télévision pourrait apparaître comme un dangereux concurrent.

«Les candidatures médiatiques n'ont jamais réussi. Maintenant, on verra», a lâché la présidente du Conseil régional de Poitou-charente, avant d'ajouter : «Il est connu grâce à ses émissions sur TF1. Porter un pays, c'est pas comme porter une émission de télé». «Il est très sympathique au demeurant».

Bartolone avoue un faible pour Duflot

Venu l'accompagner lors de sa visite à Sevran et Clichy-sous-Bois, Claude Bartolone, député PS et président du conseil général de Seine-Saint-Denis, a affirmé pour sa part : «Il y a une grande différence entre popularité et capacité électorale». Comme si le message n'avait pas été assez clair, il a argumenté dans la foulée. «Je pense à un candidat qu'on a présenté dans le nord et dans le sud, qui a une aura dans le pays incroyable, c'est Bernard Kouchner. Chaque fois qu'on l'a présenté à une élection, on n'a pas réussi à le faire élire».

«C'est aux écologistes de choisir leur candidat», a encore affirmé Claude Bartolone, avant de dire qu'il «aurait eu un faible pour Cécile Duflot, s'il avait été Vert.

Après Royal, Hollande, Montebourg et Aubry dans le 93

Ségolène Royal a fait ces déclarations alors qu'elle visitait jeudi une médiathèque et des jardins partagés dans le quartier populaire Rougemont, à Sevran, appelant à une «humanisation des villes». Elle s'est ensuite rendue à Clichy-sous-Bois, pour la 7ème fois selon le maire PS Claude Dilain , où elle a débattu avec des membres d'une association.

A cette occasion, Claude Bartolone a annoncé que François Hollande viendrait bientôt en visite en Seine-Saint-Denis. De même, Arnaud Montebourg et Martine Aubry ont accepté son invitation, dans le cadre de la campagne des cantonales qui ont lieu en mars. «Les départements peuvent être des petites France qui servent de préparation à l'élection présidentielle», a-t-il déclaré.