OUI ! JE SUIS POUR LA VIDEO SURVEILLANCE !

[Vidéosurveillance] Les élus nous filment ? Filmons nos élus !

La mairie de Grenoble a installé récemment 13 nouvelles caméras de surveillance dans les rues. Elle prévoit d’en installer de nouvelles. Nous avons voulu voir si ceux qui sont à l’origine de ces projets apprécient d’être filmés à leur tour...

(pour un compte rendu plus détaillé sur le contenu des interventions des élus, voir l’article "[vidéosurveillance] la mairie s’enfonce un peu plus" posté sur indymedia)

Grenoble, vendredi 9 avril, 18h30, du côté de Bouchayet Viallet. La mairie organise une réunion sur les priorités budgétaires de 2010 sur le secteur 1 (Berriat, Saint Bruno, Europole, Centre Gare... ). Vers 19 heures, une cinquantaine de personnes est présente en face des élus assis en demi cercle. Parmi les élus, Jérôme Safar, premier adjoint à la sécurité (et donc à la vidéosurveillance), Olivier Noblecourt, adjoint à l’action sociale et Pascal Garcia, conseiller municipal du secteur 1. Michel Destot qui était attendu n’est pas présent. Est-ce parceque la veille, interpellé sur les caméras par un habitant du secteur 4, il s’est laissé emporté ? Jacques Chiron, adjoint aux déplacements et vice président du SMTC arrivera un peu plus tard. Des personnes à l’entrée distribuent le tract « démontons les caméras »

Malaise des élus...

C’est Jérôme Safar qui prend le micro en premier. Il est immédiatement interrompu par une personne au fond de la salle qui lui demande de manière polie :
- Excusez-moi. Avant de commencer, je voudrais poser une question. Vous venez d’installer 13 nouvelles caméras dans les rues de Grenoble sans en informer la population. J’imagine donc que ça ne vous posera pas problème si je vous filme tout au long de la réunion ?
- Heu, non non, faites.
- Très bien, alors je vais m’avancer un peu. C’est que je n’ai pas les zoom hyper puissants qu’ont les caméras de la mairie.

Et la personne de se déplacer jusqu’au premier rang. Elle filme Jérôme SAFAR à 1,50 mètre en lui tournant autour. L’adjoint bafouille visiblement perturbé. Il s’interrompt :

- Alors là, je vais être très clair, si vous voulez filmer, vous allez là-bas.
- Ha excusez-moi. Je vais aller m’asseoir. Mais c’est gênant un peu d’être filmé non ?
- Non pas du tout.

Pas gênant ? Pourtant il va passer les 25 minutes de son discours dos au public, les yeux rivés sur le diaporama projeté derrière les élus... On sent qu’il a du mal à réciter son discours, parle lentement, de manière saccadée.

A un moment, la personne qui tourne autour de Safar en le filmant se fait rappeler à l’ordre par un vigile, et doit s’asseoir au premier rang, mais elle continue de filmer ostensiblement.

Safar passe ensuite la parole à Olivier Noblecourt, puis à Pascal Garcia, conseiller municipal du secteur. Il leur est aussi demandé si ça ne les dérange pas d’être filmé. Et non, bien sûr, ça ne les dérange pas. Noblecourt, c’est un peu une star. Quand il parle au micro, la caméra ne le perturbe pas trop. En revanche, quand il se gratte le nez pendant que ses collègues parlent, il apprécie moins être sous les projecteurs. Quand à Garcia, il fait tout son discours le plus loin possible de la caméra.

Le fait d’être filmé vécu comme une intrusion ?

La réaction de « militants » socialistes assis aux premiers rangs ne se fait pas attendre. Dès que le caméraman passe à l’action, ils dégainent leur téléphone portable high tech et se mettent à le filmer à son tour afin de le mettre mal à l’aise. Auraient-ils ressenti le fait d’être filmé comme une intrusion, une agression ? Il faut le croire... Mais ils se lasseront bien avant notre cameraman.

Jacques-Marie Francillon ici présent, (qui est accessoirement président du club de la presse de Grenoble et photographe des Nouvelles de Grenoble) travaillant pour le compte de la municipalité, monte les escaliers qui surplombent la réunion et prend soin de photographier le cameraman avec un gros objectif. C’est que décidément, il est mal vu de filmer ceux qui installent des caméras à tour de bras. Et puis, il est toujours utile d’avoir les têtes des personnes qui s’opposent aux décisions de la mairie...

Du malaise au dérapage

Notre cameraman, qui est toujours là, s’est levé et placé sur le côté des élus. Il continue de les filmer de manière rapprochée. C’est à ce moment qu’intervient un deuxième cameraman, qui se place devant et filme lui aussi les élus. Quelques toutous du premier rang essayent là encore de l’en empêcher. Sans succès.

Safar pris de court par les questions du public passe alors la parole à Jacques Chiron, qui se lève et commence à déblatérer. Notre cameraman s’approche encore un peu, afin de rivaliser avec le zoom optique de 36x dont disposent les caméras de la mairie. (ce qui permet de voir la moindre petite impureté de peau sur votre visage à plusieurs dizaines de mètres). Tout à coup, Chiron, hors de lui, devient agressif et saisit violemment la main du cameraman. Celui ci recule en continuant de filmer. Chiron saisit une seconde fois la main du cameraman et tente de lui arracher son appareil, en criant : « Vous me gênez alors vous arrêtez ! Alors vous arrêtez ! Alors vous arrêtez ! » (sic !) Ca s’agite un peu partout. Safar intervient rapidement pour calmer son collègue en le tenant par les épaules. Une élu assise au premier rang intervient aussi dans le même but. Il faut absolument éviter tout dérapage sur le sujet. Trop tard...

« La police de la pensée »

Les élus seront filmés jusqu’à la fin de la réunion. (voir le compte rendu posté sur indymedia Grenoble) Vers la fin de la réunion, un habitant du quartier prend la parole :

- Monsieur Safar, vous avez parlé du métier d’élu, et il me semble qu’il ne devrait pas y’avoir de métier d’élu
- Ah non, j’ai parlé du travail d’élu.
- Non, non, vous avez parlé de métier.
- Non, j’ai parlé de travail
- De toute façon, ça a été enregistré - intervient un des cameraman - on pourra vérifier. Et Safar de s’exclamer : « Mais c’est la police de la pensée ! ».

C’est orwellien. Lorsque nous, habitants de Grenoble, filmons nos élus en leur demandant des comptes sur les décisions qu’ils prennent en notre nom, il s’agit de « police de la pensée ». Mais lorsque les élus installent des caméras, la novlangue parle de « vidéoprotection » et de « tranquillité ».

Nos élus nous filment ? Filmons nos élus !

Il est curieux de remarquer que ceux-là même qui installent des caméras dans nos rues sont si mal à l’aise ou s’emportent si facilement lorsqu’ils sont filmés par les habitants de la ville. D’autant plus qu’ils n’étaient pas là en train de bronzer sur le bord de leur piscine, mais bien dans une réunion où ils sont censés rendre publiquement des comptes sur les décisions qu’ils prennent en notre nom.

Nous lançons donc appel à tou-te-s les cameraman et camerawoman improvisé-e-s : avec nos voisins et voisines, interpellons les élus sur les caméras qu’ils installent dans nos rues sans nous en informer.


http://grenoble.indymedia.org/2010-04-13-Videosurveillance-Les-elus-nous

il n'ya aucune comparaison possible entre être filmé , dans la rue par le vidéo surveillance et être filmé par un débile qui s'accapare de notre image !
Seuls les délinquants sont gênés par la video surveillance !

livaste a écrit:il n'ya aucune comparaison possible entre être filmé , dans la rue par le vidéo surveillance et être filmé par un débile qui s'accapare de notre image !
Seuls les délinquants sont gênés par la video surveillance !

Tout à fait d'accord Livaste !


Je ne sais pas si l'auteur de ce topic est déjà passé devant la caméra mais j'en doute fort ! Or, on m'a appris, que l'on ne parle BIEN que de ce que l'on CONNAIT !

Ok ... ahcoucouwacémi ................... grrrrrrrrrr quel pseudo !

contentez vous de commenter le contenu et non l'initiateur du fil par le mépris, Jean-Claude !

L'utilisation de la vidéo surveillance fait débat en matière de sécurité et de respect de la vie privée. Pour ma part je constate que la récente augmentation de la vidéosurveillance dans les zones résidentielles pose des questions sur la possibilité qu'elle puisse servir comme une mesure de contrôle social, plutôt que d'avoir un réel impact sur le crime.

L’analyse du sociologue, Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, l’un des meilleurs spécialistes français des questions de sécurité et de vidéosurveillance, est cinglante : “la vidéosurveillance coûte très cher et ne sert pas à grand-chose“. Le rapport de la Chambre régionale des comptes ne l’est pas moins :

http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2010/07/28/limpact-de-la-videosurveillance-est-de-lordre-de-1/

et bien si ça peut permettre de découvrir les fraudeurs qui s'alimentent des allocs pour vivre comme des petits rois ; pourquoi pas! c'est une excellente nouvelle !
je vois passer là où je bosse des fraudeurs toutes les semaines! ça vient pleurer parce qu'ils doivent foutre le camps de leur appt mais, ils oublient de reconnaître qu'ils ont fourni des faux pour pouvoir abuser du système ! qu'ils continuent de rouler avec la dernière bmw, que la nana s'habille "mode" et pas de chez Tatie ; qu'ils se permettent en plus de gueuler parce qu'ils n'ont pas eu leur quittance (faute de paiement) donc pas d'allocs..... alors si on pouvait effectivement mettre à jour les fraudeurs et laisser vacant ces appt pour les gens honnêtes qui eux en ont besoin ; je suis totalement POUR les caméras surveillances !

je ne vois pas vraiment le rapport entre les fraudeurs qui trompent les allocations familiales par usage de faux, et un systeme de camera de surveillance sensé lutter contre la délinquance et le crime.

mais moi , je vois bien pourquoi les délinquants , les violeurs , les agresseurs de vieilles dames , les vandales sont contre la vidéo dans nos rues !
La rue est un espace public , non un espace privé , ni un espace de non droit .

[quote="ahcoucouwacémi"]contentez vous de commenter le contenu et non l'initiateur du fil par le mépris, Jean-Claude !
[quote]

Je ne crois pas aux solutions miracles mais estiment qu'en temps de crise et pour faire face aux difficultés, l'illusoire clivage droite gauche doit s'effacer pour ne considerer que l'efficacité d'une mesure.

Sage parole !