L’absente .....

Lorsque les chroniqueurs écriront l’histoire de l’élection présidentielle de 2012, il est probable qu’ils considéreront la première semaine de mai 2010 comme la période clé où se seront sculptés les destins présidentiels des uns et peut-être les ratages des autres.
Il y a en histoire et en politique des instants décisifs où il faut être là si l’on veut pouvoir compter et influer sur la suite des événements. De ce point de vue, Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn ont donné de l’épaisseur à leur future candidature.

Le président de la République parce qu’il avait besoin au sortir d’une passe difficile sur le plan intérieur, marquée par des élections régionales calamiteuses, de retrouver une nouvelle légitimité sur le champ de bataille. Or la défense de l’Europe et de l’euro face à la spéculation internationale lui a donné cette opportunité comme lors de la crise financière d’il y a deux ans. La présidence du Conseil européen l’année prochaine tombera à pic pour conforter ce rétablissement.

De la même manière, la crise européenne a renforcé la stature de DSK : par la nature de sa fonction au FMI, il était au cœur du débat et par l’habileté de son management, il a confirmé ses compétences.

Nous avons donc vu à la manœuvre « deux barreurs de gros temps » pour reprendre une image de l’ancien ministre Roland Dumas lorsqu’il opposait la force de Mitterrand à la fragilité de Rocard.

Par malchance pour elle, Martine Aubry, l’autre présidentiable potentielle du PS, est apparue comme la grande absente : en voyage en Inde, bloquée par le volcan islandais, puis aussitôt en Chine, Martine Aubry a disparu pendant quinze jours de la scène et cette absence pèse lourd puisqu’elle a perdu 8 points dans le dernier sondage Ifop-Paris Match quand DSK en gagne 4 et Ségolène Royal 6 ! Certes, la première secrétaire n’aurait pas eu de prise directe sur les événements mais elle aurait peut-être pu prononcer quelques paroles fortes. En période de crise internationale, l’absence est toujours néfaste.