Un squat africain évacué à Gennevilliers

Cent dix CRS en poste le long de l’avenue Marcel-Paul, dans la zone industrielle de Gennevilliers, des hommes, pour la plupart d’origine ivoirienne, assis sur des valises posées à même le trottoir et, enfin, des agents vêtus de combinaisons de protection déménageant des meubles par les fenêtres d’un bâtiment délabré… Telle est la scène qu’on pouvait découvrir hier peu après l’intervention au petit matin de la police dans un immeuble situé au 133, avenue Marcel-Paul à Gennevilliers.

Le bâtiment, qui appartient à un propriétaire privé, était occupé illégalement par des résidents, sans droit ni titre depuis six ans. Une ordonnance d’expulsion a été rendue à leur encontre par le tribunal de grande instance de Nanterre. Hier, le préfet a apporté le concours de la force publique à l’exécution de cette décision d’expulsion. « Il y a eu un turnover important, explique un enquêteur. Les personnes recensées n’étaient souvent plus là l’année suivante. La plupart sont des hommes célibataires en situation irrégulière. Trois enfants seulement vivaient sur place. »

Seuls une vingtaine d’occupants présents lors de l’évacuation

Sur les 53 occupants recensés il y a dix jours, une trentaine de nouveaux squatteurs étaient arrivés ces trois derniers mois, selon la préfecture. Mais seuls une vingtaine d’occupants étaient présents lors de l’évacuation. « C’était un lieu de passage pour nombre de personnes qui restaient quelques mois et repartaient », indique-t-on à la préfecture. Le système fonctionnait par le bouche-à- oreille. « J’étais hébergé à droite à gauche chez des potes quand j’ai appris que cet immeuble était abandonné, témoigne Drissa, 31 ans. Je me suis installé ici. » Koulibali, employé dans une société d’entretien, vivait quant à lui dans un squat à Saint-Denis avant d’être délogé une première fois. Sans papier,s il affirme avoir atterri à Gennevilliers en 2004.

« Ils ont un travail, et certains ont fait des demandes de logements sociaux. Ils géraient les lieux paisiblement », plaide l’association Droit au logement, qui a réagi hier à l’expulsion.

Il reste que ces squatteurs vivaient dans des conditions extrêmement précaires. Une expertise technique diligentée en juin a montré que les locaux étaient dangereux. L’immeuble est voué à la démolition.

Hier après-midi, les grues étaient sur place pour détruire sans attendre la cage d’escalier et la toiture afin de rendre l’immeuble inaccessible. Quant aux squatteurs, ils ont été orientés vers des hôtels et des centres d’hébergement situés principalement en Seine-Saint-Denis. « Les occupants n’ont pas de lien avec les Hauts-de-Seine. En revanche, ils travaillent en Seine-Saint-Denis, et les enfants y sont scolarisés. Les frais d’hébergement ont été pris en charge par le propriétaire », précise-t-on à la préfecture. Dégât collatéral, l’opération a entraîné un gros embouteillage jusqu’à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise), une voie de circulation étant neutralisée toute la matinée pour faciliter le stationnement des cars de CRS et des camions de déménagement.

shimmy a écrit:Ils nous ont quand même virés de leurs pays, mais ils ont été incapables de les faire fonctionner!

Regarde ce qu'est maintenant le Zimbabwe, l'ancienne Rhodésie, grenier de l'Afrique: un pays où on meurt de faim... Ne me dis pas que nous en sommes responsables, les blancs ont été expulsés (dans le meilleur des cas) ou massacrés.....

shimmy a écrit:Ce ne sont pas les Tunisiens les plus éduqués qui émigrent !

Quant à Sfax, c'est tellement touristique, qu'ils ont évolué....