Une surveillante de prison qui n'en sortira plus

Une surveillante de la maison centrale de Poissy (Yvelines) de 28 ans a été mise en examen hier à Versailles. La justice lui reproche d’avoir fait passer des puces téléphoniques à des détenus avec qui elle entretenait des relations sexuelles. Cette étonnante histoire commence au mois d’octobre lorsqu’un incident éclate avec un détenu qualifié de « redoutable ».

« Elle est parvenue à le faire entrer dans le rang avec un simple regard », précise une source proche de l’affaire. L’ascendant inhabituel que la jeune femme semble avoir sur les prisonniers étonne ses collègues et la direction de la centrale.
Le parquet ouvre une enquête, et les hommes de la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles enquêtent discrètement sur la vie de Fadila. La jeune femme est placée sous écoute. Les policiers découvrent que la surveillante est en relation avec « des trafiquants de drogue internationaux de haut de gamme ». Elle les avait rencontrés dans le cadre de son premier poste à la maison d’arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine). « On ne sait pas si elle fait office d’agent de liaison ou si elle était une complice à part entière, confie une source proche de l’affaire. C’est tout l’enjeu de la suite de l’enquête. Les détenus vont entre entendus, mais nous ne fondons pas beaucoup d’espoir sur leur coopération. »

Des relations sexuelles avec certains prisonniers

Mardi dernier, les enquêteurs sont allé l’arrêter dans l’enceinte de la prison. Lors de sa garde à vue, elle est passée aux aveux a minima. Elle avoue avoir fourni un téléphone portable à un trafiquant de drogue détenu à Nanterre. Sur ses relations avec les pensionnaires de Poissy, elle se montre discrète. Mais, durant les trois mois d’enquête, les forces de l’ordre captent des conversations sans équivoque. « Durant une série d’écoutes téléphoniques, elle confie avoir fourni deux puces téléphoniques à deux détenus différents à Poissy », précise une source proche de l’affaire. Selon les premiers résultats des investigations, elle n’aurait pas été payée pour ce service. Il semble même qu’elle entretienne des relations sexuelles avec certains pensionnaires de la maison centrale et qu’elle aurait agi par tendresse.
La direction de maison centrale de Poissy refuse de commenter l’affaire en cours, mais précise qu’elle est satisfaite qu’une personne malhonnête soit arrêtée et éliminée de son équipe. « Par ailleurs, précise-t-elle, nous renouvelons toute notre confiance à l’équipe des surveillants. » Hier soir, Fadila a été remise en liberté sous contrôle judiciaire à l’issue de sa présentation devant le juge d’instruction. Elle a été suspendue de ses fonctions et s’est vue interdire l’entrée de la maison centrale.