District 9
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District 9
Critique
"District 9" : les extraterrestres débarquent en Afrique du Sud
LE MONDE | 15.09.09 | 14h43 • Mis à jour le 15.09.09 | 14h43
Au cinéma, les extraterrestres ont leur place de stationnement préférée : au-dessus des Etats-Unis, vers Washington de préférence. Neill Blomkamp fait s'arrêter un immense vaisseau spatial au-dessus de Johannesburg, et rien que pour ça, ce réalisateur né en Afrique du Sud mérite notre reconnaissance. Elle ne s'arrête pas là : son film, le premier long-métrage qu'il ait réalisé, est aussi brutal que réfléchi. Il s'abandonne aux plaisirs un peu coupables de la série B sans jamais perdre de vue son origine (l'histoire de l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid) et sa destination (un inventaire contemporain de cet héritage).
Si le vaisseau spatial s'est arrêté au-dessus de Jo'burg, dans un univers vaguement parallèle, à un moment où, dans le monde réel, Nelson Mandela était toujours détenu à Robben Island, ce n'est pas par appétit territorial. C'est simplement parce qu'il est tombé en panne. A son bord, les Terriens ont découvert des milliers de créatures dont l'aspect de crustacé leur a bientôt valu le sobriquet de "prawns" (bouquets ou gambas plutôt que crevettes, ces créatures mesurent quand même presque trois mètres).
Cette situation est présentée sous forme d'extraits d'actualités, d'interviews d'experts qui racontent comment les extraterrestres, incapables de réparer leur vaisseau, ont été débarqués et parqués dans un bidonville à la périphérie de Johannesburg, District 9, où ils se sont multipliés. De la même manière, Blomkamp présente Wikus Van de Merwe, salarié de la MNU, multinationale chargée de la gestion du District 9.
Vingt-huit ans après le premier contact, pour satisfaire une population humaine lasse de la présence des extraterrestres, la MNU a décidé de les expulser et de les reloger dans un camp loin de la ville.
Neill Blomkamp met en pratique une leçon oubliée de la série B, la vraie. Les grands praticiens de cet art disparu savaient que leurs films fauchés n'avaient de chance de survivre que s'ils avançaient très vite. District 9 n'est pas tout à fait une série B (le film a coûté 30 millions de dollars), mais il n'a pas les moyens de Transformers. La qualité médiocre des images de pseudo-actualités permet ainsi aux effets spéciaux de passer bien mieux que s'ils avaient été filmés proprement.
Le scénario est parsemé d'ellipses qui pourraient susciter des interrogations sans fin (sur l'origine, l'organisation sociale des extraterrestres, entre autres) si l'on n'était pas entièrement absorbé par les aventures de Wikus Van de Merwe. Impitoyablement incarné par Sharlto Copley, qui en fait un benêt raciste prêt à exécuter les plus basses besognes pour complaire à son beau-père, haut placé à la MNU.
Ces premières séquences sont menées au rythme d'un film burlesque et noir. Wikus arrache la signature des extraterrestres en leur offrant des boîtes de nourriture pour chat, leur mets d'élection, Wikus se prend pour un détective lorsqu'il découvre une cache d'armes dans une cahute, mais il est aspergé d'un liquide noir qui lui donne des haut-le-coeur risibles.
C'est à ce moment que Neill Blomkamp se débarrasse de la boîte à outils du pseudo-documentaire, qu'il a brillamment exploitée jusqu'ici, et se lance dans un film d'action. En voici quelques détails, qu'il vaut sans doute mieux découvrir à l'écran que lire. Mais il est essentiel pour apprécier la portée de District 9 de savoir que ce liquide transforme progressivement Wikus en crevette.
Ce triste garant d'un système d'apartheid se retrouve de l'autre côté, comme il arrivait jadis que des citoyens sud-africains se voient retirer leur qualité de blancs pour devenir métis. Comme District 9 est un film moderne, Wikus est non seulement une menace pour l'ordre public et un paria pour les siens mais une ressource inestimable en matière d'ingénierie génétique. Devenu l'homme le plus recherché d'Afrique du Sud, il découvre les secrets les plus inavouables de la MNU.
C'est un signe de la puissance d'évocation du film : que l'on puisse se prendre de compassion pour des créatures que l'on distingue à peine les unes des autres et que parmi elles des personnages émergent.
La course-poursuite laisse forcément moins de place à la satire sociale, mais Neill Blomkamp ne perd jamais de vue son propos, qu'il mette en scène les gangsters nigérians qui servent d'interface incontrôlable entre les extraterrestres et la population locale, ou l'ultime combat qui est à la fois un feu d'artifice et un hommage à quelques grands moments du cinéma de genre, de Robocop (1987) à New York 1997 (1981). Comme ces classiques, District 9 est un film qui en dit long, sans jamais bavarder.
LA BANDE-ANNONCE
J'ai presque envie de dire que Starship Troopers est surpassé, et tant mieux si les cloisonnés en restent à pester sur le film d'extra-terrestre, un jour ils réfléchiront.
Invité- Invité
Re: District 9
vu.
le propos est quand même assez surprenant.
les aliens sont d'abord présentés comme des parasites inassimilables, tout le monde rêve de les voir partir.
le film moque le discours de droitdelommistes ridicules qui se préoccupent de leurs droits etc alors qu'ils foutent une merde noire.
et en gros on commence à trouver les mollusques sympathiques quand on découvre qu'ils veulent rentrer chez eux
le ressort psychologique à partir de cet instant, c'est la compassion pour le pauvre E.T. solitaire et so far away from home.
pour couronner le tout, pour un qui repart, il y en a 2,5 millions qui restent
toute ressemblance avec des événements actuels est bien sur fortuite?
le propos est quand même assez surprenant.
les aliens sont d'abord présentés comme des parasites inassimilables, tout le monde rêve de les voir partir.
le film moque le discours de droitdelommistes ridicules qui se préoccupent de leurs droits etc alors qu'ils foutent une merde noire.
et en gros on commence à trouver les mollusques sympathiques quand on découvre qu'ils veulent rentrer chez eux
le ressort psychologique à partir de cet instant, c'est la compassion pour le pauvre E.T. solitaire et so far away from home.
pour couronner le tout, pour un qui repart, il y en a 2,5 millions qui restent
toute ressemblance avec des événements actuels est bien sur fortuite?
sarkonaute- Maire
- Nombre de messages : 904
Date d'inscription : 23/06/2008
Re: District 9
Si peu.
puis y'en n'a pas un qui repart, mais deux, et évidemment il ne faut pas le dire au cas où certains voudraient aller voir le film, ce serait un peu gâcher le ressort dramatique. Mais donc papa et fiston rentrent sur Pluton.
les aliens sont des zimbabwéens déguisés en Tortue Ninja. Pour une fois que ce n'est pas Washington (variante:NY) qui bouffe...
puis y'en n'a pas un qui repart, mais deux, et évidemment il ne faut pas le dire au cas où certains voudraient aller voir le film, ce serait un peu gâcher le ressort dramatique. Mais donc papa et fiston rentrent sur Pluton.
les aliens sont des zimbabwéens déguisés en Tortue Ninja. Pour une fois que ce n'est pas Washington (variante:NY) qui bouffe...
Invité- Invité
Re: District 9
c'est exactement ce que je me suis dit ! enfin un autre pays envahi !!! ça change juste le lieu géographique , pour autant on a droit sûrement aux même effets spécieux des grands films à sensations américains ...je ne suis pas allée le voir , pas envie puisqu'en ce moment on nous parle de la "jungle" de Calais ; une autre façon de voir le même type de sujets (immigration , invasion , droitdel'hommisme , .....mais en version feuilletons !
Invité- Invité
Re: District 9
Non, justement, c'est ce qu'explique l'article, les effest spéciaux ne sont pas ceux de tous les films mais le choix dans la manière de filmer contribue à leur efficacité.
Ce qui est dommage, c'st que la jungle de Calais n'est pas du cinéma...
Ce qui est dommage, c'st que la jungle de Calais n'est pas du cinéma...
Invité- Invité
Re: District 9
je ne l'ai pas vu donc je ne peux pas juger de son impact ;pour la jungle de Calais , je doute que son évacuation soit efficace ; la chasse aux passeurs seraient le serait certainement plus mais encore , faut-il les trouver ....et enrailler le "montre" qui multiplie ses têtes .
edit: j'ai regardé la bande-annonce , il semble que ce soit filmé comme un documentaire-témoignage mais le peu que j'en ai vu ne me donne pas envie de le voir... le ET me semble trop science-fiction pas assez imaginé autrement .
edit: j'ai regardé la bande-annonce , il semble que ce soit filmé comme un documentaire-témoignage mais le peu que j'en ai vu ne me donne pas envie de le voir... le ET me semble trop science-fiction pas assez imaginé autrement .
Invité- Invité
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