La Havane remet en cause le dogme de l'égalitarisme salarial

La Havane remet en cause le dogme de l'égalitarisme salarial
LE MONDE | 12.06.08 | 12h56 •

À La Havane, une réforme de la politique salariale remet en cause un dogme du régime castriste, l'égalitarisme.
Dans son édition du mercredi 11 juin, le quotidien officiel Granma évoque une réglementation du ministère du travail datée du 2 février qui aligne les salaires des entreprises d'Etat (90% de l'économie) sur ceux déjà en vigueur dans les entreprises de pointe, contrôlées par l'armée.

Désormais, plusieurs modes de paiement pourront coexister dans une entreprise. "Le travailleur gagnera en fonction de sa productivité", explique Granma, qui cite le vice-ministre du travail, Carlos Mateu Pereira. "La tendance était que tout le monde touche le même salaire, dit-il. Cet égalitarisme n'est pas convenable." "Il y a parfois beaucoup de paternalisme", ajoute-t-il. "La quantité et la qualité" du travail seront donc prises en compte dans le calcul de la rémunération.

AVANT LA FIN AOÛT

D'après le vice-président José Ramon Machado Ventura, les Cubains "ne devraient pas avoir peur des hauts salaires", à condition que cela "se traduise par des résultats concrets" en termes de production et de services. Alors que le salaire moyen est de 408 pesos non convertibles (12 euros), la fin du plafond salarial en vigueur pourrait modifier l'attitude des médecins, des enseignants et d'autres professionnels, qui ont abandonné l'exercice de leur métier pour une activité informelle plus rémunératrice : faire le taxi, louer une chambre, etc.

A La Havane, 19% des personnes en âge de travailler n'ont pas d'emploi, selon des sources officielles. Cependant, une moitié des Cubains a accès à des devises ou aux pesos convertibles, provenant des touristes, des entreprises étrangères présentes sur l'île ou des fonds envoyés par des proches résidant à l'étranger.

La réforme salariale devra s'appliquer partout avant la fin du mois d'août.

A. Paranagua


L'évolution semble avoir commencé , en douceur !

Effectivement, il semble y avoir un peu plus de bon sens. Malheureusement, je ne suis pas sûre du tout que cela se traduise par une réelle libéralisation du régime...

Ca va faire comme la Chine... on libère l'économie, mais pas la pensée.

Ca a été fait hier...
Quant à parler de libéralisation...
Le matèriel électronique et électroménager ne s'achètera qu'en peso convertible, 26 fois le peso cubano, c'est dire.
Par contre, l'abolition de l'égalitarisme salarial forcené va peut-être permettre de remettre les cubains (qui touchent l'équivalent de 13 euros par mois, qu'ils soient ouvriers, agriculteurs, policiers ou professeurs d'université) au travail légal. Parceque le système D à Cuba, ce n'est pas anecdotique, c'est un mode de vie complet...

Jusqu'ici le peuple cubain a été égal dans l'exploitation. A partir de maintenant, il cumulera les désavantages du socialisme étatique ET du libéralisme méritocratique, à savoir qu'il y aura désormais des plus pauvres que les pauvres eux-mêmes

Mais s'il demeurera des pauvres , je suppose qu'en contre partie , il sera possible d'échapper légalement à cette extrême misère !
Jusqu'à présent , la maigre pitance versée à la place du salaire , à tous , ne permettait même pas de survivre sans utiliser un système " débrouille " !
castro avait tué toute économie de son pays avec l'aide des USA .

Malheureusement, c'est déjà le cas, très largement.
Il y a les riches (le pouvoir), voire très riche, dont on ne peut approcher les résidences à la Havane, les pauvres, mais qui arrivent, "grâce" notamment au tourisme à se faire quelques pesos convertibles pour amèliorer le quoitidien, et les trés très pauvres qui n'ont que les tickets de rationnement....


Non, pour moi, la poisitivité du régime tient encore dans le fait qu'il n'y a pas (ou très très peu, person je n'en n'ai pas vu) de sans logis.

il n'y a pas de sans logis parce que même dans des logements qui seraient classés insalubre ailleurs , les gens la ferment !
A part effectivement le pouvoir et son aéropage , tous sont ultra pauvres , c'est l'égalité certes dans l'extrême misère sans espor d'en sortir peu ou prou !

En fait c'est surtout parceque chaque famille reçoit une maison de la part de l'Etat. En théorie, ils ne peuvent en changer mais dans les faits, les échanges sont acceptés.
Et il y a effectivement de tout: de superbes maisons coloniales aux pires taudis, mais ceux-ci sont rejetés à la périphérie des villes, comme Trinitad, Santiago ou la Havane, bien à l'abri des regards de la plupart des touristes. Mais même ceux qui y vivent nous ont dit qu'ils préfèraient vivre là que dehors, notamment à partir de septembre et la saison des cyclones.
Les cyclones d'ailleurs qui ont ravagé énormément de façades de la capitale (la ville la plus exposée), à tel point qu'on se demande comment ces immeubles tiennent à chaque saison des tempêtes tropicale,s mais ils tiennent. Cuba est le pays de la région où la mortalité dues aux tempêtes est la plus basse, parceque les gens sont préparés.

Je digresse. En fait, si les cubains ont un toit sur la tête, ils manquent de tout au quotidien, mais quand j'écris "tout", c'est dans des proportions inimaginables. Une fois, j'étais dans un village du centre, de la province du tabac Pinar del Rio, et tout d'un coup, plus d'électricité. Ca a duré trois jours. Et la dame chez qui j'habitais m'expliquait que cela arrive souvent, parceque lors de pénuries électriques, les autorités coupent le courant presque partout pour que les quartiers touristiques de la Havane, et surtout, surtout de Varadero, l'endroit le plus écouerant du monde, ne soient pas touchés par le Blackout.

Et dans ce contexte, il y a bien une réussite que je considère totale du régime castriste et qui sera malheureusement menacée par la suite: le bétonnage des côtes paradisiaquement sauvages de l'île. Castro, pour faire table rase de ce qui était en vigueur sous Batista, a cantonné les constructions littorales à certaines zones, Varadero pour la plus grandes et puis bien plus ponctuellement ailleurs. Les côtes sont du coup préservées et tant au niveau de la flore que de la faune.


Je dis "réussite totale" parceque l'on parle souvent (et les cubains eux-mêmes) du systéme d'éducation et de santé. Ils sont effectivement gratuits, y compris à l'université, ce qui fait que la populaiton cubaine est très instruite dans son ensemble, c'en est franchement troublant. le revers rarement mentionné??? Les cours d'Histoire sont bien sûr propices à la propagande, et s'il y a des écoles même dans les villages les plus reculés, ce qui est une bonne choses quoiqu'on en dise, même les plus jeunes enfants connaissent les moindres détails de la révoluciòn.

L'autre "réussite" est le système de santé. Là aussi gratuit. Des hôpitaux partout et les médecins cubains sont parmi les meilleurs du monde (il y a beaucoup d'achange avec les français dans ce domaine). MAIS: pénurie de médicaments dans les centre médicaux ruraux. Je crois que la situation est meilleure à la Havane et Santiago, métropoles obligent, mais je n'ai ps pu constater de mes propres yeux.

[quote]Et dans ce contexte, il y a bien une réussite que je considère totale du régime castriste et qui sera malheureusement menacée par la suite: le bétonnage des côtes paradisiaquement sauvages de l'île[/quote


ne t'inquiète pas , mes compatriotes seront partants pour leur enseigner comment empêcher le betonnage !!

Oui et je pense qu'ils s'associeront avec mes compatriotes.

Une riche idée ça, l'ACBPSCCAC, l'Association des Corses et des Bretons Pour Sauver les Côtes Cubaines Après Castro...