La charia instaurée en Somalie

«Nous avons un gouvernement islamique». Le Parlement de transition somalien a approuvé samedi à l'unanimité à Mogadiscio le projet de loi du gouvernement instaurant la loi coranique (charia) dans le pays, en guerre civile depuis 1991. «Il y a avait 340 membres du Parlement présents à la session et ils ont voté à l'unanimité pour l'instauration de la charia en Somalie», a indiqué le vice-président de l'Assemblée. La charia était réclamée par les insurgés islamistes actuellement opposés aux autorités.
Cette mise en place fait suite à l'accord de cessez-le feu entre le gouvernement et les groupes islamistes radicaux, issu d'une médiation de six dirigeants religieux d'Arabie saoudite, du Qatar, du Koweït et du Soudan, appuyés par des chefs coutumiers somaliens.
La majorité du centre et du sud du pays est tenu désormais par les insurgés islamistes. Le contrôle d'une très grande partie de la Somalie échappe aux institutions de transitions somaliennes, Parlement et gouvernement. Le nord est divisé en deux entités autoproclamées autonomes, la région du Puntland et la «république» du Somaliland.
Le 28 février, le président nouvellement élu Sharif Cheikh Ahmed, chef des islamistes modérés, avait annoncé avoir accepté le principe de l'application de la charia et d'un «cessez-le-feu». Puis le gouvernement s'est prononcé le 10 mars en faveur de l'instauration de la charia.
Le président Sharif Cheikh Ahmed a été élu par un Parlement élargi aux islamistes modérés et à des représentants de la société civile et a succédé à Abdullahi Yusuf Ahmed, poussé à la démission fin décembre. Ce dernier était hostile à toute négociation avec les islamistes.

TROIS EMPLOYÉS DE MSF-BELGIQUE ENLEVÉS EN SOMALIE

"Des inconnus en armes ont enlevé deux humanitaires de MSF-Belgique dans la région de Bakol", a déclaré Hassan Maaline joint au téléphone par Reuters.
Selon un employé somalien de l'ONG requérant l'anonymat, les otages sont au nombre de trois et sont des ressortissants belge, danois et somalien.
Les trois humanitaires ont été emmenés par les ravisseurs dans leur véhicule en compagnie de leurs gardes de sécurité somaliens.
"Ils se dirigeaient vers Houdour, chef-lieu de Bakol, lorsqu'ils ont été interceptés dans leur véhicule".
La Somalie, pays de la Corne de l'Afrique à la dérive depuis 1991, est en proie à une guerre civile qui en fait l'un des pays les plus dangereux de la planète.
Les enlèvements d'humanitaires et de journalistes y sont monnaie courante mais les otages sont généralement bien traités et sont libérés après versement d'une rançon.
D'autre part, des hommes armés et masqués ont abattu un employé local d'une organisation humanitaire dans la ville de Merkal, dans le centre du pays.