Dray en conseil de discipline

La commission nationale des conflits du Parti socialiste doit se prononcer ce mardi sur le cas Julien Dray. Il ne s'agit cependant pas de l'affaire concernant des mouvements d'argent sur les comptes des Amis de SOS-Racisme. La section de Saint-Michel-sur-Orge (Essonne) réclame en effet son exclusion. Le député a soutenu une liste dissidente lors des élections municipales de 2008.

Le sort semble s'acharner sur Julien Dray. La commission nationale des conflits du Parti socialiste doit statuer sur son sort ce mardi. Rien à voir avec "l'affaire Dray" qui porte sur des transferts d'argent avec la Fidl et les Amis de SOS Racisme. Il s'agit cette fois d'une infidélité supposée du député au parti. L'histoire remonte aux municipales 2008 à Saint-Michel-sur-Orge au coeur du fief du parlementaire. Jean-Louis Berland se présente sous l'étiquette du PS avec le soutien des Verts. Face à lui, le maire sortant, Georges Fournier ne peut pas se prévaloir de l'investiture officielle de la rue de Solférino. C'est pourtant lui que Julien Dray décide de soutenir. Un soutien de poids, tant au niveau de la notoriété que de la logistique. L'ancien président de SOS-Racisme possède de nombreux réseaux dans les instances et sur le terrain. Il aurait demandé au candidat PS d'ajouter Thomas Persuy, permanent de SOS-Racisme, à sa liste, selon Jean-Louis Berland. Ce dernier assure aussi qu'il aurait été "un maire gênant" dans l'agglomération.

La gauche se déchire donc et c'est finalement l'UMP Bernard Zunino qui remporte la mairie. A l'automne suivant, la section PS de Saint-Michel-sur-Orge demande l'exclusion de Julien Dray. Jean-Louis Berland doit lui-même s'expliquer à la même époque et sort blanchi. Aujourd'hui, il a tourné la page. Le conseiller municipal de Saint-Michel a quitté le PS pour rejoindre le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. "Pour une question de fond", ajoute-t-il.

La commission des conflits du PS ne devrait toutefois pas exclure Julien Dray. Le député est dans un mauvaise passe. Objet d'une enquête de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, il se fait moins présent dans les médias et à l'Assemblée. Ses camarades du parti se sont eux-aussi faits discrets au moment de sa mise en cause. Le membre du courant Royal a reçu des soutiens du bout des lèvres, rue de Solferino.