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Le naufrage letton

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Message  Invité Ven 13 Mar - 21:32

Le naufrage letton

Hier champion européen de la croissance, le pays balte, aujourd'hui au bord de l'asphyxie, paie le prix d'une prospérité achetée à crédit. Et l'addition d'une classe politique largement corrompue.




Les tigres baltes sont entrés dans le long hiver de la crise. Ces dernières années, ils s'offraient une croissance record au sein de l'Union Européenne (UE), tirée par une forte demande intérieure, par le développement des infrastructures et un secteur du bâtiment en plein boom.

En 2006, devançant l'Estonie, la Lettonie affichait plus de 12% de progression, une prouesse sans équivalent au sein de l'UE. Inférieur à 5%, son taux de chômage était l'un des plus bas d'Europe. Grâce aux largesses du crédit, la consommation explosait. L'inflation galopait, largement compensée par des hausses de salaires (30% en 2007) _ que les centrales syndicales, à l'Ouest de l'Europe, n'oseraient même pas revendiquer. Aujourd'hui, le pays figure parmi les Etats de l'Union les plus touchés par la récession. Elle pèse déjà sur la vie de chacun.

"Depuis septembre 2008, les enfants avaient un déjeuner gratuit dans les écoles, raconte Ilze. A présent, il serait question de le supprimer. Les charges augmentent: l'an dernier, je payais 95 lats (135 euros pour l'eau et le chauffage; aujourd'hui, c'est le double". Les allocations maternité sont réduites, les retraites bloquées. Les licenciements frappent. "Huit sociétés de construction sur dix sont en difficulté, et les pertes d'emplois dans cette branche, hier encore la plus dynamique, dépassent les 50%, souligne le président de la Confédération des syndicats libres de Lettonie, Péteris Krigers. Le pays régresse 20 ans en arrière et nombre de jeunes veulent partir, espérant trouver un emploi ailleurs".




En novembre dernier, la Lettonie a dû se résoudre, comme la Hongrie avant elle, à faire appel au Fonds monétaire international (FMI) qui lui a consenti un prêt de 7,5 milliards d'euros (dont quelque 3 milliards avancées par l'UE). Les versements s'étaleront jusqu'en 2011. Le tout assorti d'un plan d'austérité draconien - hausse de la TVA, coupes dans les dépenses budgétaires, amputation de 15% des rémunérations dans le secteur public... mesure qui gagne les sociétés privées.

Le 13 janvier, une manifestation contre le gouvernement et sa gestion de la crise - la plus importante depuis la restauration de l'indépendance en 1991 - dégénère en affrontements violents. Quelques centaines de jeunes s'attaquent à coups de pavés aux édifices publics, dont le parlement (Saeima). La police charge. Bilan: une quarantaine de blessés et plus de 120 arrestations. La Lettonie qui entretenait, jusque là, une culture pacifique de protestation est en état de choc.

Aux yeux de beaucoup, l'élite au pouvoir porte la responsabilité de la situation. "La crise économique sert de catalyseur à une crise politique déjà ancienne, constate Nils Muiznieks, directeur de l'Institut de recherche socio-politique de l'Université de Lettonie. Ici le taux de popularité des partis dirigeants est le plus bas d'Europe. Loin d'être des formations démocratiques, ce sont les instruments au service des menées affairistes de quelques puissants personnages".



La récession devrait atteindre 12%

Dans les campagnes, les agriculteurs s'étaient endettés pour moderniser leurs exploitations. Ils ne parviennent plus à faire face. Fin janvier, plusieurs milliers d'entre eux, juchés sur leurs tracteurs, bloquent le trafic autour de Riga; peu après, ils investissent la capitale, encerclent le ministère de l'Agriculture, réclamant la démission du ministre, Martins Roze, des aides de l'Etat, des prix garantis sur le lait - vendu à perte à une société publique - un an de moratoire sur le remboursement de leurs crédits. Du jamais vu en Lettonie. Roze cède à la pression. Les autorités lâchent du lest.

Au marché central de Riga, un périmètre est désormais réservé aux fermiers qui viennent écouler directement leurs produits, de même qu'aux laiteries de communes rurales. Abritées depuis les années 1930 dans des hangars à Zeppelin abandonnés par l'armée du Kaiser, au sortir de la Première guerre mondiale, ces halles reçoivent, en hiver, jusqu'à 70 000 personnes par jour. Elles ont gagné 10% de clientèle en janvier et février dernier. Car on s'y ravitaille à moindre coût que dans les supermarchés, dominés par des groupes scandinaves et lituanien.

En attendant, la grogne sociale n'est pas près de s'apaiser. "La méthode traditionnelle, discussions, négociations, ne donne aucun résultat, constate Peteris Krigers. Nous avons averti les officiels et le FMI: il y aura d'autres manifestations - qui risquent fort de tourner comme celle de janvier".
La crise sociale fait rage, la population proteste contre la décision du gouvernement d'augmenter la TVA de 18 à 21%, le 18 décembre dernier devant le Parlement.




Sous les yeux des experts du Fonds monétaire international, la Lettonie s'est retrouvée le 20 février sans exécutif. Isolé à la tête d'une coalition au bord de l'éclatement, le Premier ministre Ivars Godmanis, un vétéran de la politique lettone, a rendu son tablier.

Quelques jours plus tôt, le président Valdis Zatlers, un ancien médecin qui peine à s'affirmer en tant que chef de l'Etat, lui avait retiré publiquement sa confiance. Sous réserve que sa nomination soit ratifiée le 12 mars par la Saeima, Valdis Dombrovskis, 37 ans, prendra la succession de Godmanis. Ancien ministre des finances et eurodéputé, il est issu de la Nouvelle Ere, un parti de centre-droit, réputé moins corrompu que d'autres et opposant au cabinet sortant.

Au grand dam d'une formation nationaliste, il a été question, quelques jours, d'associer à la future coalition gouvernementale le Centre de la Concorde - qui représente une partie de la minorité russophone. L'un de ses leaders, Nils Ushakovs, a remisé, ces temps-ci, la revendication habituelle du statut de langue nationale pour le russe. "Mon désir a toujours été d'intégrer la composante russophone de la population, souligne l'ex-présidente Vaira Vike Freiberga. Mais au sein du Centre de la Concorde, il y a le parti socialiste dont le leader se prononce, aujourd'hui encore, contre l'indépendance de la Lettonie! Nils Ushakovs lui-même pourrait à coup sûr rejoindre l'éxécutif, mais pas tant qu'il traîne cette vieille garde avec lui."

La crise va s'aggraver

A peine en fonction, Dombrovskis et ses ministres vont devoir réviser à la baisse le budget 2009 élaboré par Godmanis. Car la récession, de source officielle, devrait atteindre les 12% cette année - au lieu des 5% précédemment annoncés. Expert des questions socio-économiques à la Swedbank, première banque de Lettonie et succursale d'un groupe suédois du même nom, Peteris Strautins estime que le recul du PIB pourrait même atteindre 13 à 15% et s'aggraver encore en 2010. Quoi qu'il en soit, Dombrovskis va devoir tailler plus avant dans les dépenses publiques, à l'aide de mesures forcément impopulaires. D'aucuns prédisent déjà qu'il tiendra sans doute jusqu'aux élections européennes de juin prochain, mais guère plus longtemps.

"C'est aussi sûr qu'à la banque", dit un proverbe letton, antérieur à la période soviétique. Aujourd'hui, les certitudes n'ont plus cours. Les mésaventures en 2008 de la banque Parex, la seconde banque privée du pays et la première pour les non-résidents, en témoignent. C'était la seule d'importance dont les deux fondateurs et actionnaires majoritaires étaient natifs de Lettonie - avec, il est vrai, de fortes connexions en Russie.

Fragilisée par une perte de confiance de ses dépositaires extérieurs à la Lettonie, elle est placée sous le contrôle de l'Etat, puis nationalisée en décembre dernier. Il n'y avait guère d'alternative, dès lors qu'elle abrite les comptes d'entreprises publiques, d'institutions et de municipalités, dont la mairie de Riga. A sa tête, un nouveau président, Nils Melngailis, ancien directeur exécutif de Lattelecom, une ex-compagnie semi-publique dont il a fait le premier opérateur de la région balte en matière de téléphonie, Internet et télévision numérique.

Sa tâche la plus urgente? Re-échelonner un prêt syndiqué de 775 millions d'euros consenti à la Parex par plus d'une soixantaine de banques, européennes pour la plupart et japonaises - qu'il faut convaincre une à une. La première tranche de remboursement était exigible en février 2009 et le reste en juin. Le naufrage a sans doute été évité mais l'affaire continue d'agiter l'opinion: "On ne connaît pas la situation réelle de la Parex, lance Jevgenijs, ni combien de fonds publics y ont été engouffrés".

Une classe politique déconsidérée


D'autres reprochent à l'Etat de n'avoir pas nationalisé assez vite - in extremis, en l'espace de 48 heures, d'importants clients, présumés Russes, auraient retiré 100 à 200 millions d'euros de l'établissement... La Parex s'était offert par le passé de coûteuses campagnes de relations publiques pour soigner son image à l'Est de la Lettonie. Au point, souligne Nils Muiznieks que les médias russes la présentaient comme "la seule banque occidentale qui parle russe", "l'offshore à nos portes" (1).

En Lettonie, "les deux-tiers du secteur bancaire sont aux mains de banques étrangères, avance Peteris Strautins, expert à la Swedbank. A eux seuls, les groupes suédois en contrôlent plus de la moitié". Une garantie, à l'en croire, de stabilité. Ces derniers ont "pourtant, comme les autres, poussé à l'endettement, riposte un syndicaliste. Même avec une mise de fonds dérisoire, parfois sans le moindre lats, on vous prêtait à 3%. Aujourd'hui, les taux sont à 12%". Qui aurait songé à se plaindre du crédit facile? Personne. L'entrée au sein de l'UE en 2004 n'avait-elle pas été présentée comme un atout de future prospérité?

Par ailleurs, et les banques n'y sont pour rien, l'absence de taxe sur la plus-value a favorisé la création d'une énorme bulle spéculative: "Des ministres en ont tiré parti pour s'enrichir, souligne Nils Muiznieks, comme des fonds d'investissement de l'Ouest et des affairistes de l'Est qui blanchissaient ainsi leurs capitaux. Il y a deux ans encore, les appartements au centre de Riga devenaient plus chers qu'en plein coeur de Berlin!". Au printemps 2007, l'immobilier a commencé à se déprécier. Il a perdu aujourd'hui 50 à 60% de sa valeur. Les particuliers qui se sont simplement acheté un logement restent avec leurs dettes sur les bras, le plus souvent contractées en euros. Pour eux comme pour les entreprises, une dévaluation du lats serait un désastre. Le remède contre la crise choisi par la Lettonie, c'est la déflation, contraction des prix, des revenus et de la demande. A moindre titre, l'Estonie et la Lituanie adoptent, elles aussi, des budgets d'austérité. Opération douloureuse dont "les économies baltes sortiront rééquilibrées, estime Gert Tiivas, directeur général de la société d'investissement East Capital Explorer, basée à Stockholm, avec les bases d'une croissance durable".

Pots-de-vin

A la tête de la Chambre lettone de commerce et d'industrie, Zaneta Jaunzeme-Grende veut y croire: "En temps de crise, la Lettonie a toujours fait preuve d'énergie. En 1991, après la restauration de l'indépendance, nous avons démarré de zéro. De la même façon que nos parents et nos grands parents, qui avaient tout perdu". Dans le contexte actuel, l'opinion supporte de moins en moins la corruption. "Les entreprises se plaignent d'avoir à verser des pots-de-vin aux politiciens, reconnaît la jeune femme. Pour en finir avec cette pratique et mettre fin aux liens entre le business et la politique, je ne connais qu'un moyen: instaurer un financement public des partis".

La récession pourrait-elle hâter les réformes politiques? "Si nous ne les réalisons pas maintenant, avertit Nils Muiznieks, nous aurons d'autres crises". Dont la Lettonie, cette fois, risque d'être la seule responsable.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/le-naufrage-letton_746434.html?p=3

les charges quotidiennes augmentent , la tva augmente , les salaires sont abaissés à- 15% .... l'immobilier en chute libre de 50 à 60% de sa valeur achetée ...les taux d'intérêts grimpent ...les entreprises peuvent graisser les politiques (comme aux USA) ....et il ne faut pas s'étonner que ça pète ! affraid

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Message  livaste Ven 13 Mar - 21:40

je crois que dans les mois qui viennent , bien des états seront confrontés aux mêmes réalités .Hélàs .
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Message  Invité Ven 13 Mar - 21:45

surtout ceux gérés n'importe comment !
là ils n'essaient même pas de tenir le choc ... ils l'accentuent en retirant toute possibilité aux gens de s'en sortir en augmentant tout ce qu'il ne faut pas! et en baissant les revenus !
on remarque une chose...tous ces pays qui avaient une forte croissance se retrouvent plus mal en point que ceux (comme nous) qui avions une croissance faible mais stable.

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Message  Invité Dim 15 Mar - 18:16

Ce qui fait peur c'est que nombre de ces pays, comme l'Islande par exemple ont été à des échelles diverses "rachetés" par la Russie...

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