GB: la presse britannique prévoit des nationalisations de banques

La presse britannique soulignait mardi le coût du nouveau plan de sauvetage des banques, tout en reconnaissant sa nécessité et en prédisant que des nationalisations devraient logiquement suivre.

Selon The Guardian, ce plan, révélé lundi et qui inclut un projet d'assurance devant protéger les banques de leurs "avoirs toxiques", "est intelligent" mais "on se retrouve très loin de ce qui ressemblerait à un service bancaire normal". "Si cette stratégie ne marche pas, les ministres pourraient avoir besoin de procéder à des nationalisations", ajoute le quotidien.



La Royal Bank of Scotland (RBS), dont le gouvernement détient déjà une participation majoritaire, est la plus exposée à une telle mesure, à la suite de la chute de 66,57% de son titre en Bourse lundi, après l'annonce d'une perte annuelle pouvant atteindre 28 milliards de livres pour l'année 2009, un record national.

Le Times a pour sa part salué les efforts du Premier ministre Gordon Brown pour amener les banques à lutter contre la contraction du crédit et à reprendre leurs prêts, tout en s'inquiétant de "l'engagement stupéfiant de l'argent des contribuables" dans les mesures prises.

Pour empêcher que les nouvelles injections de capitaux dans la RBS soient à nouveau dépourvues d'effet tangible, "il apparaît de plus en plus vraisemblable que (le gouvernement) devra franchir le prochain pas qui s'impose logiquement : celui d'une nationalisation totale et immédiate", estime encore le Times.

The Independent déplore "qu'un apport supplémentaire colossal venant des contribuables soit injecté dans les institutions dont les prêts démesurés sont précisément responsables du désastre actuel", tout en ajoutant: "pourtant nous devons être réalistes".

Le Daily Mail s'indigne de la mauvaise gestion du patron de RBS, tout en exhortant les opérateurs boursiers à "cesser de discréditer les valeurs bancaires et à donner une chance au plan de redressement. C'est peut-être le dernier dont nous disposions".

Enfin The Sun affirme dans un éditorial : "Nous sommes en passe de laisser le pays s'enliser dans une crise économique ruineuse. La récession est une mauvaise chose mais la Grande-Bretagne n'est pas en faillite".