des communes françaises ont dépensé du fric pour fêter l'investiture de Obama

La voix de Seydi Younoussa tremble un peu dans le micro. Pour ce jeune Noir de 28 ans, c'est vraiment une journée historique. "Je me souviens des images et des mots d'un soldat noir américain. C'était en 1945. Il revenait de la guerre contre les Allemands. Il voulait rentrer chez lui en taxi. Le chauffeur l'avait refusé. Il s'était mis à pleurer". La salle municipale d'Argenteuil (Val d'Oise) écoute Seydi.

Pour ce jeune homme, comme pour la centaine de personnes qui ont répondu à l'invitation de la mairie, le moment est venu de voir le rêve du soldat et de tous les Noirs d'Amérique devenir réalité.

Il est 17h 15 et dans un peu plus de trois quarts d'heure, le premier métis afro-américain de l'histoire à être élu président des Etats-Unis va prêter serment. Barack Obama va succéder à George W. Bush à la tête de la première puissance mondiale.

Dans la salle, un projecteur diffuse en direct les images de Washington. Le public est majoritairement noir. Des vieux, des jeunes, des hommes, des femmes, des enfants, jusqu'à des bébés sont assis dans un silence solennel. Seuls les plus jeunes ne semblent pas prendre la mesure de l'événement. Tous les autres tendent l'oreille. Ils ne veulent pas perdre une seconde de "ce moment si historique", affirme un habitant noir d'Argenteuil.

Obama apparaît. La salle se lève dans un formidable élan. Ce moment, ils l'ont attendu toute leur vie. "Bravo, bravo" crient trois enfants, pendant que la salle applaudit à tout rompre. Sur l'écran, protocole oblige, le président cède la place à un autre idole: Aretha Franklin. Enthousiasme. Emotion. La salle vibre aux accents de la chanteuse, star de la soul. "Il fallait qu'on retienne nos larmes" dit Samake Abdoulaye, un Français d'Argenteuil venu d'Afrique.

"Une journée historique"

Ça y est: Obama prête serment sur la Bible d'Abraham Lincoln, le président (1861- 1865) qui a aboli l'esclavage. Le public applaudit de nouveau, se serre, s'embrasse. "C'est le dream qui se réalise" selon Bianca et Karla, deux jeunes filles présentes. Font-elles allusion au pasteur Martin Luther King, héros noir des droits civiques, et à sa fameuse phrase "I had a dream"?

Vient le tour du cinéma. On quitte Washington. La mairie d'Argenteuil diffuse un court-métrage produit par l'Institut du citoyen invisible, une association de défense et de promotion de la diversité à l'écran. Il retrace la vie de personnages historiques noirs, sous forme de courtes biographies. Effet de style: y alternent couleur et noir et blanc. On y retrouve Léopold Sedar Senghor, premier Africain à siéger à l'Académie française et président du Sénégal entre 1960 et 1980, Joséphine Baker, première danseuse française noire et grande résistante. Et encore, la Première armée française, nom donné au corps composé de soldats tunisiens, marocains et sénégalais, qui se sont battus pendant la deuxième guerre mondiale en France "comme si c'était leur patrie".

Au moment de quitter la salle, les questions fusent. Le "Yes we Can", slogan vedette de la campagne de Barack Obama, peut-il exister en France? Les Français peuvent-ils rêver comme l'a fait Martin Luther King?

Les avis divergent. Pour Daniel Depret, un cadre supérieur blanc, "c'est possible mais à condition de retirer du bling-bling, d'être moins artificiel et surtout de revenir à une forme de sincérité". "Ça viendra un jour, les mentalités françaises commencent à changer" affirme Samake Abdoulaye plein d'espoir. L'optimisme semble être du côté des plus âgés, car pour Bianca et Karla, les deux adolescentes, "la France n'est pas prête" et Barack Obama "ne changera rien".

À 19h, l'hommage au nouveau président n'est pas encore terminé. Un spectacle de danse et de chant organisé par l'Alfa Dev, une association qui tente de favoriser la cohésion sociale et de promouvoir l'égalité des chances, débute. Trois chanteurs, de rap, de pop-rock et de RNB, se succèdent. Puis, le groupe de danse hip-hop, "Independance" chauffe la salle avant une ultime intervention. Ahmed Bahaddou, sociologue et écrivain annonce pour clore cette grande soirée: "c'est aujourd'hui que commence vraiment le XXIe siècle". Peu à peu, on se disperse. Avant de vider les lieux, beaucoup trinquent une dernière fois. A la santé du président Obama. Et d'une journée historique.

Anna a écrit:Des communes dépensent du fric pour Obama?
Elles en dépensent bien pour des matches de foot..

livaste a écrit:
au cas où cela aurait échappé à te ta grande sagacité , ce topic est dans le forum " obamania " !

Jean-Claude a écrit:

livaste a écrit:
au cas où cela aurait échappé à te ta grande sagacité , ce topic est dans le forum " obamania " !

Tout ça pour ne pas avouer son erreur , c'est mesquin, car il n'y a pas de déshoneur à se tromper !

livaste a écrit:tiens , l'extreme gauchiste qui verse dans l"'obamania , ça vaut son pesant d'or !

Si les communes ne dépensaient pas du fric pour le sport , les alles de sport de tes petits protégés , tu serais le premier à gueuler !

livaste a écrit:moi oui , mais j'en doute pour toi !