rapport d el'observatoire d ela délinquance

Pour la première fois, l'Observatoire national de la délinquance a dressé un portrait-robot et une cartographie des agresseurs sexuels et de leurs victimes, dans la capitale.
Le cliché du vieux pervers qui sévit dans un couloir de métro parisien a fait long feu. Les auteurs d'agressions sexuelles sont majoritairement jeunes et agissent dans des appartements ou des halls d'immeuble. C'est ce que nous apprend une étude * inédite de l'Observatoire national de la délinquance (OND), révélée par Le Parisien/Aujourd'hui en France, et qui tord le cou aux idées reçues.

Première surprise, l'âge moyen des agresseurs : 35 ans. Et parmi eux, ceux qui commettent le plus d'actes ont entre 29 et 35 ans. Un criminel sexuel sur dix a même moins de 18 ans. La même étude révèle par ailleurs qu'un tiers des violences dites «crapuleuses» (c'est-à-dire, vols avec violence, avec arme, ou extorsion de fonds) sont commises par des mineurs. Les victimes aussi sont très jeunes, puisqu'une sur cinq environ a moins de 18 ans.

Deuxième constat : les espaces résidentiels sont le terrain de chasse privilégié des prédateurs sexuels. 45% de ce type de violences surviennent dans des domiciles privés ou dans des parties communes d'immeuble, 25% sur la voie publique et 16% dans les transports en commun. En outre, comme l'indique l'Observatoire national de la délinquance, les criminels majeurs se déplacent en moyenne à 8 km de chez eux pour commettre leur méfait.

Enfin, le rapport stigmatise deux secteurs précis de la capitale : le quartier Châtelet-les-Halles, notamment à cause de sa position stratégique de «centre névralgique» des transports, et celui qui relie la gare du Nord au boulevard Barbès, dans le XVIIIe arrondissement. Alors que les délinquants qui sévissent dans le centre de Paris proviennent surtout de banlieue, les autres sont majoritairement issus des quartiers nord de la capitale, dans les Xe, XIe, XIXe et XXe arrondissements.

* L'étude est fondée sur les données extraites du Système de traitement des infractions constatées (Stic) de la police judiciaire de l'année 2005. Les adresses des mis en cause, de leurs victimes, et des lieux de 570 agressions sexuelles ont été recensées et comparées. Ces premiers résultats partiels, qui ne concernent que les affaires élucidées, sont amenés à être complétés par une cartographie plus complète. Ils viennent toutefois d'être remis au préfet de police de Paris.