Le luxe rattrapé par la crise

Chanel licencierait ! Dans le petit monde du luxe, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe. La célèbre marque de la rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris VIII e ) n'est pourtant pas la seule à être rattrapée par la crise. Boutiques vides, ouvertures de magasins annulées, ventes en berne... Depuis l'automne, les grands noms du luxe font grise mine. L'année avait pourtant si bien commencé.

.. Mais la machine s'est brutalement enrayée.
Selon les experts, il faut s'attendre à ce que les ventes dans le luxe plongent de 5 % au quatrième trimestre. Et ce n'est pas fini, avec une chute annoncée d'environ 3 % en 2009. Ce serait alors la première récession que connaîtrait ce secteur depuis plusieurs décennies. En Bourse, l'action de groupes pourtant très profitables comme le suisse Richemont (Cartier, Montblanc...) ou celle du français LVMH (groupe de Bernard Arnault) ont déjà perdu plus de 40 % depuis le début de l'année. La joaillerie, l'habillement mais aussi les parfums sont déjà touchés.

Les fortunes russes volatilisées

Et la période des fêtes n'a pas permis de remonter la pente. « D'habitude, à pareille époque, les épouses des oligarques russes font la tournée des capitales européennes avec leurs amies. Cette année, elles ont brillé par leur absence », soupire le responsable d'une célèbre griffe de l'avenue Montaigne. En l'espace de quelques mois, des fortunes se sont volatilisées en Russie et ailleurs. Une clientèle de nouveaux riches qui dépensaient jusque-là les yeux fermés. Sa désaffection pourrait obliger certaines marques à se repositionner sur des articles de très haut luxe (fait main, sur-mesure et de qualité exceptionnelle). Car, pour l'instant, ceux-ci, synonyme de valeur sûre, ne connaissent pas la crise.