Brésil - Un sommet, une visite officielle et des vacances

Nicolas Sarkozy étant au Brésil et François Fillon en Egypte (lire notre encadré ci-dessous), c'est la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie qui reste à Paris pendant toutes les vacances, pour faire face à toute éventualité, comme l'a expliqué le Premier ministre. La hiérarchie ministérielle voudrait que ce soit Jean-Louis Borloo, unique ministre d'Etat du gouvernement, qui prenne provisoirement les rênes du pouvoir en l'absence des deux têtes de l'exécutif. Mais le ministre de l'Ecologie sera lui même à l'étranger "pour des raisons privées", a indiqué son cabinet.

Quoi qu'il en soit, Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse, a atterri lundi à Rio de Janeiro . Il y restera jusqu'à mardi, pour un sommet UE-Brésil, le dernier de la présidence française, suivi d'une visite officielle bilatérale (mardi, en tant que président français cette fois) au cours de laquelle plusieurs contrats devraient être signés, notamment dans le domaine de la Défense.Le tout avant un repos privé jusqu'au 29 décembre, dont on ignore évidemment le lieu, mais dont on sait qu'il se fera en compagnie du père biologique de la Première Dame. Celle-ci fêtera d'ailleurs ses 41 ans durant ce voyage.

La visite a donc commencé lundi par le sommet UE-Brésil. Quelques heures après l'arrivée de Nicolas Sarkozy au Brésil, les présidents brésilien et français ont tous deux affirmé la volonté de l'Europe et du Brésil de "travailler ensemble" pour sortir de la crise et ont appelé à conclure les négociations commerciales du cycle de Doha en 2009. "Ce n'est pas un choix, c'est un devoir", a lancé Nicolas Sarkozy, rappelant que les Européens ont lutté pour obtenir que de grands pays émergents comme le Brésil puissent "venir à la table de la gouvernance du monde", en citant le sommet du G20 en novembre à Washington. Le président brésilien a également assuré qu'"on ne peut ajourner la libéralisation du commerce", après l'échec des négociations commerciales du cycle de Doha.

Pendant ce temps, Carla Bruni-Sarkozy a visité lundi matin l'Institut Fernandes Figuera, au centre de Rio de Janeiro, qui abrite la "banque du lait", qui fournit du lait maternel aux femmes brésiliennes dans l'incapacité d'allaiter. Très souriante, la Première Dame, qui a posé de nombreuses questions, s'est fait expliquer pendant environ une heure le fonctionnement de cette banque, un modèle du genre qui s'exporte dans toute l'Amérique latine ainsi qu'en Espagne. En visitant le centre de Rio, Carla Bruni-Sarkozy confirme ainsi son choix d'oeuvrer à la lutte contre la transmission du sida de la mère à l'enfant. Le 1er décembre, elle était devenue "ambassadrice mondiale pour la protection des mères et des enfants contre le sida", auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Mardi, alors que le président Sarkozy entamera ses discussions bilatérales (avec, à la clé, plusieurs contrats, notamment dans le domaine de la défense), son épouse se consacrera à nouveau à des tâches caritatives. Elle se rendra dans la favela Pavao-Pavaozinho, accrochée aux collines de Copacabana, où se déroule le programme "Criança Esperança", une initiative modèle qui tente de sortir de la misère des enfants pauvres. L'ancien mannequin vedette y assistera à un défilé de mode de la collection Modafusion, qui habille ses modèles de vêtements fabriqués à partir de coton bio, de bambou ou de fibres fabriquées à partir de bouteille en plastique recyclé.

Plusieurs ministres sont aussi du voyage officiel de Nicolas Sarkozy : Bernard Kouchner (Affaires étrangères), Xavier Darcos (Education), Hervé Morin (Défense), ainsi que les secrétaires d'Etat aux Affaires européennes Bruno Lemaire et au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac, tout comme une délégation d'une trentaine de chefs d'entreprise.

La journée de mardi sera consacrée à la visite officielle bilatérale de Nicolas Sarkozy, notamment un entretien avec son homologue Luiz Inacio Lula da Silva. Puissance régionale, le Brésil pourrait acheter à la France une cinquantaine d'hélicoptères, avec un partenariat de coproduction sur place (création d'une ligne de fabrication entre Eurocopter et Hélibras, selon l'Elysée).