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Le traitement de choc de la BCE pour enrayer la crise

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Le traitement de choc de la BCE pour enrayer la crise Empty Le traitement de choc de la BCE pour enrayer la crise

Message  livaste Sam 6 Déc - 21:18

LE MONDE | 06.12.08 | 13h16 •



Un "puits de science cultivé maniant d'une main sûre le gouvernail financier de l'Europe." C'est ainsi que le Financial Times avait décrit Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE) élu par le quotidien britannique homme de l'année en 2007. Le FT avait, à l'époque, souligné que, bien avant tout le monde, M. Trichet, avait pris la mesure de la crise, de son ampleur et de ses dangers. Que la BCE avait, dès l'été 2007, conjugué audace et ingéniosité pour apaiser la tempête financière et décrisper les marchés monétaires.


Un an plus tard, M. Trichet n'a pas manqué de rappeler que, oui, à la BCE "nous avions été les premiers à voir la crise". Et jeudi 4 décembre, l'autorité monétaire a tenté de démontrer qu'elle avait toujours le gouvernail en main en appliquant un remède de choc. Les membres de la BCE ont ainsi décidé de baisser les taux directeurs de la zone euro de 0,75 point à 2,50 %. Un geste sans précédent. "Approprié", estime M. Trichet comme l'ont été les deux baisses de 0,50 point effectuées depuis mi-septembre.

Reste qu'"en ces temps rien n'est normal", soulignait le FT au lendemain de cette décision. Et l'action de la BCE n'a surpris personne. Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat à dix ans n'ont quasiment pas bougé et l'euro est resté stable autour de 1,26 et 1,27 dollar.


RELANCER LE MARCHÉ DU CRÉDIT


Pis, le geste de la BCE a déçu. "Ce n'est pas assez", estime Gilles Moëc, économiste chez Bank of America. "Ce qui est positif, c'est que ce mouvement reflète un changement de ton. La BCE a jusqu'ici toujours été très prudente ne baissant que de 0,25 ou 0,50 point les taux", tempère-t-il. Mais "elle sous-estime complètement la gravité de la crise. C'est inquiétant", ajoute-t-il.

La Banque centrale européenne voit la récession venir en 2009. Mais la contraction du produit intérieur brut (PIB) sera, selon elle, de 0,5 % alors que les économistes de Bank of America s'attendent à un recul du PIB de 1,5 %. Réduire davantage les taux permettrait de relancer le marché du crédit, de permettre aux ménages ou aux petites et moyennes entreprises (PME) d'obtenir plus facilement et à moindre coût des financements pour leurs projets. Et plus vite la BCE agira, plus vite la croissance repartira. "Il ne sert à rien d'attendre", insiste M. Moëc.

Alors, pourquoi hésite-t-elle ?

Face à l'aggravation de la crise, les autres banques centrales sont plus agressives. La Banque d'Angleterre a ramené, jeudi, ses taux directeurs à 2 %, leurs niveaux de 1939 après une baisse inédite de 1 point. La banque centrale de Suède a été plus franche encore en réduisant ses taux de 1,75 point. La Réserve fédérale américaine (Fed) a, elle, déjà mis ses taux à 1 % et n'exclut pas d'aller plus loin encore. Ce sera "évidemment difficile", mais "certainement faisable", a indiqué Ben Bernanke, son président.

Des taux proches de zéro en Europe et aux Etats-Unis, comme ce fut le cas au Japon pour endiguer la crise bancaire des années 1990, sont une option que plus personne n'écarte aujourd'hui.

Mais la situation est complexe. "J'ai de la sympathie pour la BCE", reconnaît ainsi Chris Williamson, chez Markit. "Agir sur les taux d'intérêt a une efficacité réduite, les marchés ne fonctionnent pas correctement", explique-t-il. En outre, "en baissant trop agressivement les taux, la BCE a peur de créer un mouvement de panique", ajoute-t-il. Mais "depuis trois mois les données économiques s'accumulent et sont chaque fois plus mauvaises que les pires scénarios que nous imaginions", insiste M. Williamson.

M. Trichet, qui a été l'un des premiers banquiers centraux à prendre la mesure de la crise, serait donc dépassé par les événements ? "La vérité, c'est que personne ne sait comment les choses vont évoluer", signale Elga Bartsch, responsable de la recherche chez Morgan Stanley.


Ainsi, si la plupart des économistes évoquent le spectre de la déflation, c'est-à-dire une baisse des prix comme ce fut le cas au Japon pour justifier des taux proches de zéro, Mme Bartsch estime que "nous vivons aujourd'hui une tout autre histoire". "La déflation au Japon s'était traduite par une baisse des revenus et des salaires. Aujourd'hui, la baisse des prix est liée, notamment, à la chute des cours du pétrole, à des causes exogènes qui soulagent en fait le pouvoir d'achat, ajoute-t-elle. C'est une bonne déflation !"

Pour l'avenir, M. Trichet évoque, lui, "une incertitude exceptionnellement élevée". Autrement dit, il ne maîtrise pas tout et préfère observer les prochains développements de la crise avant d'agir.
Claire Gatinois


que de conjoctures !
En bref , nul n'est capable d'affirmer quoique ce soit !
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Message  Invité Sam 6 Déc - 21:39

C'est bien le problème.

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Message  zongo Dim 7 Déc - 16:56

Je suis un cake en économie mais d'après ce que j'ai compris des taux fort encouragent l'usure. Est-ce justement pour cela que la BCE a toujours refusé de les baisser drastiquement ?
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Message  Jeanclaude Dim 7 Déc - 17:34

S'il n'y a pas de dette, il n'y aura pas d'argent

Voici un texte qui malheureusement est trop long pour être publié intégralement. Il remonte à janvier 2008, donc avant le déclenchement de la crise financière que nous vivons aujourd’hui mais démontre assez bien, s’il en était besoin, que cette crise était latente depuis plusieurs mois sinon plusieurs années comme cela a déjà été dit. Sa survenance n’a certainement pas surpris les initiés. Son auteur, Paul Grignon fait œuvre pédagogique pour qui s’interroge sur la provenance des fonds dont disposeraient les Etats pour satisfaire leurs engagements pris à l’égard des établissements financiers.
La dette des gouvernements, des entreprises et des ménages a atteint des proportions astronomiques et enfle démesurément de jour en jour.
D'ou vient tout cet argent ?
L'ARGENT S'EST FAIT DETTE.
On lira ci-après un extrait de cette analyse, dans lequel le lecteur trouvera, sous une forme plaisante, une première explication aux mécanismes bancaires. Il pourra néanmoins se reporter au texte lui-même, intelligemment émaillé de citations de financiers et de politiciens américains qui peuvent surprendre par leur cynisme ( source : Polémia )
La Légende de l'Orfèvre
Il était une fois un temps où à peu près n'importe quoi pouvait servir de monnaie. Cela devait simplement être transportable, et assez de personnes devaient avoir la conviction que cela pourrait plus tard être échangé contre des choses d'une valeur réelle telles que de la nourriture, des habits ou des abris. Coquillages, fèves de cacao, pierres précieuses et même des plumes ont été utilisés comme monnaie. L'or et l'argent étaient attrayants, malléables et faciles à travailler. De fait, certaines civilisations devinrent expertes avec ces métaux.
Les orfèvres rendirent le commerce bien plus facile en fabriquant des pièces, c'est-à-dire des unités standards de ces métaux, dont le poids et la pureté étaient certifiés. Pour protéger son or, l'orfèvre avait besoin d'un coffre. Et bientôt ses concitoyens vinrent frapper à sa porte afin de louer un espace pour entreposer en sécurité leur propre or et leurs propres valeurs. Rapidement l'orfèvre loua tous les espaces de son coffre et il gagnait un petit revenu de son affaire de location de coffre.
Les années passèrent, et l'orfèvre fit une observation avisée : les dépositaires venaient rarement retirer leur or physiquement présent dans le coffre et, de plus, ils ne venaient jamais en même temps. La raison était que les reçus que l'orfèvre avait donnés en échange de l'or étaient échangés sur le marché comme si c'était l'or lui-même. Cette monnaie papier était bien plus pratique que les lourdes pièces, les montants pouvaient être simplement écrits au lieu d'être laborieusement comptés un par un pour chaque transaction.
En même temps, l'orfèvre avait une autre affaire : il prêtait son propre or en faisant payer des intérêts. Comme ses reçus étaient unanimement acceptés, les emprunteurs demandaient pour les prêts des reçus en lieu et place d'or véritable. Au fur et à mesure que cette industrie se développait, de plus en plus de gens demandaient des prêts et cela donna à l'orfèvre une meilleure idée. Il savait que bien peu de ses dépositaires retiraient leur or, donc l'orfèvre se figura qu'il pouvait sans problème échanger des reçus contre l'or de ses dépositaires, en plus du sien. Aussi longtemps que les prêts étaient remboursés, ses dépositaires n'en sauraient rien, sans dommage pour eux.
Et l'orfèvre, désormais plus banquier qu'artisan, faisait un profit supérieur à ce qu'il aurait pu obtenir en ne prêtant que son propre or. Pendant des années, l'orfèvre profita discrètement du revenu confortable des intérêts des prêts de l'or de ses dépositaires. Maintenant, en tant que prêteur proéminent, il était plus riche que ses concitoyens et il l'affichait ostentatoirement. Des soupçons s'élevèrent selon lesquels l'orfèvre dépensait l'argent des dépositaires. Les dépositaires se rassemblèrent et menacèrent l'orfèvre de retirer leur or si celui-ci n'expliquait pas l'origine de sa récente fortune. Contrairement à ce qu'on aurait pu attendre, cela ne tourna pas au désastre pour l'orfèvre. Malgré le caractère intrinsèquement frauduleux de sa démarche, son idée marchait parfaitement. Les dépositaires n'avaient rien perdu. Leur or était en sécurité dans le coffre de l'orfèvre.
Au lieu de retirer leur or, les dépositaires exigèrent que l'orfèvre, dorénavant leur banquier, partage ses profits avec eux en leur payant une partie des intérêts. Ce fut le début du système bancaire. Le banquier payait un faible taux d'intérêt sur les dépôts d'argent des clients, qu'il prêtait ensuite à un taux plus élevé. La différence couvrait les coûts des opérations ainsi que les profits. La logique du système était simple et cela semblait un moyen raisonnable de satisfaire les demandes de crédit.
Cependant ce n'est pas la façon dont le système bancaire fonctionne aujourd'hui. Notre orfèvre-banquier n'était pas satisfait de ses marges après avoir partagé les intérêts des prêts avec les dépositaires. De plus, la demande de crédits s'accroissait rapidement car les Européens émigraient partout dans le monde. Mais les prêts étaient limités par le montant d'or que les clients avaient déposés. Et c'est là qu'il eut une idée bien plus subtile. Comme personne d'autre que lui ne savait ce que contenait le coffre, il pouvait prêter des reçus sur de l'or qui n'existait pas réellement. Aussi longtemps que les détenteurs de reçus ne venaient pas tous simultanément demander leur or, comment cela pourrait-il se savoir ?
Ce nouveau schéma fonctionna parfaitement et le banquier devint immensément riche grâce aux intérêts sur des prêts d'or qui n'existaient pas. L'idée que le banquier puisse créer de l'argent à partir de rien était trop inimaginable pour être crue. Donc pendant longtemps cette pensée ne traversa pas l'esprit des gens. Mais le pouvoir d'inventer de l'argent monta à la tête du banquier comme vous pouvez tous l'imaginer. Finalement, l'ampleur des prêts accordés et sa richesse affichée déclencha à nouveau des suspicions. Certains emprunteurs commencèrent à demander de l'or véritable à la place des représentations papier. Les rumeurs se propagèrent. Un jour, beaucoup de riches dépositaires vinrent simultanément retirer leur or. C'en était fini.
Un océan de titulaires de reçus déferla dans les rues jouxtant les portes closes de la banque. Hélas, le banquier n'avait pas assez d'or et d'argent pour honorer tous les reçus qu'il avait placés dans leurs mains. C'est ce qu'on appelle l'assaut de la banque, et c'est ce que chaque banquier redoute. Ce phénomène d'assaut a ruiné des banques individuelles et a fortement détérioré la confiance publique envers les banquiers. Il eût été simple de rendre illégale la pratique de la création d'argent ex nihilo, mais les larges volumes de crédit que les banquiers offraient étaient devenus essentiels au succès de l'expansion commerciale de l'Europe, donc cette pratique a été légalisée et régulée. Les banquiers ont accepté de limiter la quantité d'argent fictif de prêts pouvant être mise à disposition.
La limite était quand même bien supérieure à la valeur totale de l'or et l'argent entreposés dans le coffre ; souvent le rapport était de 9 dollars fictifs pour 1 dollar réel d'or. Ces régulations étaient soutenues par des inspections surprises. Il était également convenu que dans le cas d'un assaut, des banques centrales aideraient les banques locales avec des transfusions d'urgence d'or. C'est seulement en cas d'assaut simultané sur plusieurs banques que la bulle de crédit imploserait et que le système serait anéanti…
Paul Grignon - Janvier 2008

A lire et analyser ... très instructif ( enfin c'est mon avis, et il n'engage que moi)!

Jeanclaude
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Message  zongo Dim 7 Déc - 17:45

A propos de l'argent-dette, voici un 52 minutes intitulé... L'argent-dette, que je n'ai toujours pas vu mais que je me réserve pour comprendre un peu mieux la crise. Si ça vous branche :

--> https://www.dailymotion.com/relevance/search/l%2527argent%2Bdette/video/x75e0k_largent-dette-de-paul-grignon-fr-in_news

PS : Ah ben je viens de voir que c'est aussi un travail de Paul Grignon, comme le texte que vient de poster JC...
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Message  zongo Dim 7 Déc - 17:48

PPS : Excellent le texte ci-dessus !
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Message  janopatte Dim 7 Déc - 18:35

zongo a écrit:Je suis un cake en économie mais d'après ce que j'ai compris des taux fort encouragent l'usure. Est-ce justement pour cela que la BCE a toujours refusé de les baisser drastiquement ?

Moi je ne suis pas une cake du tout , il me parait évident que le mal est plus profond qu'on veut bien le dire . De mesures en mesures j'ai l'impréssion qu'il y a le feu au lac . Tout ce que je souhaite c'est que les acteurs financiers sachent endiguer cette crise .
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Message  Octave Dim 7 Déc - 19:03

Je suis une demi-quiche personnellement mais j'aurais tendance à adhérer à ton point de vue Laughing
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