« Ils sont entrés, cagoulés et armés »

«J’AI ENTENDU un bruit énorme, des vitres cassées. Et puis ils étaient là devant nous, dans notre salon, cagoulés et armés. Je me suis dit ça y est ! Pourvu qu’ils ne fassent pas de mal à ma mère. J’ai eu comme un grand moment de solitude ! » Annick, pétillante professeur à la retraite, se souviendra toujours de son dîner de vendredi avec sa mère âgée de 87 ans, qui était en visite.



Les gendarmes de Palaiseau recherchent toujours les braqueurs. La section de recherche de Paris s’est jointe à l’enquête.

Il est 20 h 30. Un trio de malfaiteurs entre dans le jardin d’un pavillon cossu de La Ville-du-Bois. Les voleurs font le tour de la propriété, pénètrent dans la véranda, brisent la vitre du salon et surgissent dans le salon. A l’intérieur, Annick et Marcelle sont attablées . « On avait fini notre omelette. On en était au yaourt. Il est resté sur la table ! », résume-t-elle avec humour. « Mon mari était absent, en voyage à Moscou. Le système d’alarme n’a pas fonctionné. Et j’ai surtout eu peur que maman fasse une crise cardiaque. » La fluette Marcelle confirme : « çe ne sont pas des émotions de mon âge ! »

Les malfaiteurs enferment leurs victimes dans une chambre en partant

« Donnez-nous l’argent et nous ne vous ferons pas de mal » crient les agresseurs, désignant le coffre-fort. « Je n’avais pas le code. » Ils vont alors le desceller du mur avec un pied-de-biche. A l’intérieur, environ 5 000 € en liquide, des bijoux, deux montres Bretling et Boucheron estimées à plus de 5 000 €, des chéquiers, des cartes bancaires, un stylo provenant d’un voyage à bord du Concorde…

« J’ai eu le sentiment qu’il fallait rester calme. Faire profil bas. Ne rien tenter ! », se souvient Annick qui n’est pas « trouillarde » et qui lorgnait le système d’alarme à quelques mètres … « La moindre résistance pouvait les amener à un dérapage. Je sentais qu’ils étaient jeunes et qu’ils avaient peur ! » Le braquage durera dix minutes. En partant, les malfaiteurs vont enfermer leurs victimes dans une chambre. « Quand j’ai entendu la voiture partir, j’ai su que le cauchemar était terminé. »

La nuit, pour trouver le sommeil, mère et fille prendront un somnifère… « Ce qui est terrible, c’est que je voyais les voisins par les fenêtres. J’apercevais leurs lumières. Et je me disais : S’ils nous font du mal, personne ne s’en apercevra. »

Mais Annick n’accuse personne. « Je ne veux pas tomber dans la psychose. On est en vie ! »