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L'ultra-gauche contre la SNCF

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L'ultra-gauche contre la SNCF Empty L'ultra-gauche contre la SNCF

Message  livaste Mer 12 Nov - 19:53


"Depuis 5 ans, il y a une résurgence du mouvement autonome"


Par Tristan Berteloot, publié le 12/11/2008




Plusieurs personnes présentées par le ministère de l'intérieur comme appartenant à "l'ultra-gauche", sont entendues dans le cadre de l'enquête sur les actes de sabotage contre la SNCF.
Militant et doctorant en science politique à l'université Paris VIII, Sébastien Schifres n'est pas d'accord: pour lui, les suspects sont, comme lui, "autonomes". Explications.
Qui sont ces membres de "l'ultra-gauche" entendus dans l'affaire des sabotages de la SNCF?

Je ne peux pas parler au nom de tous ceux qui sont interrogés, ce n'est pas mon rôle. Pour ceux que je connais, notamment Julien C. [avec qui Sébastien Schifres a été placé en garde à vue en novembre 2002 à la suite d'une occupation à l'université de Nanterre, ndlr], je pense que le terme d'"ultra-gauche" est tout à fait inapproprié. Le terme exact est "mouvement autonome".

Historiquement, l'ultra-gauche désigne un courant marxiste antiléniniste qui se réclame du "communisme de conseils", c'est-à-dire qui se réfère à la démocratie directe des conseils ouvriers apparus en Allemagne en 1918. L'ultra-gauche s'est toujours démarquée des pratiques insurrectionnalistes minoritaires, considérant que la violence révolutionnaire ne pouvait être que l'oeuvre d'un mouvement de masse.


Le mouvement autonome n'est pas un mouvement idéologique. Il recouvre plutôt un ensemble de pratiques illégalistes comme le squat ou les "autoréductions" (grèves de loyers et de paiement des factures d'électricité, pillages de supermarchés...) Mais on ne peut pas le considérer comme un mouvement d'"ultra-gauche". D'abord parce qu'il véhicule des idéologies opposées à celle de l'ultra-gauche (léninisme, antifascisme, et soutien aux luttes de libération nationale).

Mais, surtout, le mouvement autonome est un mouvement insurrectionnaliste qui pratique la guérilla urbaine.
Il est donc bien d'extrême-gauche mais pas d'"ultra-gauche".
La principale caractéristique de l'Autonomie, c'est l'illégalisme révolutionnaire: le rejet du syndicalisme, le rejet de l'électoralisme, le rejet des structures institutionnelles, le rejet des rapports marchands. Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que derrière ces pratiques politiques, il y a un projet de société communiste libertaire fondé sur l'autogestion et la démocratie directe.

En France, le mouvement autonome est également très marqué par l'anarchisme et par une idéologie qui prône la délinquance comme stratégie révolutionnaire.
Lorsqu'Action Directe apparaît en 1979, c'est à l'origine un groupe autonome. Mais à partir de 1984, Action Directe abandonne le mouvement autonome pour s'orienter dans une voie anti-impérialiste qui la rapproche de la Fraction Armée Rouge.

La ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie parle, d'une "résurgence" des mouvements d' "ultra-gauche", qu'en pensez-vous?

Effectivement, depuis cinq ans, je pense qu'il y a une résurgence du mouvement autonome en France.

Où en est le mouvement aujourd'hui?

Le mouvement autonome est aujourd'hui principalement représenté en France, aux Pays-Bas, et en Allemagne par le mouvement des squats. Quant à l'Italie, le mouvement ouvrier initial qui existait dans les années 70 a disparu à la suite de la vague répressive de 1979, qui a entraîné l'emprisonnement de 25 000 militants et l'exil de plusieurs centaines d'entre eux. De mon point de vue, le mouvement des squats qui existe encore aujourd'hui en Italie s'est beaucoup trop institutionnalisé pour pouvoir encore être rattaché au mouvement autonome.

Croyez-vous qu'il y ait aujourd'hui une radicalisation du discours chez les jeunes?

Le processus de radicalisation concerne toutes les tranches d'âge. Personnellement, je ne pense pas qu'il y ait une radicalisation du discours mais plutôt des formes d'organisation. Depuis l'effondrement de l'URSS, les gens ont plus tendance à abandonner les formes d'organisation bureaucratique et à s'organiser dans des structures horizontales qui se rapprochent plus d'une certaine forme de démocratie directe. On ne peut que se réjouir de cette démocratisation du mouvement social.

Si des militants autonomes étaient impliqués dans les sabotages de la SNCF, comment pourriez-vous expliquer ces opérations?

En ce qui concerne le sabotage de la SNCF, il me paraît manifeste qu'il ne s'agit en aucun cas d'un acte terroriste mais simplement d'une action s'inscrivant dans le cadre de la grève des cheminots. Lorsque les cheminots sont en grève, les trains ne doivent pas rouler. Cette procédure policière est donc une attaque inadmissible contre le droit de grève. J'appelle donc tout le monde à se mobiliser pour la libération des personnes qui ont été arrêtées.

Sur le plan politique, Sébastien Schifres se définit lui-même comme communiste-anarchiste et participe depuis plusieurs années à divers collectifs autonomes de la mouvance libertaire. Poursuivi par la justice à de nombreuses reprises, notamment en 1998 pour avoir déchiré l'exemplaire original de la Constitution de 1958, il rejette le terme d'"ultra-gauche" pour lui préférer celui d'"autonome". Il a rédigé deux mémoires universitaires sur le mouvement en 2004 et 2008.
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Message  The Shadow Mer 12 Nov - 21:27

Ben tiens, mettre des barres de fer sur des voies prévues pour supporter 400 tonnes se déplaçant à 300 kilomètres/heure, c'est juste pour les "empêcher de rouler".....Evidemment, il n'y a aucun danger à mettre en place ce genre de dispositifs sur ce genre de structures...Et puis après tout, si des gens en meurent ou son blessés, c'est de leur faute, ce sont des fascistes qui violent le droit de grève....On se croirait revenus au temps du Comité de Salut Public....C'est hallucinant!

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