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Crise financière : Lehman Brothers en faillite, Merrill Lynch vendue

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Message  livaste Lun 15 Sep - 8:30

Publié le 15/09/2008 à 08:13 - Modifié le 15/09/2008 à 09:37 Le Point.fr


Par Clément Daniez (avec agence)



La faillite de Lehman Brothers et la vente de Merrill Lynch sont un nouveau coup dur pour l'économie américaine qui n'en finit pas de payer les conséquences de la crise des subprimes. MARIO TAMA/AFP

La crise financière qui affecte les banques américaines a pris une nouvelle ampleur. La banque d'affaires Lehman Brothers a annoncé lundi qu'elle allait se déclarer en faillite, "afin de protéger ses actifs et de maximiser sa valeur". C'est un nouveau coup dur pour l'économie américaine qui n'en finit pas de payer les conséquences de la crise des subprimes, ces crédits immobiliers "pourris" transformés en produits financiers.
La banque d'affaires a perdu quelque 3,9 milliards de dollars au troisième trimestre de l'exercice en cours, après avoir été contrainte à d'importantes dépréciations d'actifs au niveau de son portefeuille de crédits immobiliers. Cette déclaration de mise en faillite est la conséquence de l'impossibilité pour Lehman Brothers de trouver un repreneur, avec le retrait dimanche de la dernière banque intéressée, la britannique Barclays. Cette dernière a estimé qu'une telle reprise était impossible sans une aide de l'État fédéral américain comparable à celle accordée en mars à JPMorgan Chase lors de son rachat d'une autre banque d'affaires en difficulté, Bear Stearns, comme l'affirment le New York Times et le Wall Street Journal .

Au même moment, la Bank of America (Bofa) indique le rachat de Merrill Lynch, pour un montant de 50 milliards de dollars. Cette transaction va donner naissance à la première institution financière mondiale. Elle a été validée par les conseils d'administration des deux entreprises et doit encore être entérinée par les actionnaires, puis recevoir le feu vert des autorités de contrôle des marchés financiers. Elle devrait être finalisée au premier trimestre 2009. Cette acquisition fera de Bank of America la première institution financière mondiale avec plus de 20.000 gestionnaires de comptes et 2.500 milliards de dollars d'actifs à gérer pour ses clients.

Cet accord va également faire de Bofa le propriétaire de près de 50 % du fonds d'investissement BlackRock, qui dispose d'un portefeuille sous gestion estimé à quelque 1.400 milliards de dollars. Merrill Lynch (troisième banque d'affaires de Wall Street, derrière Goldman Sachs et Morgan Stanley, mais devant Lehman Brothers), présente dans 150 pays et travaillant aux côtés de 99 % des 500 plus riches entreprises américaines et de 83 % des 500 plus riches entreprises du monde, selon les classements établis par le magazine Fortune , a perdu 52 milliards de dollars depuis le début de la crise du "subprime". Elle a vu son cours dévisser de 12 % sur la seule journée de vendredi pour un recul de l'action de 68 % en un an.

La Réserve fédérale ouvre les vannes

Dimanche, la toute-puissante Réserve fédérale, la Fed, a accepté de recevoir des banques des titres risqués et difficilement vendables en échange de liquidités, afin d'atténuer le choc de la disparition de Lehman Brothers. Ces mesures consistent essentiellement en une amplification et une plus grande fréquence des opérations déjà en place de refinancement des banques commerciales et des banques d'affaires. Après la quasi-faillite de Bear Stearns, la Fed a autorisé en mars les banques d'affaires, qui ne font pas appel à l'épargne publique, à se refinancer auprès d'elle, comme pouvaient le faire depuis longtemps les banques de détail. L'utilisation de cette facilité est assouplie et elles pourront désormais apporter en garantie des titres à la solidité incertaine, alors qu'il leur fallait jusqu'ici faire valoir des titres de grande qualité. Cette mesure réduit le risque d'être à court de liquidités, mais va dégrader la qualité du bilan de la banque centrale, qui pourrait se retrouver avec des titres invendables sur les bras.

Après avoir dû sortir leurs carnets de chèques pour aider Bear Stearns et les organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, le secrétaire au Trésor Henry Paulson et le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke sont déterminés à ne pas investir un centime pour sauver Lehman Brothers, estimant qu'il revient aux grandes banques de la place de le faire. La liquidation judiciaire de Lehman, qui détenait encore pour 639 milliards de dollars d'actifs à la fin mai, va représenter l'une des plus grosses faillites de l'histoire des États-Unis. Or la plus grosse faillite d'une banque américaine à ce jour, celle de Continental Illinois en 1984, mettait en jeu une somme seize fois plus modeste (40 milliards de dollars).

Une liquidation brutale des actifs de Lehman Brothers aurait des conséquences incalculables sur le reste de la finance mondiale, où les activités des banques sont étroitement imbriquées.
Un groupe de dix grandes banques internationales (Bank of America, Citibank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Merrill Lynch, Morgan Stanley, la britannique Barclays, l'allemande Deutsche Bank et les suisses Crédit Suisse et UBS) - les mêmes qui ont constitué lundi un fonds "anti-faillite" de 70 milliards de dollars - s'est en conséquence engagé à faciliter un dénouement des positions de la banque d'affaires dans le maquis des marchés non régulés des dérivés de crédit.
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Message  livaste Lun 15 Sep - 15:44

"Le capitalisme, c'est la privatisation des gains et la socialisation des pertes"
Par Thomas Bronnec, mis à jour le 15/09/2008 à 15:41 - publié le 15/09/2008

Michel Aglietta, économiste au CEPII, analyse pour LEXPRESS.fr la débâcle de Lehman Brothers. Pour lui, cette crise financière est la plus importante du XXè siècle, même si ses conséquences économiques devraient rester limitées.
Michel Aglietta est Professeur de Sciences économiques à l'Université de Paris-X Nanterre, et conseiller au Centre d'Etudes prospective et d'informations internationales (CEPII). Il est spécialiste des questions monétaires et de la finance internationale.

La faillite de Lehman Brothers ouvre-t-elle un nouveau chapitre dans la crise ?

Cette faillite n'est pas surprenante, parce qu'elle est le prolongement des difficultés que rencontrent les banques d'affaires aux Etats-Unis. Au coeur de la titrisation des crédits immobiliers, elles ont été les premières touchées, à tel point qu'il n'en reste plus beaucoup qui soient à la fois grandes et autonomes aujourd'hui à Wall Street, à part Morgan Stanley et Goldman Sachs.

Mais ce qui frappe le plus aujourd'hui, c'est l'ampleur de la crise financière, qui ne cesse de se propager. C'est sans doute la plus importante du XXe siècle, pire que celle des années 1930.

Pire, vraiment ? Il y a de quoi avoir peur...

Si l'on parle de la crise financière, oui, elle est pire. C'est la faillite totale d'un modèle de crédit incarné par la finance américaine, qui sépare les banques de dépôts des banques d'affaire. Les premières peuvent se financer par des dépôts stables et garantis, quand les secondes sont totalement dépendantes des marchés de capitaux, et donc de la communauté des investisseurs. Quand la confiance de ces derniers s'envole, l'accès à la liquidité est en péril et les autorités monétaires doivent organiser ou renforcer des crédits d'urgence, appelés prêts en dernier ressort.

Est-ce différent en Europe ?

Les banques européennes sont moins touchées parce que ces deux activités, banque d'affaire et banque de dépôt, ne sont pas séparées. Mais c'est une structure qui n'est pas sans danger, elle non plus : s'il y a des pertes définitives, l'absorption de ces pertes risque de mettre en difficulté l'ensemble de l'établissement et donc d'affecter sa capacité à prêter aux acteurs de l'économie réelle. Les banques françaises sont encore relativement épargnées, mêmes si Calyon plombe le Crédit Agricole et que BNP Paribas et la Société Générale sont elles aussi exposées. Ce sont surtout les banques allemandes et suisses, comme UBS, qui sont aujourd'hui en difficulté.

Comment les pouvoirs publics peuvent-ils agir pour résorber la crise ?

Les banques centrales mais aussi, aux Etats-Unis, l'Etat lui même, ont injecté de l'argent dans le circuit financier - il y a une semaine, Fannie Mae et Freddie Mac, les deux géants de l'immobilier, ont été nationalisés au prix d'un accroissement futur du déficit budgétaire. Et puis, même s'ils ont échoué dans leur mission de sauver Lehman Brothers, les pouvoirs publics ont allumé des contre-feux pour ne pas provoquer de chaos à l'ouverture des marchés. D'abord, un pool de fonds liquides, constitué par une dizaine de banques à hauteur de 70 milliards d'euros, a été constitué pour qu'elles s'assurent mutuellement.
Ensuite, les banques centrales, la Fed mais aussi la BCE, ont accepté n'importe quelle contrepartie pour prêter de l'argent aux banques. Aux Etats-Unis celles-ci peuvent désormais mettre des actions qu'elles détiennent en garantie pour obtenir des crédits, ce qui est totalement nouveau.

N'est ce pas dangereux ?

Bien sûr.
Une banque qui a des crédits subprimes peut désormais les apporter en garantie pour obtenir des lignes de crédit. Résultat, les banques centrales, au premier rang desquelles la Fed, vont se retrouver avec des actifs de plus en plus dégradés. Normalement, la Fed n'a pas à prendre de risques. Si elle le fait, c'est qu'elle a la garantie totale du Trésor. Le capitalisme fonctionne comme à son habitude : une privatisation des gains et une socialisation des pertes.

Y avait-il d'autres solutions ?

Non, c'est le seul moyen d'éviter un effondrement de la production similaire à celui des années 1930. Grâce à ces interventions, les conséquences macroéconomiques de la crise financière devraient rester limitées.
Mais il faudra savoir tirer les leçon de cette crise, comme Franklin Delano Roosevelt avait su le faire dans les années 1930, en réorganisant toute la finance.
Les responsables politiques doivent prendre conscience qu'il s'agit d'une crise globale de la finance et qu'il faut des changements dans la réglementation. Un retour de l'autorité de l'Etat sur les marchés est nécessaire pour réduire les risques. Il faut inventer une nouvelle organisation de la finance qui soit au service de l'économie et non pas au service d'elle même, comme ces dernières années où les profits et les bonus ont explosé à des niveaux indécents.


Voila une analyse interessante .
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