Une précision qui n'a pas été confirmée par Martine Aubry.

Deux frères jumeaux sexagénaires et armés se sont retranchés mercredi dans leur pavillon à Pantin et ont tiré sur la police, avant la reddition du premier et le suicide du second, un drame lié à un conflit familial. Les jumeaux, Richard et Bernard Lascar, s'étaient barricadés dans la matinée chez eux à Pantin où ils vivaient avec leur mère de 96 ans dans un petit pavillon d'un étage, situé rue du Pré-Saint-Gervais, à deux pas de Paris. Avant de se retrancher à Pantin, ils s'étaient rendus dans le 17e arrondissement de Paris vers 6 heures pour ouvrir le feu avec une arme de poing sur la porte de l'appartement d'un troisième frère.

La police judiciaire de Paris a été immédiatement saisie. "Il s'agit d'un conflit familial, le frère voulait faire soigner l'un des deux frères qui souffrait de problèmes psychologiques et avait arrêté son traitement depuis un certain temps", a expliqué Gille Aubry, contrôleur général de la PJ de Paris. Les deux jumeaux pratiquaient le tir sportif et étaient donc autorisés à détenir des armes. Pour déloger les deux hommes et "en raison de la présumée dangerosité" d'un des jumeaux, il a été décidé de faire appel à la brigade de recherche et d'intervention (BRI - "antigang"), spécialisée pour les interventions délicates contre des forcenés ou les prises d'otages.

Tir de riposte

Vers 10 h 30, le quartier est bouclé par les forces de l'ordre et le gaz coupé. Des négociations s'engagent alors avec les deux frères. Une demi-heure plus tard, la mère sort du pavillon. L'un de ses fils, Richard Lascar, cherche visiblement à se rendre, mais son frère Bernard l'en empêche. Des policiers de la BRI entrent alors dans le pavillon. Bernard Lascar ouvre le feu sur des agents de la BRI, sans faire de blessé, provoquant un "tir de riposte", ont expliqué des sources policières. Richard Lascar décide à ce moment-là de se rendre. Bernard, blessé à la main, reste retranché.

En fin de matinée, "une détonation a été entendue dans le pavillon", selon Gilles Aubry pour qui le forcené "s'est donné la mort avec une arme de poing". "Beaucoup d'armes ont été retrouvées dans le domicile, des armes lourdes et longues. Il s'apprêtait à tenir un siège s'il n'avait pas été blessé à la main" a précisé le responsable. D'après une source policière, Bernard Lascar était peut-être armé d'un M16, un fusil d'assaut, dont il aurait fait usage contre la BRI à deux reprises. Une précision qui n'a pas été confirmée par Martine Aubry. Le maire (PS) de Pantin, Bertrand Kern, a dit sur place que l'un des jumeaux était enseignant en informatique à l'université de Jussieu.

La police judiciaire de Seine-Saint-Denis a été saisie de l'enquête. l'Inspection générale des services (IGS, la police des polices parisienne) est également saisie "dans le cadre normal d'utilisation d'arme à feu par les policiers", a précisé une source judiciaire.