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Pierre Sled, un cadeau de l'Élysée à France 3
Par Emmanuel Berretta

Publié le 29/10/2010 à 18:08 - Modifié le 30/10/2010 à 09:09 Le Point.fr

C'était écrit : avec la nomination de Rémy Pflimlin directement par le chef de l'État, les téléguidages seraient inévitables. Ainsi en va-t-il de la nomination aujourd'hui de Pierre Sled que nous avions annoncée, sur twitter, dès cet été, et exactement au poste qu'il a finalement obtenu : la direction des programmes de France 3.

Pierre Sled jure qu'il n'est pas sarkozyste et met en avant ses liens avec, par exemple, la socialiste Anne Hidalgo. "Vous diriez que je suis sarkozyste à mes copains d'enfance, mais ils seraient écroulés de rire", plaisante-t-il quand on l'interroge sur ses appuis politiques. "Peut-être, mais c'est Frédéric Lefebvre [porte-parole de l'UMP, ndlr] qui poussait à ce qu'on le recrute," confient les anciens de l'équipe Duhamel.

Sled se dit victime d'une cabale

Pierre Sled a démissionné de la chaîne parlementaire LCP-AN un peu avant la fin du mois d'août. Mais dès juin (donc, avant même la nomination officielle de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions), il faisait savoir à Gérard Leclerc, son patron, qu'il ferait partie de la nouvelle équipe dirigeante du service public. Un peu étonné, Gérard Leclerc n'a pas immédiatement cherché à le remplacer. Le 20 juillet, Pierre Sled était toujours aussi affirmatif avec Leclerc : "Tu peux commencer à chercher quelqu'un, je pars à France Télévisions, aux programmes de France 3." Patrick Chêne a donc repris du service sur LCP-AN.

On comprend mieux l'assurance de Sled quand on sait que, quelques mois avant le charivari des nominations à France Télévisions, le journaliste avait rencontré Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée...

"Pierre Sled n'est pas un gugusse, il a des idées en matière de programmes", se défend François Guilbeau, le directeur de France 3, l'homme qui, selon le communiqué de France Télévisions, a proposé sa nomination.

Pour Pierre Sled, cette réputation désastreuse d'être l'un des protégés du pouvoir à la télé lui a été fabriquée par Patrice Duhamel, l'ex-numéro 2 du groupe France Télévisions.

"Duhamel m'en veut pour une veille histoire. Il y a au moins huit ans, j'ai eu des propos un peu blessants dans la presse à son égard, car il avait arrêté un jeu que je présentais alors que les audiences grimpaient de semaine en semaine," nous confiait-il, début septembre.

Confronté à cette allégation quelques jours plus tard, Patrice Duhamel, levant les yeux au ciel, chercha dans un recoin de sa mémoire le début d'un souvenir et ne l'y trouva point... "C'est ridicule", se contenta-t-il de lâcher.

Gare au zapping du chef de l'État

Le plus drôle, c'est l'attitude de l'actuelle direction de France Télévisions qui, depuis deux mois, alors que le nom de Sled est sur toutes les bouches, affirme, droite dans ses bottines, que rien ne lui sera proposé "pour le moment". Tout était dans le "pour le moment"... Nommé par le pouvoir, Rémy Pflimlin fait des concessions, comme Patrice Duhamel en son temps. Rien ne change à la télévision française. Et le pire, c'est que Pierre Sled est loin d'être un toquard. Mais dans l'univers du petit écran (comme dans beaucoup d'autres), le mérite ne suffit pas, mieux vaut avoir des relations.

En tout cas, on peut dire que le couple qu'il forme à la ville avec Sophie Davant (prolongée à la présentation de l'ancien magazine de Delarue) a le vent en poupe. En septembre 2011, la rentrée télé sera riche d'enseignements : qui sera dehors, qui sera dedans ? Comme ses prédécesseurs, le président de la République détient la télécommande. Gare au zapping !

Tout à fait d'accord, il est lamentable que l'on ne parle que des journalistes " otages" ... mais imagine toi qu'ils reçoivent des ordres et ne font pas ce qu'ils veulent et n'ecrivent pas non plus ce qu'ils veulent ( enfin c'est ce que je pense ... la censure ça existe j'en sais quelque chose pour la vivre souvent ) !

Dis toi bien une fois pour toutes que je n'ai AUCUN chef de pensée je sais penser moi-même sans le secours de quelque personnalité !

Quand aux journalistes, excuse moi j'étais persuadé qu'ils recevaient des ordres, ou tout au moins devaient soumettre leur papier à un comité de rédaction parmi lequel est présent un représentant de la direction du journal ... sachant que dévoiler une vérité n'est pas toujours bien vu et est même sévèrement sanctionné y compris dans le virtuel !
Très amicalement
Jean-Claude