Les routiers promettent de bloquer l'Ile-de-France lundi

Face à la flambée des prix du carburant, les routiers mettront en place des barrages filtrants sur tous les principaux axes routiers d'Ile-de-France et de certaines régions.
Après la mobilisation du 16 juin dernier, les transporteurs routiers se feront entendre à nouveau lundi. Cette fois-ci la mobilisation sera «plus sévère» et «plus concentrée» selon la Fédération nationale des Transports routiers (FNTR), jointe par lefigaro.fr.

La région Ile-de-France sera particulièrement touchée,dès partir de 7 heures du matin, avec des opérations escargot «sur tout le système autoroutier francilien» et des barrages filtrants, afin de protester contre les coûts liés au gazole, à la fiscalité et aux péages pour les entreprises du secteur. La mobilisation aura lieu également en Rhône-Alpes, en Alsace, dans le Nord-Pas-de-Calais, et en Picardie.

«Face à l'absence de mesures immédiates en faveur des entreprises en difficulté et de réelles avancées dans les négociations en cours avec le gouvernement, la FNTR a décidé de planifier une nouvelle vague de protestations », explique la fédération.

Les transporteurs routiers ont accepté il y a une semaine le calendrier des négociations présenté par le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau. Il s'est engagé d'ici à la fin 2008, après une série de tables rondes paritaires, à adopter des mesures pour aider les entreprises.

Malgré cette volonté de dialogue, les transporteurs routiers ont décidé de reconduire leur mouvement. Le rapport ne répond pas à certaines de leurs préoccupations. Parmi leurs revendications figurent le gel des tarifs des péages et la suspension du projet de taxe sur les poids lourds. La fédération se réunira le mercredi prochain pour décider d'une éventuelle autre journée d'action.

Attention ! Si le ciel est dégagé, les routes françaises sont menacées d'embouteillages monstres : les routiers en colère contre le gazole cher ont entamé lundi une nouvelle série d'opérations escargot, suivant l'appel de deux organisations du secteur, la FNTR et l'Unostra.

Déjà, des barrages filtrants sont apparus autour de Paris. Des poids-lourds convergent vers la capitale depuis l'A10 et les alentours de Roissy sont également menacés. Les routiers rassemblés sur l'aire de Villevaudé (Seine-et-Marne), doivent entamer la remontée de l'A104 (Francilienne) et rejoindre l'A1, avant probablement de redescendre vers le périphérique. D'autres routiers, venus du sud, sont par ailleurs en train de converger vers la capitale. Des routiers mènent des opérations sur les autoroutes A10 et A6, ainsi que sur la N 118 et la N 10, depuis 6 h 30, a-t-il précisé. Un convoi doit rejoindre la Porte de Saint-Cloud, sur le périphérique, vers 11 heures et un autre la Porte d'Italie vers 11 h 30. En Rhône-Alpes et en Picardie, des premiers embouteillages sont déjà signalés. En Aquitaine, une cinquantaine de transporteurs ont installé des barrages filtrants sur la rocade bordelaise.

La Fédération nationale des transports routiers compte "durcir le ton" par rapport à la précédente journée nationale d'action le 16 juin et prévoit des opérations "plus importantes en termes de kilomètres de bouchons", notamment sur la Francilienne et aux abords des grandes villes, selon une porte-parole.

Fiscalité désavantageuse

La dernière journée d'action avait mobilisé plus de 3.000 camions, selon la FNTR. Lundi, "l'ensemble des régions françaises seront concernées", y compris l'Ile-de-France, qui avait été épargnée il y a deux semaines. Les actions vont prendre la forme d'opérations escargot ainsi que de barrages filtrants aux péages et ronds-points, à compter de 7 heures et pour une durée de 24 heures, a précisé la porte-parole. Très remontée face à "l'absence de réponse de la part du gouvernement", l'Unostra, qui représente les PME du secteur, se joindra aux manifestations qui seront, selon elle, "beaucoup plus dures que la dernière fois".

"Nous attendons toujours un geste" sur les tarifs de péage, a déclaré la présidente de l'Unostra, Catherine Pons, déplorant n'avoir reçu "aucune proposition" de la part de Dominique Bussereau. Le secrétaire d'Etat aux Transports avait déclaré jeudi que les sociétés autoroutières allaient faire un "geste commercial" vendredi soir concernant les tarifs de péage appliqués aux routiers, mais l'annonce a été reportée. Etranglés par le prix du pétrole, les routiers français estiment souffrir d'une fiscalité désavantageuse comparé à leurs rivaux européens. M. Bussereau avait annoncé le 5 juin une série de mesures en faveur du transport routier, notamment "un étalement du paiement des charges fiscales et sociales", sans toutefois convaincre les routiers .

Dans la région (suivez le trafic en temps réel ), cinq opérations escargot sont en cours en direction de Paris. Sur l'Autoroute A6 entre Evry (91) et Chilly-Mazarin (91),
la circulation est ralentie sur les voies de droite et centrale.
Sur l'A10 entre Janvry (91) et Palaiseau (91), les trois voies de circulation sont ralenties, ce qui se répercute sur la Nationale 104 intérieure entre Monthléry et la jonction A10.Ralentissement également sur la N118 entre Saclay (91) et Vélizy (78), sur la N10 à la hauteur de Trappes (78).
Sur la N12 à la hauteur de Versailles (78) en direction de Créteil, la circulation est moyennement ralentie sur l'axe, avec un «déplacement rapide des poids lourds».Après un rassemblement sur l'aire de Villevaudé (Seine-et-Marne), les routiers doivent remonter la Francilienne (A104) et rejoindre l'A1, avant probablement de redescendre vers le périphérique

Autour de Lille, une centaine de transporteurs routiers bloquaient l'autoroute A1 lundi matin dans les deux sens au sud de Lille.Une quarantaine de camions partis vers 07H00 de Lesquin ont gagné à vitesse réduite l'aire de Phalempin dans le sens Lille-Paris où ils ont été rejoints vers 09H00 par des routiers partis de Dourges dans le sens Paris-Lille. Ils ont mis en place un barrage filtrant qui ne doit être levé qu'en fin de journée. Les usagers étant avertis depuis plusieurs jours, aucune voiture ne circulait sur l'A1 à proximité de Lille, mais les axes d'accès secondaires à la capitale nordiste étaient surchargés.

Dans la région de Bordeaux, une trentaine de km d'embouteillages étaient enregistrés lundi en fin de matinée autour de la rocade bordelaise en raison de barrages filtrants installés par une cinquantaine de transporteurs routiers à hauteur de l'échangeur 20. Les barrages ne laissent passer que les véhicules légers sur une seule voie et bloquent le passage des poids-lourds.

Des barrages filtrants ont été mis en place à Toulouse, Auch (Gers), Tarbes (Hautes-Pyrénées)

En Poitou-Charentes, 30 à 40 poids-lourds participaient à des opérations «escargot» sur les grands axes, au départ d'Angoulême (Charente), Poitiers (Vienne) et Niort (Deux-Sèvres).

En Rhône-Alpes, les transporteurs routiers ont organisé trois barrages filtrants qui ne provoquent pas pour l'instant de grosses perturbations, selon les gendarmes: dans l'Ain, à la barrière de péage de Beynost sur l'A42, dans l'Isère, au péage de Reventin, au sud de Vienne, et en Savoie, sur l'A41, au péage de Chignin, à la sortie de Chambéry.

Dans l'Ouest, un barrage filtrant était signalé sur la N12 à Dreux (Eure-et-Loir).

Dans le sud de la France, environ 200 camions, selon les routiers, plusieurs dizaines selon la gendarmerie, ont pris position depuis 08H00 sur trois axes de l'entrée ouest de Nice, notamment l'un des accès à l'autoroute A8. Ils roulent à faible allure entraînant plusieurs kilomètres de bouchon (11 km

Au Havre (Seine-Maritime), des routiers distribuaient des tracts au niveau de l'échangeur numéro cinq sur l'A29.

Dans l'est, des poids lourds ont convergé vers les péages de Schwindratzheim (Bas-Rhin entre Saverne et Strasbourg) de l'A4 et celui de Fontaines (Territoire-de-Belfort) sur l'A36 entre Besançon et Mulhouse. En Moselle, des barrages filtrants étaient organisés sur l'A4 aux péages de Saint-Avold et de Maisieres-les-Metz.

Les transporteurs routiers ont accepté il y a une semaine le calendrier des négociations présenté par le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau. Il s'est engagé d'ici à la fin 2008, après une série de tables rondes paritaires, à adopter des mesures pour aider les entreprises.

Malgré cette volonté de dialogue, les transporteurs routiers ont décidé de reconduire leur mouvement. Le rapport ne répond pas à certaines de leurs préoccupations. Parmi ces revendications figurent le gel des tarifs des péages et la suspension du projet de taxe sur les poids lourds. La fédération se réunira mercredi prochain pour décider d'une éventuelle autre journée d'action.