Du poison aux vaches
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Du poison aux vaches
Il a donné du poison à ses vaches sans le savoir
Ouest-France – 15 Juin 2009
Laurent P…….. , agriculteur bio vendéen, a acheté un complément alimentaire qui s'est révélé toxique pour son bétail. Le procès a lieu ce lundi, à Saint-Brieuc.
Témoignage
Cette audience, il l'attend avec impatience. « Avec soulagement, même ». Laurent P…….., agriculteur bio de Saint-Mesmin (Vendée), sera aujourd'hui sur le banc des parties civiles. Avec lui, une poignée de collègues venus de Vendée et des Deux-Sèvres voisines.
Des professionnels réunis pour assister au procès dit du cadmium, ce métal toxique retrouvé en quantité dans un complément alimentaire qu'ils avaient commandé. Réunis surtout parce qu'ils ont vécu, entre 2005 et 2006, un vrai cauchemar.
« Plusieurs de mes vaches ont été touchées par la fièvre de lait, au moment du vêlage. Il y a eu des problèmes infectieux, des problèmes de reproduction, une chute de la production de lait. J'ai perdu sept vaches sur les 35 que j'avais. »
L'agriculteur, habitué à fournir à ses vaches un complément alimentaire, a vu les problèmes se succéder sans comprendre. « On m'avait dit que le troupeau souffrait d'une carence en zinc. On me proposait cette solution pour y remédier. Avec le recul, on se trouve très naïf, mais j'avais entièrement confiance. D'autant que ce produit était issu de la filière bio. »
300 fois la limite autorisée
À l'époque, Laurent P…….. ne trouve pas de réponse. Personne pour lui confirmer que le problème majeur vient de ce produit hors normes. « Les vétérinaires ne comprenaient pas non plus, personne n'avait de réponse. Et là, on se remet en cause, on culpabilise, on vit ça très mal. J'ai eu des grosses baisses de moral. »
Un an plus tard, il est à la fois libéré et consterné. Une réponse se fait jour sous la forme d'une note de la direction générale de l'alimentation, qui dépend du ministère de l'Agriculture.
Elle prévient les exploitants de la dangerosité de ce complément. Les premières analyses révèlent en effet une présence de cadmium trois-cents fois plus importante que le maximum autorisé. « En gros, mes vaches ingéraient près de dix grammes de cadmium par mois. C'est énorme. »
Au final, deux ans de galère, un dépôt de plainte, et un sentiment d'injustice toujours aussi vif, même s'il est parvenu à tourner la page en renouvelant son troupeau, petit à petit.
Il n'utilise désormais plus aucun complément alimentaire. « Pendant deux ans, j'ai eu la hantise de découvrir un nouveau problème tous les matins. Je n'ai pas dégagé de revenus. Je demande réparation. »
Benoît GUÉRIN.
Ouest-France – 15 Juin 2009
Laurent P…….. , agriculteur bio vendéen, a acheté un complément alimentaire qui s'est révélé toxique pour son bétail. Le procès a lieu ce lundi, à Saint-Brieuc.
Témoignage
Cette audience, il l'attend avec impatience. « Avec soulagement, même ». Laurent P…….., agriculteur bio de Saint-Mesmin (Vendée), sera aujourd'hui sur le banc des parties civiles. Avec lui, une poignée de collègues venus de Vendée et des Deux-Sèvres voisines.
Des professionnels réunis pour assister au procès dit du cadmium, ce métal toxique retrouvé en quantité dans un complément alimentaire qu'ils avaient commandé. Réunis surtout parce qu'ils ont vécu, entre 2005 et 2006, un vrai cauchemar.
« Plusieurs de mes vaches ont été touchées par la fièvre de lait, au moment du vêlage. Il y a eu des problèmes infectieux, des problèmes de reproduction, une chute de la production de lait. J'ai perdu sept vaches sur les 35 que j'avais. »
L'agriculteur, habitué à fournir à ses vaches un complément alimentaire, a vu les problèmes se succéder sans comprendre. « On m'avait dit que le troupeau souffrait d'une carence en zinc. On me proposait cette solution pour y remédier. Avec le recul, on se trouve très naïf, mais j'avais entièrement confiance. D'autant que ce produit était issu de la filière bio. »
300 fois la limite autorisée
À l'époque, Laurent P…….. ne trouve pas de réponse. Personne pour lui confirmer que le problème majeur vient de ce produit hors normes. « Les vétérinaires ne comprenaient pas non plus, personne n'avait de réponse. Et là, on se remet en cause, on culpabilise, on vit ça très mal. J'ai eu des grosses baisses de moral. »
Un an plus tard, il est à la fois libéré et consterné. Une réponse se fait jour sous la forme d'une note de la direction générale de l'alimentation, qui dépend du ministère de l'Agriculture.
Elle prévient les exploitants de la dangerosité de ce complément. Les premières analyses révèlent en effet une présence de cadmium trois-cents fois plus importante que le maximum autorisé. « En gros, mes vaches ingéraient près de dix grammes de cadmium par mois. C'est énorme. »
Au final, deux ans de galère, un dépôt de plainte, et un sentiment d'injustice toujours aussi vif, même s'il est parvenu à tourner la page en renouvelant son troupeau, petit à petit.
Il n'utilise désormais plus aucun complément alimentaire. « Pendant deux ans, j'ai eu la hantise de découvrir un nouveau problème tous les matins. Je n'ai pas dégagé de revenus. Je demande réparation. »
Benoît GUÉRIN.
Jeanclaude- Député
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