Royal-Hollande, et maintenant la rupture politique

C’EST le fantôme du congrès de Reims, celui dont personne n’ose ouvertement parler mais dont l’ombre continue de planer : l’ex-couple François Hollande - Ségolène Royal. Même si la rupture des anciens concubins est aujourd’hui consommée, elle continue d’empoisonner la vie du PS. Les relations personnelles, tendues entre l’ancienne candidate à la présidentielle et l’actuel premier secrétaire compliquent un peu plus la constitution d’un introuvable « pôle central » c’est-à-dire d’une majorité réformiste capable de remettre en marche le vieux paquebot socialiste.

Comme si, finalement, les comptes étaient loin d’être soldés.

Toute alliance paraît problématique

Lundi soir, sur le plateau de TF 1, Royal devient soudain glaciale lorsqu’on l’interroge sur le rapprochement entre Bertrand Delanoë et François Hollande : « J’aurais préféré que le premier secrétaire se tienne au-dessus des débats, soit le garant du bon déroulement du congrès… » Sa candidature au poste de premier secrétaire s’engluant dans les sables, elle lui reproche « un interminable calendrier qui n’est pas très propice à la sérénité des débats ». A une heure de grande écoute, le tacle fait mal. Le lendemain soir, lors du premier meeting commun du tandem Delanoë - Hollande à Cergy-Pontoise, le premier secrétaire appelle à « un large rassemblement », sans jamais citer l’ancienne candidate. « Les deux ex sont toujours dans une période de glaciation », confie une proche de l’ancien couple. Leurs rapports personnels se résument au strict minimum, comme l’éducation des enfants. « Juste pour les problèmes du quotidien… », explique avec pudeur le député Michel Sapin, leur vieux copain d’antan, qui est resté fidèle à Hollande.

Dans ce contexte, toute alliance entre celle qui, un dimanche sur le divan de Michel Drucker à « Vivement dimanche », s’est dite « blessée » et un François Hollande qui a posé les bases d’une entente avec l’ennemi juré, le maire de Paris, paraît à cette heure très problématique. La faute à qui ? « Chaque fois qu’entre nous on évoque Ségolène, François la préserve : Il faut la respecter, surtout ne pas l’ostraciser, elle dispose encore de troupes, conseille-t-il clairement », rapporte André Vallini, le député de l’Isère.

Pour Hollande, Royal n’a jamais été et ne sera jamais une adversaire comme une autre. Même si tous les deux ont l’élection présidentielle de 2012 sur leur agenda. Intime de l’ex-couple, un autre dirigeant socialiste, qui tient à garder l’anonymat, ne cache pas s’être heurté à un mur quand il a voulu réconcilier les deux personnalités : « François ne la considère toujours pas comme une dirigeante politique capable… », assure-t-il. « Elle est politiquement beaucoup plus raide que lui », ajoute un autre proche. « Mais François s’est lui aussi plus qu’endurci durant la dernière séquence : maintenant, il est capable d’être vraiment méchant », soutient l’un de ses fidèles. Aujourd’hui pourtant, tous les coups de théâtre sont encore possibles, y compris celui d’une alliance de raison entre les deux « ex ». Pour solde de tout compte.

« François ne la considère toujours pas comme une dirigeante politique capable… », assure-t-il. « Elle est politiquement beaucoup plus raide que lui », ajoute un autre proche. « Mais François s’est lui aussi plus qu’endurci durant la dernière séquence : maintenant, il est capable d’être vraiment méchant », soutient l’un de ses fidèles.