Le PS invite l'UMP à venir contrôler sa primaire

Les socialistes fustigent les différents moyens utilisés par la droite pour essayer d'empêcher, selon eux, la tenue de la primaire qui déterminera leur candidat à la présidentielle à l'automne. Le bras droit de Martine Aubry va rencontrer Claude Guéant.

« L'UMP pourra envoyer des délégués dans tous les bureaux de vote, surveiller et regarder comment les procédures se font en toute transparence ! » Lundi matin, lors du point-presse hebdomadaire du PS, le sénateur David Assouline a contre-attaqué après les soupçons émis encore le matin même par le patron du parti présidentiel, Jean-François Copé, sur l'organisation de la primaire socialiste. Suscitant une très sèche réponse de ce dernier. « Là, on est quand même dans le n'importe quoi ! (...) C'est quand même pas à l'UMP de surveiller les élections internes du PS ! », s'est exclamé le député-maire de Meaux. « Que les socialistes proposent à l'UMP de surveiller le scrutin, c'est donc qu'ils sont en train de se rendre compte qu'il y a un vrai problème », a estimé Jean-François Copé.

Liste d'émargement sous scellés

David Assouline n'en avait pas été moins véhément dans son intervention, répondant pied à pied aux attaques de l'UMP. Premièrement, sur l'illégalité de la procédure. « Cet argument a été battu en brèche par Claude Guéant qui a déclaré que les primaires étaient légales, a-t-il rappelé. Ensuite sur les accusations de possible fichage de ceux qui vont se déplacer pour voter. « Comme si le Parti socialiste pouvait constituer un grand fichier politique pour surveiller les opinions », s'est-il exclamé. La CNIL a, selon lui, validé les procédures du PS. Et de lancer : « Nous n'avons pas de leçon à recevoir de ceux qui ont augmenté de façon drastique le nombre de fichiers dans tous les domaines.»

David Assouline a rappelé la procédure de cette primaire. Le jour « J », les présidents de bureaux de vote recevront une liste d'émargement sous scellés. A la fin du vote, elle sera à nouveau scellée et transmise au comité départemental d'organisation de la primaire. La haute autorité de la primaire, à l'issue de la proclamation des résultats, les détruira devant huissier. « Si le souci de la droite, au-delà de ce que nous demande la CNIL - c'est-à-dire un mois pour détruire les fichiers -, est de dire comment nous allons faire, les choses sont très claires : les fichiers seront détruits dans les jours qui suivent, et avec toutes les garanties ».

Des villes et des départements « traînent des pieds »

David Assouline a, une nouvelle fois, fustigé les chausse-trappes de l'UMP pour empêcher la tenue de cette primaire. «Un certain nombre de départements, un certain nombre de villes traînent des pieds», a-t-il dénoncé. Quelques préfectures affirment ne pas avoir de listes numériques. Certaines mairies ne sont pas en reste. « Bordeaux refuse de prêter les salles communales, a-t-il affirmé, mettant directement en cause Alain Juppé. Nous avons le même problème avec les villes d'Orléans, Valenciennes... Et puis, il y a des communes qui jouent la montre, comme Issy-les-Moulineaux. D'autres nous proposent des salles à des prix prohibitifs. Nancy, 1.000 euros la salle ! »

« Les primaires se dérouleront, il n'y a aucun doute là-dessus ! » a martelé David Assouline. L'UMP « s'énerve » car elle sait que « ce moment-là, s'il est réussi, sera le premier vote des citoyens pour donner un nom au changement. Et cette dynamique ne s'arrêtera pas ». François Lamy, le bras droit de Martine Aubry, devrait rencontrer dans les jours à venir Claude Guéant avec son gros cahier de doléances...