Au très kitsch concours de l’Eurovision, la France présente Jessy Matador

Du strass et des paillettes au pays de la sobriété... Le concours de l’Eurovision se tient ce soir à Oslo, en Norvège. L’événement le plus kitsch de l’année verra s’affronter 25 candidats, dont le Français Jessy Matador. Le jeune chanteur d’origine congolaise va tenter de décrocher la victoire, 33 ans après le sacre de Marie Myriam...
Il y a eu la chanteuse à voix (Patricia Kaas), l’artiste branché (Sébastien Tellier), le groupe déjanté (Les Fatals Picards)... Rien n’a fonctionné. Ces dernières années, les Français ont toujours terminé loin du podium de l’Eurovision.
Changement de stratégie cette année de la part de France Télévisions, qui retransmet le concours et choisit le candidat : le groupe mise sur les sonorités africaines et les rythmes estivaux avec Allez Olla Olé de Jessy Matador. Le jeune chanteur de 26 ans, né au Congo Kinshasa, avait été repéré en 2008 grâce à son tube afro Décalé Gwada.


"L’objectif, c’est de mettre le feu sur scène et que tout le monde s’amuse ensemble" explique Nicolas Pernikoff, directeur de l’unité de programmes jeux et divertissements de France Télévisions. "Mon rêve absolu, c’est qu’on soit dans les dix premiers".

25 artistes se produiront au total sur la scène de la salle Telenor Arena, près d’Oslo. Des artistes adeptes du strass et des paillettes qui contrastent avec la sobriété de la paisible capitale norvégienne... Les Norvégiens sont d’ailleurs très critiques sur l’événement : 43% d’entre eux estiment que les 200 millions de couronnes (près de 25 millions d’euros) dépensés par la radio-télévision publique NRK sont un gaspillage de la redevance audiovisuelle...

La France pas très bien cotée

Côté pronostics, à en croire les bookmakers, l’Azerbaïdjan, l’Allemagne, l’Arménie et Israël forment le quarté de favoris pour succéder à la Norvège. Inge Solmo, expert de l’Eurovision, estime que l’Espagne est également bien placée. En revanche, la France n’est pas bien cotée : l’expert ne voit en Allez Olla Olé rien d’autre qu’"un hymne pour tournoi de foot"...

Tous les ans à la même époque, la fierté nationale en prend un sacré coup avec le concours de l’Eurovision. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tout essayé. Pour cette 55e édition qui se déroule à Oslo en Norvège, le candidat français s’appelle Jessy Matador. Sorti du chapeau par la grâce du diffuseur de l’événement France Télévisions, il succède ainsi au groupe « décalé » Les Fatals Picards, au « branché » Sébastien Tellier et à la chanteuse « classique » Patricia Kaas. Cette dernière, l’an passé, est arrivée huitième de la compétition. Entre ces artistes, rien de commun, si ce n’est qu’ils ont tous porté les couleurs bleu blanc rouge sans résultats concluants.
Bref, la France de l’Eurovision navigue à vue, à grands coups de barre successifs, espérant au gré de ces changements de cap tirer le bon numéro. Avec Jessy Matador, 27 ans, place donc au morceau Allez Ola Olé, ses rythmes à la fois africains et caribéens, ses allures d’hymnes de la Coupe du monde de football et ses paroles légères comme des bulles de savon : « Chouchou faut te lever et bouger ton fessier/
Danser collé serré pour un baiser salé/Prends-moi par le côté, fais-moi ton déhanché
/La la, ça va chauffer, je sens le truc monter ! »

Pourquoi pas ? Le même Jessy Matador avait déjà signé un tube dans le même genre en 2008 avec Décalé Gwada. Et, selon les bookmakers qui se plaisent tous les ans à parier sur l’Eurovision, il pourrait bien figurer ce soir dans le top 5. Ainsi, il ne reste plus qu’à espérer.

Jessy Matador, "ça passe ou ça casse"

France-Soir - Quel est votre premier souvenir de l’Eurovision ?
Jessy Matador J’ai toujours suivi ce concours, même de loin. Je me souviens surtout des finlandais habillés en monstres de Lordi qui l’ont emporté en 2006. Ils avaient mis un peu d’animation…

F-.S. A votre avis, avez-vous une chance de l’emporter ?
J. M. C’est difficile d’évaluer quoi que ce soit avant les votes. De plus, cette année, il n’y a pas vraiment de favoris. Pendant les dernières répétitions, il y a eu un très bon accueil du public. Alors on verra bien. L’Eurovision, ça passe ou ça casse !

F.-S. France Télévisions avait tout d’abord choisi Christophe Willem. Que s’est-il passé exactement ?
J. M. C’est un très bon chanteur, je le respecte. En revanche, je n’ai pas vraiment apprécié qu’il raconte que France Télévisions avait refusé sa participation, alors que c’est lui qui a dit non au dernier moment ! A seulement quelques jours du concours, ce n’était pas très correct vis-à-vis de moi.

F.-S. A l’annonce de votre sélection, vous n’avez pas fait l’unanimité parmi les fans de l’Eurovision. On a même parlé de remarques racistes…
J. M. Je ne fais pas attention à ça. Et puis il y a aussi eu des commentaires positifs. Avant tout, je considère comme un symbole fort que le candidat français soit cette année issue de l’immigration. Ma famille est très fière, jusqu’au Congo. Avant tout, Je vais essayer de représenter la France dignement.

la chanson outre le fait de ressembler a celle des gentils go du club méd (bravo le niveau) nous ridiculise une fois de plus. C Willem etait certes un choix nettement mieux. Les selectionneurs sont ils sortis de la france depuis 20 ans?? a croire que non.