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Il y a un siècle

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Message  livaste Sam 2 Jan - 21:52

Je viens de trouver un blog sympathique , qui retrace la vie ( bourgeoise ) en 1910.

01 janvier 2010
1er janvier 1910 : Des vœux bien bourgeois !

Il y a un siècle Bonne-10

Tout est prêt : les cartes de visite, l’organisation des déplacements, les jours où nous recevrons. C’est organisé, planifié, presque minuté.

Nouvelle année signifie, pour nous bourgeois parisiens (et fiers de l’être), le début d’un marathon exténuant.

Très bonne année 1910 aux chères lectrices et chers lecteurs de ce journal !
Nous avons vu les grands-parents avant le jour de l’an ; l’usage veut que nous rendions maintenant visite aux pères, mères, frères, sœurs, oncles et tantes. Cela doit se faire entre aujourd’hui ou demain au plus tard. Puis, nous avons une semaine pour rencontrer les cousins et enfin jusqu’à la fin du mois pour faire le tour de nos amis !
Vu que l’ensemble de nos proches est dispersé dans tout Paris et qu’il n’est physiquement pas possible de voir tout le monde, nous allons faire usage des cartes de visite. Postées (moins cher) ou déposées par notre bonne et le domestique de mes parents (plus chic), le petit carton dispense de certains rendez-vous obligés, écourte des journées qui seraient entièrement consacrées à ce rituel à rallonge des « vœux de début d’année ».
Nos enfants ont des étrennes qui les attendent chez les uns ou les autres (c’est parfois leur seul motivation pour nous accompagner dans les visites de certains cousins et oncles aussi éloignés qu’acariâtres), nous devons de notre côté penser -au moins - à notre bonne, notre concierge, notre facteur, notre couturière, notre épicier, le maître d’école, le curé, les voisins d’en face, le balayeur…
Et pour me détendre de ces obligations privées, il me restera à rédiger les discours du Président du Conseil pour les vœux aux différents corps constitués tout en vérifiant que les cérémonies sont bien préparées.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai hâte d’être à février.
______________________________________________


Bonjour chers lecteurs. Quelques bonnes nouvelles :

Comme vous le savez, “Il y a un siècle”, est devenu aussi un livre.

“Il y a 100 ans. 1910″ http://www.oeuvre-editions.fr/Il-y-a-100-ans. Je suis très heureux de vous annoncer que celui-ci rencontre son petit succès puisqu’il est déjà en réimpression. Merci à tous !

Quant au blog, il atteint bientôt les 900 000 visites, ce qui est une bonne moyenne compte-tenu des “nouvelles” absolument “pas fraîches” que je diffuse.

Bref, la Belle Epoque plaît. Le rythme du “jour le jour” qui me demande, vous vous en doutez, un travail considérable de documentation et d’écriture (le matin dès cinq heures avant le levé des enfants et le soir tard après le travail), correspond à votre attente.

Merci pour votre fidélité, vos commentaires souvent amusants (je les adore), vos courriels (toujours sympatiques)…

Nous allons passer une très bonne année 1910 ensemble, avec uniquement des articles inédits (Olivier le Tigre a une vie tellement trépidante que chaque année remplit un livre et un blog).

Bonne année à tous !
L’auteur
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Message  livaste Lun 4 Jan - 11:01

4 janvier 2010
4 janvier 1910 : Petite épidémie, débauche de moyens

« 100 000 morts en Russie. Le choléra arrive ! » Mon collègue repose son journal et annonce, fier de son petit effet, la nouvelle à la cantonade. « Il faut fermer les frontières, envoyer l’armée, interdire la circulation des personnes. » ajoute-t-il, dans son petit délire du matin.

Je lui demande de se taire. Devant son bureau, j’étale silencieusement une grande carte de l’Empire du tsar. 170 millions de sujets, des espaces infinis, un État central arrêté par de puissants hobereaux locaux, une paysannerie et un monde ouvrier très pauvres. Viennent s’ajouter à cela des conditions d’hygiène souvent très rudimentaires.


Je commente : « Tu vois, Pierre, 100 000 cholériques, là-bas, c’est à la fois beaucoup et très peu. Cela traduit seulement un mauvais approvisionnement en eau potable pour de nombreux villages, des cours d’eau parfois infectés et des médecins dépassés quand l’épidémie commence dans certaines régions. Une personne atteinte gravement sur 1700, il n’y a pas encore de quoi rapatrier nos ingénieurs, nos financiers ou conseillers militaires et rompre l’alliance franco-russe ! »

Pierre ne s’avoue pas vaincu : « Ne rien faire ne va pas rassurer la population. Il faut agir en grand. Doubler les effectifs des douaniers, contrôler devant la presse tous les produits qui viennent de Russie, mettre en alerte quelques régiments de dragons qui pourraient patrouiller aux frontières. Tout cela plairait à l’opinion publique. »

J’objecte : « Tu es d’accord que ce déploiement de moyens ne servirait à rien puisque la propagation du choléra se fait principalement par l’eau. Or, aucun cours d’eau ne va de l’Oural jusqu’à nos verts pâturages gaulois ! Un millier de cuirassiers sabres au clair constituent une véritable plaisanterie pour empêcher l’arrivée d’un tel microbe.»

Pierre tend un doigt professoral dans ma direction : « Peut-être, peut-être, mon cher Olivier. Mais que cherche-t-on réellement, dans notre cabinet ? A lutter contre une épidémie russe ou faire réélire tous les députés du parti radical ? Quelques beaux douaniers, des contrôles tatillons des importations, des visites aux frontières de ministres gravement penchés sur le problème, le déblocage d’urgence de quelques centaine de milliers de francs pour indemniser des médecins parisiens envoyés sur place, cela impressionne et voilà des voix en plus lors des prochaines élections ! »

Une épidémie largement imaginaire, la recherche des faveurs de l’opinion publique, l’envie de rassurer le petit peuple : Pierre sait manier ces ingrédients avec talent. Un jour, il sera ministre.

Il y a un siècle Cuiras10

L’épidémie arrive, envoyons les cuirassiers !
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Message  livaste Mar 5 Jan - 19:33

05 janvier 2010

5 janvier 1910 : Boire de l’eau tue

«Il faut profiter de l’épidémie de choléra en Russie qui inquiète tout le monde pour mettre en place des mesures en faveur de la santé trop longtemps repoussées. » Le directeur de l’hydraulique au ministère de l’agriculture, un membre du conseil supérieur d’hygiène publique et le président du Fishing-club sont autour de la table pour nous convaincre de débloquer des crédits, Pierre et moi, du cabinet d’Aristide Briand.

La description qui nous est faite est alarmiste. Les points de captage d’eau potable restent dans notre pays insuffisamment contrôlés. Or, les maladies d’origine hydrique font toutes froid dans le dos : choléra, fièvre typhoïde, diphtérie et dysenterie.



Certes, toutes les règlements pris ces dix dernières années, en application notamment de la loi du 15 février 1902, nous protègent largement : la plupart des Français boivent maintenant une eau potable et l’apparition de tout foyer épidémique s’accompagne de mesures radicales et efficaces qui permettent d’isoler les malades, de les soigner et de limiter la contamination. Aussi la France n’a pas connu d’alertes graves depuis le début de ce XXème siècle et la mortalité liée à ces infections a été divisée par trois.

Pour autant, le danger rôde. L’eau que boivent nos enfants dans les écoles n’est quasiment jamais contrôlé par le ministère de l’Instruction publique, faute de moyens adaptés. Or, de nombreux puits utilisés par les écoles sont contigus à des fosses d’aisance non étanches. Quant à l’eau des ateliers et des fabriques, elle n’est pas soumise à la loi de 1902 et provient, là encore, trop souvent de puits mal disposés. Tout cela sans parler de l’eau des gares ou celle issue des puits privés : dans ces cas, les spécialistes préfèrent se boucher le nez de dégoût.

Pierre et moi prenons gravement des notes.

Le directeur de l’hydraulique enchaîne : «Mais le plus gênant n’est pas là. Nos cours d’eau sont, en France, de véritables dépotoirs. On ne compte plus les latrines privées ou publiques directement installées, depuis la nuit des temps, à proximité des ruisseaux et rivières. Plus grave encore, quasiment aucune municipalité n’a mis fin au déversement direct des égouts et rejets industriels ou agricoles.

Il y a un siècle Latrin10

Le charme discret des latrines au bord de l’eau

Quand les rivières ne sont pas polluées par ces apports noirâtres, ils sont directement utilisés par les lavoirs.

Il y a un siècle Lavoir10

Ainsi, les selles des typhiques, cholériques ou dysentériques peuvent répandre à loisir des bactéries pathogènes résistantes sur de vastes étendues lors de l’arrosage des fruits et légumes, la captation de l’eau dite « potable » ou la baignade des enfants.

La France, dans ce domaine, reste en retard par rapport à ses voisins du nord de l’Europe.»

La réunion s’achève sur ce triste constat. Pierre et moi restons seuls à réfléchir.

Que faire ? Mettre en place de nouvelles réglementation pour les municipalités risque de provoquer une vaste levée de boucliers si l’État ne leur apporte pas des aides financières massives. Et c’est là que le bât blesse. Apurer les rejets industriels ou agricoles et les eaux d’égouts, déplacer toutes les latrines publiques, fermer les lavoirs, représentent une petite fortune. Des millions de francs seraient à débloquer pour que cette opération puisse se faire.

Pierre sourit. « Tu vois, hier tu étais scandalisé par ma proposition d’envoi de régiments de dragons aux frontières pour « lutter » contre l’arrivée du choléra d’origine russe. Or, cette mesure spectaculaire était beaucoup moins coûteuse que ce que nous propose ce directeur de l’hydraulique. Nous avons le choix entre trois solutions :

donner aux municipalités les moyens d’agir et dans ce cas, prépare un budget considérable qu’il sera très difficile de faire voter par la Chambre car il conduira à une hausse des impôts et taxes ;
obliger les villes et villages à agir mais sans leur donner d’aides financières. Dans ce cas, nos règlements risquent de rester lettre morte.
prendre des mesures spectaculaires et, j’en conviens, inefficaces mais qui plaisent à l’opinion publique (fermeture partielle des frontières, contrôles douaniers, mobilisation de régiments…)
Lâchement, nous optons pour la deuxième proposition. Nous ne nous faisons guère d’illusions : les municipalités agiront dans ce cas « à leur rythme » et le problème des eaux contaminées pourra durer des nombreuses années encore.



____________________________________________

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Message  livaste Lun 18 Jan - 15:55

18 janvier 2010
18 janvier 1910 : En Haïti, les USA prennent les choses en main

« Mon programme pour Haïti ? La banane et le tourisme ! » L’attaché qui accompagne l’ambassadeur des États-Unis Robert Bacon n’y va pas par quatre chemins. S’il admet que le président local Antoine Simon puisse émettre un grand emprunt de 65 millions de francs sur la place de Paris, cela doit se traduire par des profits plus grands pour les sociétés américaines qui se développent sur place.



« Les intérêts que nous pouvons tirer de la vente de bananes sont importants. Il s’agit de remplacer la production de café dont les prix sont tirés vers le bas par les autres producteurs de la planète. De même, nous souhaitons participer à l’équipement en chemins de fer de l’île. Les liaisons Port-au-Prince vers le Cap-Haïtien et vers Les Cayes représentent deux chantiers qui nous intéressent particulièrement.»

Il y a un siècle Simon_10

Le président haïtien, le général François Antoine Simon

Je l’écoute distraitement. Je n’ai pas beaucoup l’habitude d’une diplomatie qui mêle, à ce point, les intérêts des sociétés privées avec celui des États. Le massif ambassadeur Bacon a été lui même un haut dirigeant de la Northern Securities Company et de la US Steel Corporation. On le sent un peu vexé de ne pas être reçu par un ministre et il regarde ostensiblement pas la fenêtre, en signe d’ennui.

Dans ma mémoire, Haïti ne prend pas une grande place. Tout au plus, quelques vagues souvenirs du héros noir Toussaint Louverture et des différents massacres de Français pendant des révoltes ou révolutions qui semblent se succéder là-bas à un rythme effréné.

Bref, un île dangereuse pour nous et qui ne nous rapporte rien, si ce n’est des ennuis.

Par un hochement de tête, je fais mine à mes visiteurs que leur demande ne pose pas de difficultés à notre pays.

Bacon prend alors la parole : « Cela tombe bien. Dans tous les pays proches des Usa et du canal de Panama, nous souhaitons préserver la stabilité et la prospérité. Pour vous remercier, nous vous avons amené cette fameuse banane que vous ne mangez que rarement en France. C’est une « Gros Michel », variété la plus répandue et sans doute la meilleure. »

En dégustant ce fruit de dessert au goût bizarre, cette « figue banane » que nous ne trouvons que sur les menus de certains restaurants audacieux et chers de Paris, je repense un instant à ce peuple lointain, les Haïtiens, épris d’indépendance et violents contre tout oppresseur, riches d’une culture européenne et créole mélangée. Quelques centaines de milliers d’hommes qui parlent français, très loin, là-bas, derrière notre horizon et dont Paris se moque éperdument.

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ça tombe à pic !
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Message  livaste Mer 20 Jan - 21:47

20 janvier 2010
20 janvier 1910 : Un ouragan s’abat sur la France

Un ouragan ? Le déluge ? Un cyclone ? Chacun peine à qualifier les intempéries inédites qui touchent la France actuellement. Des vents très violents, de fortes pluies continues et surtout cette impression que cela ne va pas s’arrêter ou que chaque accalmie n’est qu’une pause prise par le ciel pour revenir de façon encore plus inquiétante nous arroser.

A Marseille, le travail du port a été entièrement interrompu et les vagues déferlent par-dessus la grande jetée ; le trafic du tramway, devenu dangereux, a aussi été interdit, en urgence, par le préfet.

Dans le Calvados, la vallée de la Touques et les parties basses de Pont-l’Évêque sont sous l’eau et l’évacuation des habitants a commencé.
Il y a un siècle Cherbo10


La tempête a brutalement interrompu tout le trafic portuaire français

Dans le territoire de Belfort, un régiment de cuirassiers est mobilisé pour porter secours aux habitants. En région parisienne, les inondations prennent de l’ampleur et la Seine ne cesse de monter…

Sud, Est, Ouest : les rapports de préfets, les demandes d’instructions se multiplient. Je demeure mobilisé place Beauvau. Nos consignes brillent par leur concision : « Donnez aux préfets l’instruction d’être présents sur le terrain et d’organiser le secours aux habitants (vivres, couvertures, moyens d’éclairage…). »

Ces grands serviteurs de l’État n’ont pas besoin de Paris pour adopter cette ligne de conduite mais la grande presse, elle, apprécie que le ministère semble prendre les choses en main.

En fait, nous sommes dépassés… j’allais dire, débordés.
A suivre…
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Message  Invité Mer 20 Jan - 23:04

sympa !!

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Message  livaste Jeu 21 Jan - 19:22

21 janvier 1910 : Noé va-t-il sauver les Parisiens des eaux ?

«
Paris est puni, Paris doit se repentir, la ville des plaisirs doit se flageller pour obtenir le pardon du Très Haut ! » L’homme hirsute, posté sur le pont de l’Alma, lève ses bras décharnés en l’air et continue à psalmodier dans une langue incompréhensible pour les nombreux passants qui se sont attroupés, fascinés, autour de lui.

Il reprend de sa voix puissante, en Français à nouveau : «Dieu a fait pleuvoir pendant tout l’été 1909, l’automne a été froid et neigeux. Hier et avant hier, pendant deux journées terribles, le Tout Puissant a déclenché le déluge. Et maintenant, la capitale est sous l’eau. C’est la crue du siècle ! On circule en barque pour atteindre les bâtiments symboles de l’orgueil démesuré des hommes. La Chambre des députés, la gare Saint-Lazare et la gare de Lyon disparaissent peu à peu dans notre ville engloutie. Les députés et les cheminots nagent en eau trouble ! Je suis Noé, je suis Noé, venez à moi si vous voulez être sauvés ! » Paradoxalement, personne ne ricane autour de celui qui était encore considéré, il y a peu, par tous les habitants des quais, comme un vieux fou, inoffensif et drôle.

Il y a un siècle Crue-c10

La Chambre des députés est sous l’eau, pendant la grande crue de 1910

Le « Noé », les yeux injectés de sang, continue sa prêche : «Rappelez-vous la crue de 1658, la Seine avait retrouvé son ancien lit qui passe au pied de Belleville, borde Ménilmontant, Montmartre et Chaillot, son lit venu du fond des âges, ce lit que l’homme avait dévié pour son petit confort. La Seine se venge, vous domine tous autant que vous êtes, repentez-vous ! Les cabarets et les théâtres sont fermés, l’électricité, le téléphone et le métropolitain, inventions scandaleuses d’un homme prométhéen, sont en panne. Le soir, la nuit noire nous enveloppe ; les eaux sombres et silencieuses deviennent le reflet de notre âme chargée de péchés. Les rez-de-chaussée des immeubles sont sous l’eau et vous devez vous réfugier dans les étages, vous devez vous élever, enfin ! Je vous invite à prier. Repentez-vous ! »

Il y a un siècle Crue-g10

Les abords de la Gare de Lyon ne forment plus qu’un grand lac

Une veille dame, manifestement convaincue par tant d’éloquence, s’agenouille, se signe et sort son chapelet. Trois autres messieurs en manteau, pourtant très dignes, ont retiré leur chapeau et baissent la tête dans un mouvement manifeste de contrition.

Je laisse là le petit attroupement mystique et continue mon chemin jusqu’au ministère de l’Intérieur où le monde réel m’attend. Mon bureau de ma bonne vieille place Beauvau, reliée minute par minute à la Préfecture de Police, où nous tentons de montrer à la population parisienne désorientée que le gouvernement des hommes existe toujours.

A suivre…
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Message  livaste Mer 27 Jan - 23:41

26 janvier 1910 : L’eau monte, Paris barbote

Paris s’écroule : ce qui faisait sa fierté s’arrête inexorablement. Les ascenseurs ? Stoppés entre deux étages. Les horloges publiques ? Arrêtées après avoir affiché un retard leur retirant toute crédibilité. L’usine à air comprimé du XIIIème arrondissement qui faisait fonctionner le tout disparaît sous les flots.

Les Parisiens barbotent dans les eaux boueuses d’une Seine qui a décidé de quitter son lit pour s’étirer paresseusement sur de vastes quartiers à l’ouest de la porte de Charenton, sur Bercy jusqu’à l’Hôtel de Ville, en recouvrant aussi des pans entiers de la rive gauche : notamment Jussieu, le Jardin des Plantes et une part grandissante du XVème arrondissement.

Il y a un siècle Crue3_10

Le soir, les pas font « floc » dans un noir d’encre qu’aucun bec de gaz ne peut plus combattre, les usines les approvisionnant à Alfort et Passy étant hors d’usage, faute de charbon. La société concessionnaire d’électricité a mis fin à son approvisionnement par crainte de gigantesques court-circuits. Les architectes examinent gravement les immeubles touchés par les inondations pour vérifier que leurs fondations fragilisées ne vont pas conduire à leur écroulement. Plus de métropolitain, plus de tramway : tous les fiacres reprennent du service… aux côtés des barques.

Dans ce marasme ambiant, on se serre les coudes. Les Parisiens les plus vaillants aidés des employés municipaux et des pompiers apportent des provisions aux personnes fragiles.

Le préfet Lépine fait ses tournées en équilibriste sur les planches et passerelles mises en place par ses services et les régiments du Génie pour avancer pieds secs. Le Président du Conseil Aristide Briand, quant à lui, partage son temps entre son bureau de la Place Beauvau où il donne des ordres judicieux, les séances à la Chambre -informée régulièrement - et les visites sur toute la région parisienne sinistrée.

Il n’oublie pas des grandes villes comme Lyon qui souffrent aussi cruellement de situations semblables.

Ravitaillement des Halles, distribution des vivres, évacuation des ordures, soins aux malades, surveillance contre le pillage des appartements abandonnés : il faut penser à tout. Chaque jour a lieu une réunion de coordination présidée par Briand, reprenant sa casquette de ministre l’Intérieur, associant le préfet Lépine, le gouverneur militaire de Paris, le général Dalstein, ainsi que les patrons de la police municipale, le directeur de l’hydraulique au ministère de l’agriculture sans oublier le directeur de l’Assistance Publique, Gustave Mesureur.

Les chefs de file des groupes parlementaires sont reçus chaque jour, avec des égards, pour leur montrer l’efficacité de la machine gouvernementale. Clemenceau a promis de se taire et envoie de sa rue Franklin quelques recommandations écrites (jetées au panier par Briand agacé qui fait répondre par sa secrétaire qu’il les a lues et « particulièrement appréciées ») . Jaurès prend la parole pour appeler à l’unité derrière les ministres et à la solidarité en faveur des sinistrés.

Les patrons de presse ont promis de ne pas démoraliser leurs lecteurs. Je me charge de leur communiquer deux fois par jour les exemples les plus significatifs de la mobilisation des pouvoirs publics.

Et pendant ce temps, l’eau continue de monter et le zouave du Pont de l’Alma boira bientôt la tasse !

Il y a un siècle Zouave10

Le Zouave du Pont de l’Alma boira bientôt la tasse
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Message  livaste Mar 2 Fév - 23:15

02 février 2010
2 février 1910 : Le pain cache-t-il des microbes ?

« Notre pain ne donne pas la tuberculose ! » Le président Mience, puissant patron du syndicat général de la boulangerie, tonne face aux représentants de sa profession, réunis à Paris pour un congrès extraordinaire.

Au fond de la salle, je prends des notes. S’il doit y avoir une grève dans ce secteur, le gouvernement veut le savoir à l’avance.
Il y a un siècle Boulan10
Une boulangerie et ses employés à Montmartre, en 1910
Une sourde rumeur se répand dans la presse à deux sous, dans les cafés ou les cantines des usines : le pain abriterait fréquemment le microbe donnant la tuberculose. Les conditions d’hygiène souvent déplorables des sous-sols où chauffent les fournils, le pétrissage à bras d’ouvriers à demi-nus trempés de sueurs, laissent planer toutes les suspicions. Les rapports rendus par les médecins hygiénistes sont éloquents : ici, les latrines voisinent la pâte à pain ; là, on constate que les gindres (autre nom des pétrisseurs) perdent 300 à 400 grammes à chaque fournée. Atmosphère surchauffée affaiblissant des employés qui ne se lavent que rarement, eau souillée utilisée par les artisans « pour se rafraîchir », l’endroit où naît le bon pain de chez-nous, ne fait pas rêver.
Les chiffres les plus fantaisistes circulent. Un artisan sur vingt aurait la tuberculose et pourrait ainsi contaminer des quartiers entiers.
Les médecins publient ces derniers jours, sous la pression des pouvoirs publics, des démentis formels avec un argument puissant : la chaleur des fournils tue tous les microbes, tous, sans exception, quel que soit le manque d’hygiène entourant la fabrication de la pâte à pain.
Rien n’y fait, la rumeur enfle. Dans la boulange qui voit son chiffre d’affaire baisser, la colère gronde.
Le syndicaliste conclut le rassemblement par une citation biblique destinée à pourfendre ceux qui médisent de sa profession : ” Un pain de mensonge est doux à l’homme mais sa bouche sera ensuite pleine de gravier ! “

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Amis nostalgiques du passé , faut arrêter de rêver , la nourriture n'était certainement pas meilleure !
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Message  livaste Lun 8 Fév - 14:25

08 février 2010
8 février 1910 : Voulez-vous regarder le téléphote ou la télévision ?

Le téléphote ou la télévision ? Quel nom Maurice Gratte, journaliste au Petit Parisien, pourrait-il populariser ?

La télévision est un concept, une analyse scientifique dont la paternité revient à Constantin Perskyi qui avait su intéresser les foules avec un article publié lors de l’Exposition Universelle à Paris en 1900. Derrière le professeur d’électricité russe Perskyi, il n’y avait qu’une réflexion sur les qualités photoélectriques du sélénium vitreux et sur la décomposition de l’image en points lumineux reproduits à distance. Mais derrière l’article, aucune invention particulière. L’auteur citait les travaux de Nipkow mais n’en montrait pas de nouveaux.

Il y a un siècle Televi10

La télévision, telle qu’on l’imagine en 1910. Interactivité, grand écran, image haute définition, tout y est. On imagine cependant Madame avec un grand chapeau et Monsieur ne parvient pas à se passer des services d’un domestique pour actionner l’appareil…

Rien de tel avec le téléphote de Georges Rignoux qui existe bel et bien. Machine ingénieuse utilisant aussi le miraculeux métalloïde sélénium mais aussi système de transmission de l’image par fil puis, au fur et à mesure des perfectionnements, par ondes électriques.

Maurice Gratte hésite. Le téléphote est français. Rignoux lui avait fait une démonstration après avoir déposé son brevet. On observait une image - fixe et de mauvaise qualité - reproduite sur une glace pendant que son auteur levait les bras au ciel en signe de victoire. « Télévision » vient quant à elle de l’imagination fertile d’un Russe mais ne correspond qu’à une utopie. On ne peut imaginer pour l’instant voir quelqu’un reproduit, dans ses moindres mouvements, de façon instantanée, sur un écran distant de 100 kilomètres.

Il y a un siècle Televi11

L’article de Constantin Perskyi, professeur d’électricité à l’école militaire d’artillerie de l’armée russe

Comment intéresser le lecteur ? Lui parler d’un appareil bien réel mais aux résultats décevants ou évoquer une invention futuriste qui fait rêver mais que personne ne verra à court terme ?

Maurice a soudain l’intuition géniale. En faisant une petite entorse à la vérité scientifique, il peut mêler les deux idées. Le lecteur moyen n’y verra que du feu.

La plume glisse soudain facilement sur le papier. Oui, la télévision est pour demain. Oui, il l’a vu fonctionner. Un peu de sélénium par-ci, d’ondes électriques par-là, une allusion au cinématographe et au téléphone qui, eux, existent bel et bien et le tour est joué. En gloussant de plaisir, il se prend même à citer le physicien Édouard Branly, l’un des pères de la Tsf. Ce dernier rencontré par hasard à la sortie d’une conférence l’an dernier, lui avait glissé, en attendant un fiacre, quelques mots sur les recherches qui avaient des chances d’aboutir prochainement. Il n’avait pas spécialement évoqué la télévision mais peu importe. Il vaut mieux se référer à lui en déformant ses propos que de ne donner aucune caution solide à son article.

Maurice Gratte se remplit de fierté à l’idée de populariser à nouveau ce joli nom de « télévision ». Incapable de décrire le mécanisme auquel il ne comprend goutte, il préfère se transformer en Jules Verne au petit pied. L’opéra que l’on peut suivre de chez soi (le ténor filmé en gros plan la main sur le coeur ! ), l’amie chère qui nous embrasse sur un écran et que l’on pourrait presque prendre dans ses bras tant l’image reproduit fidèlement la réalité : voilà de quoi impressionner le public.

Maurice Gratte n’a pas parlé de meurtre aujourd’hui. Sa mère qui a lu ses articles de la veille où il se répandait sur trois horribles assassinats n’avait guère apprécié ses lignes sanguinolentes. Maurice sait qu’elle préfère un papier « sage » comme celui qu’il vient de rendre sur la « télévision ». Faute d’être forcément un bon journaliste, Maurice Gratte reste un bon fils.


Il y a un siècle Rignou10
Le brevet du téléphote de Rignoux
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Message  livaste Mer 10 Mar - 21:52

Je reprends l'actualité d'il y a 1 siècle .....

9 mars 1910 : L’extrême droite aime les Arabes

« Ils sont sobres, forts, courageux, n’hésitent pas à verser leur sang pour la France ! » Soirée chez un oncle que je fréquente fort peu depuis nos mémorables disputes liées à l’Affaire Dreyfus. Il aime les Arabes, relit devant nous des passages entiers de la « France Juive » d’Edouard Drumont.

Il y a un siècle Drumon11

Un livre malsain mais très lu dans notre douce France : La France Juive d’Edouard Drumont

Sa thèse ? La France comme l’Algérie, est soumise à un pouvoir juif rampant, « oblique » , s’appuyant sur des forces financières obscures. Ces Rothschild et autres Dreyfus asservissent notre beau pays d’Aryens et lui font oublier sa Foi, ses valeurs chrétiennes faites de noblesse et de générosité.

Pour résister à cette perversité, nous pouvons compter sur un peuple opprimé comme nous : les Arabes. Certes, nous devons combattre ces derniers pour conquérir les terres d’Afrique du Nord mais à l’occasion de ces guerres, nous ne pouvons qu’apprécier leur courage, leur valeur militaire et leur fierté. Et puis, quand les territoires sont conquis, les Arabes font d’excellents soldats dans les régiments français et viennent renforcer nos lignes face à l’ennemi héréditaire allemand. « Ces Arabes nous ont aidés lors du conflit de 1870 et 1871 alors que les Juifs applaudissaient à chacune de nos défaites !».

Moi aussi j’aime les Arabes. Mais j’ai aussi une foule d’amis juifs. Nous sommes au dessert, la petite cuillère à la main, l’oncle continue à dérailler dans son long discours antisémite et pro arabe. Après Drumont, il nous lit maintenant du François Gourgeot puis du Georges Meynié.

Ses propos suent la haine. L’Arabe est l’allié du jour face au Juif. On ne l’apprécie que pour mieux détester le Sémite. Drôle d’amour que celui qui a besoin d’une haine parallèle pour naître et se renforcer.

« Vous prenez un café ? »

Non merci, nous rhabillons vite les enfants, prenons congé et rentrons chez nous.

Mon oncle est un triste sire. Malheureusement, dans notre beau pays, il n’est pas seul.

Il y a un siècle Drumon10

Caricature d’Edouard Drumont, cet homme qui me fait penser à mon oncle…


Commentaires


Eh oui… L’hostilité aux Arabes n’est apparue que très progressivement dans l’extrême droite de France métropolitaine. Un des premiers à s’y livrer fut H. Dorgères, chef des Chemises vertes, dans les années 1930 ; mais son point étaient alors loin d’être généralisé à l’extrême droite, où la « résistance » arabe au sionisme était souvent donnée en exemple pour les « bons Français ». La guerre d’Algérie et l’affaire de Suez ont marqué un tournant. Néanmoins, il s’est trouvé des proarabes à l’extrême bien après. Ainsi, François Duprat était-il un grand ami des nationalistes palestiniens ; sans surprise, plus ces nationalistes palestiniens étaient antisémites et violents, plus ils plaisaient à F. Duprat.
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Message  livaste Lun 22 Mar - 20:07

22 mars 1910 : La France trahie par un boxeur belge

Le commissaire spécial fait signe à ses dix agents de bloquer toutes les portes du second wagon du Lille Bruxelles de 11h15. Le chef de la gare de Lille a pour consigne de ne pas donner le départ. Cinq policiers, les plus costaux de la Sûreté locale, s’engouffrent alors dans le véhicule à la recherche de Tony, le champion de boxe belge.

Il y a un siècle Lille_10

La Grand-Place à Lille pendant les années 1910

L’arrestation est mouvementée. Tony déploie une force de colosse et deux fonctionnaires tombent à terre. Le premier s’affaisse, le nez fracassé par un direct du droit et l’autre est projeté violemment contre la vitre à la suite d’un crochet du gauche très bien placé.

La lutte s’achève au moment où le commissaire Rocca sort son revolver et le plaque sur la tempe de Tony. Le sportif se rend alors et se laisse conduire, menotté dans le dos, jusqu’aux locaux de la Sûreté lilloise.

Un après-midi et une nuit complète d’interrogatoire musclé ramollissent notre homme qui passe aux aveux :

« Oui, monsieur le commissaire, j’ai pris des photographies des forts de Lille dans un but d’espionnage. J’ai été recruté à Bruxelles par un Allemand très bien habillé et parlant parfaitement le français. Il m’a proposé une grosse somme d’argent qui couvrait les lourdes dettes accumulées par ma salle de boxe où les clients étaient devenus trop rares. J’ai appris que ce monsieur était un officier du Reich et qu’il voulait aussi faire travailler ma maîtresse. Il m’a confié un appareil photographique pour prendre des clichés des forts entourant notre grande ville près de la frontière belge. Et il a proposé de belles toilettes à ma compagne pour qu’elle séduise des gradés de la garnison. J’avais aussi pour mission de vérifier si les forts étaient reliés entre eux par une ligne téléphonique. Plus tard, on m’a demandé de recruter des auxiliaires pour d’autres observations en me promettant des enveloppes toujours plus intéressantes. C’est sans doute là que je me suis fait remarquer par la police.

Monsieur le commissaire, c’est la misère qui m’a fait accepter cette mission honteuse. »




Epuisé par la nuit sans sommeil, les hurlements des inspecteurs, les claques à répétition et les coups de dictionnaire sur la tête, Tony pleure à chaudes larmes. Sa tête tuméfiée a presque doublé de volume. Il sait que la République française ne lui fera aucun cadeau. L’article 77 du code pénal a le double mérite de la clarté et de la simplicité : »Sera puni de mort quiconque aura pratiqué des manœuvres ou entretenu des intelligences avec les ennemis de l’Etat, à l’effet de faciliter leur entrée sur le territoire et dépendances de la République ou de leur livrer des villes, forteresses, places, postes, ports, magasins, arsenaux, vaisseaux ou bâtiments appartenant à la France ».

Pour être complet dans ses explications sur la suite des événements, le commissaire met sous le nez du boxeur, anéanti par le remord et terrifié par la gravité de ses actes, un code napoléonien ouvert à l’article 12. Il fait lire l’espion à haute voix, cette phrase qui exprime, dans un style pur et dépouillé, ce que notre pays promet à ses ennemis : « Tout condamné à mort aura la tête tranchée ».

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Message  livaste Lun 29 Mar - 22:41

29 mars 2010
29 mars 1910 : “Les études rendent les femmes laides”

« Je suis frappé par la laideur des jeunes femmes qui font des études : leurs traits tirés, leurs yeux bouffis par l’effort, leur teint jauni des suites de l’enfermement dans des espaces clos, sans parler de leur dos courbé. Si leur mémoire reste bonne, on regrette leur absence d’imagination, leur pensée sans profondeur, leur traditionnelle intuition qui ne peut remplacer un esprit de synthèse défaillant ni de médiocres capacités déductives. » La charge de Charles Turgeon, professeur d’économie à la faculté de droit de Rennes, est sans appel et sans nuance. Dans ce dîner en ville, peu osent pourtant lui tenir tête.


Il y a un siècle Sorbon10
La Sorbonne s’ouvre encore très peu aux femmes

Notre université ne s’est ouverte aux étudiantes que de façon presque honteuse, dans une société qui ne veut pas de femmes savantes. Jeanne Chauvin a prêté serment récemment pour devenir avocate sous les ricanements d’une partie de la presse et des chansonniers et Madeleine Brès, la première à décrocher le titre de docteur, n’a guère convaincu le grand public qui gloussait de voir une femme « carabine ».

Pour beaucoup, la place de nos compagnes demeure le foyer, l’éducation des enfants et les soins d’un mari, seul autorisé, du moins dans les milieux bourgeois, à occuper une fonction rémunératrice. Pensez-donc, leur tempérament nerveux, leur fragilité, leur douceur même, les rend inaptes aux métiers d’hommes, scientifiques ou juridiques, et aux lourdes responsabilités !

Maternité, esthétique et économie de la maisonnée : voilà leur trio gagnant, leur mission fondamentale que seule une perversion de l’esprit pourrait modifier.

Les féministes insistent sur la liberté des femmes qui doit se matérialiser par leur libre accès aux études et à une profession intellectuelle les dispensant d’un mariage arrangé où seule la dot compte. Ils crient dans le désert face à une population indifférente voire hostile. Même Colette Yver, femme écrivain très lue, dénonce les intellectuelles “intransigeantes” à l’âme froide et aux “moeurs presque masculines”.

L’opinion publique évolue lentement. La femme médecin trouve, depuis cinq ans, plus facilement sa place que l’avocate. Le rôle protecteur du docteur sied en effet plus facilement à celles qui restent appréciées pour leurs qualités maternelles. En revanche, le maniement des codes civil et pénal, la rigueur cartésienne du droit, devraient rester un apanage masculin, pense le Français de la rue.


Il y a un siècle Avocat10
La femme avocat continue à faire sourire dans la France des années 1910

Le professeur Turgeon ne trouve pas ce soir de contradicteur. Mon épouse le regarde, navrée, mais se tait, les yeux rivés sur son assiette. Pour ma part, je ne veux pas engager une polémique, isolé, au milieu de convives qui ne se connaissent pas suffisamment et qui ont hoché la tête d’approbation quand il parlait.

Notre fille Pauline fera des études. Nous la soutiendrons car elle vivra seule ce qui sera un véritable combat. Et j’espère que d’ici là, elle pourra s’appuyer sur un autre guide des carrières que celui que j’ai à la maison. L’ouvrage commence, au chapitre « métiers pour les dames » par la phrase : « la carrière la plus abordable pour la femme, celle qui lui convient le mieux, c’est assurément le mariage. »

Pour beaucoup, la place de nos compagnes demeure le foyer,
Maternité, esthétique et économie de la maisonnée : voilà leur trio gagnant, leur mission fondamentale que seule une perversion de l’esprit pourrait modifier.


Tout un programme dont certain parti , de nos jours , se réclame!!!!!

C'était ma petite dédicace aux machos du forum ! Razz
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Message  shimmy Mar 30 Mar - 6:30

Encore une fois, tu racontes n'importe quoi !
Ça devient lourd, quant à toi, tu n'as rien compris ! Regarde les listes FN, il y a surement plus de femmes en position éligible que sur les tiennes!

La seule femme du forum qui est "femme au foyer" est UMP!

Moi, les viragos féministes, je supporte mal ! Elles doivent avoir eu de gros problèmes dans leur vie pour être ainsi.......


pour trouver des viragos à problèmes , ainsi que leurs homologues masculins , tous aigris , haineux , c'est au FN qu'il faut aller voir !
On les voit dans les photos des meetings , les bourgeoises BCBG , acclamant le messie qui les protegera !!!
Moi je leur pardonne , je les sais insatisfaisaites !! Very Happy
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Message  Invité Mar 30 Mar - 7:46

Pour ma part, je rappelle quand même que ma femme est docteur en linguistique (université de Nantes) et fonctionnaire du ministère de la justice.

J'ai toujours été pour l'égalité homme/ femme sur la base de la citoyenneté.

Par contre, je suis contre l'idéologie, vendue par l'europe de Sarkozy, qui consiste à faire croire qu'une femme est heureuse quand elle est fille-mère et qu'elle travaille à temps partiel dans une usine qui va être délocalisé. Cette idée, relayée aujourd'hui par des groupes comme NPNS (qui ne font rien à part servir les intérêts de l'UMP comme bon nombres d'amis de Julien Dray et par extension de Ségolène Royal), me rappelle le tristement célèbre "arbeit macht frei"... Comme le disait le philosophe de gauche, Michel Foucault, les changements à l'intérieur du pouvoir rende inutile l'expression d'un fascisme botté.

Je profite ici pour revenir ici sur François Duprat accusé comme tant d'autres d'antisémitisme. L'obsession de l'antisémitisme est une constante ici (relayé entre autre par Aurélie, Anna, Franline, Sarkonaute, Savinien)...

François Duprat n'était pas pro-arabe ou pro-musulman ou antisémite. Il était pour la liberté d'expression. Il était aussi pour que le gazage et le phosphatage des palestiniens ne soient pas autorisés. Il ne comprenait pas en quoi un peuple pouvait prétendre à un pouvoir politique sur un territoire 2000 ans après qu'il soit parti. On est pas obligé d'être d'accord avec François Duprat sur tout (c'est mon cas). On est pas obligé non plus de dire n'importe quoi... A noter que François Duprat s'est fait tué alors qu'il n'avait tué personne. François Duprat était aussi contre l'immigration massive en France de population arabo-musulmane.

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Message  livaste Mar 30 Mar - 8:34

shimmy a écrit:Encore une fois, tu racontes n'importe quoi !
Ça devient lourd, quant à toi, tu n'as rien compris ! Regarde les listes FN, il y a surement plus de femmes en position éligible que sur les tiennes!

La seule femme du forum qui est "femme au foyer" est UMP!

Moi, les viragos féministes, je supporte mal ! Elles doivent avoir eu de gros problèmes dans leur vie pour être ainsi.......

j'ai regardé le site fn , et il est clairement écrit retour des femmes au foyer , avec un salaire por leur fermer la gueule !

et surtout , parce que j'ose faire une remarque ironique , " cela devient lourd " l'adepte , la fanatique que tu es , alors que faire des milliers de messages anti l'UMp et sarkozy , ce n'est pas lourd !!
Voilà qui démontre une grande tolérance de ta part !
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Message  Invité Mar 30 Mar - 8:57

Il n'est pas écrit cela. Preuve en est: Marine Le Pen est avocate. Il est juste dit qu'il faut donner aux parents la possibilité d'élever leurs enfants. Preuve en est, tu ne donnes pas une source précis émanant d'une publication du Fn sur son site.

Le Fn se bat pour la protection des travailleurs et ne comprend pas pourquoi au nom du féminisme, il faudrait mettre au travail les femmes qui viennent d'accoucher. Plutôt que de balancer des allocations aux arabes, une allocation de libre-choix avec préférence nationale est un choix raisonnable. Tu as noté le mot "libre choix". Il s'agit de donner le choix.

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Message  shimmy Mar 30 Mar - 9:05

Tu ne dois pas savoir lire :

- Création d’un revenu parental destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants.
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Message  shimmy Mar 30 Mar - 9:11

Et si je comprends bien, toi tu as le droit de dire que Saco est "lourdingue" quand il attaque l'UMP, mais nous n'avons pas le droit de le dire quand tu ne cesses d'attaquer le FN en sortant des contre vérités!

Tu devrais changer ta signature, elle ne te va pas !
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Message  Invité Mar 30 Mar - 9:35

Il s'agit effectivement d'une allocation de libre-choix sous critère de préférence nationale proposer à l'un des deux parent et non d'une obligation pour la femme de rester à la maison et de fermer sa gueule. Dans ma région, le candidat FN était une femme et les principaux leaders sont des femmes (Lussaud au FNJ, Oriane Borja, Brigitte Neveux,...). Tu dis des contre vérités.

Je trouve cela complètement anormal de balancer des allocations sans critères de préférences nationales. On favorsie l'immigration et la surnatalité de population étrangère.

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Message  livaste Mar 30 Mar - 9:54

shimmy a écrit:Et si je comprends bien, toi tu as le droit de dire que Saco est "lourdingue" quand il attaque l'UMP, mais nous n'avons pas le droit de le dire quand tu ne cesses d'attaquer le FN en sortant des contre vérités!

Tu devrais changer ta signature, elle ne te va pas !

je commence à en avoir assez de ton agressivité envers les umpistes !
et surtout assez de tes provocations , ce n'est certainement pas toi qui peux donner un avis équitable sur quoique ce soit !
Quant à ma signature , je vais effectivement la compléter , à la lumière de ta haine , de ton aigreur journalière

ceci est un avertissement
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Message  livaste Lun 5 Avr - 19:45

4 avril 1910 : Je rends visite à Clemenceau

« En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables ! » Mon ancien patron, Georges Clemenceau auquel je rends visite aujourd’hui dans son appartement du rez-de- chaussée de la rue Franklin, n’a rien perdu de son mordant. Il n’a pas de mots assez durs pour l’actuel ministère même si plusieurs de ses membres travaillaient déjà avec lui avant sa chute.



Sa bonne nous verse un thé dans des tasses venant directement de Chine.

Entre deux gorgées, je retrouve son regard vif et moqueur. Quant à son abondante moustache qui cache sa lèvre supérieure, elle trempe légèrement dans le liquide brûlant, avant qu’il ne l’essuie précautionneusement avec une serviette très blanche qu’il garde dans sa main droite pendant toute notre conversation.

En entrant dans la pièce, j’avais mille et un sujets à aborder. Face au grand homme, je retrouve la timidité de mes premiers mois dans son cabinet. Le silence s’installe. Je repense à ses colères mémorables qui me semblent remonter à un passé complètement révolu, absorbé dans l’ambiance sereine de la rue Franklin.

Clemenceau me pose quelques questions sur Briand (« comment se débrouille-t-il sans moi ? »), sur Caillaux (« que complote-t-il contre vous ?) ou sur Poincaré (« un jour, ce monstre froid retrouvera une place de premier plan, quand tous les nuls seront tombés… »). Il passe une main d’esthète -comme une caresse - sur une de ses boîtes à encens japonaise que l’on appelle « kogos ». Il en a toute une collection, de taille et de couleurs variées : sur le bureau, sur les étagères de la bibliothèque murale, et enfin sur le secrétaire à l’angle du salon.

Que lui dire ? Que je préférais travailler avec lui qu’avec son successeur ? Banal… et il s’en doute. Je me sentais plus reconnu sous son règne que sous celui de l’imprévisible Briand : il le sait et le déplore. Je mens un peu en lui racontant que les ministres le citent souvent, j’oublie de dire que c’est parfois par moquerie : il n’en a cure, de toute façon.



Le petit jardin où Clemenceau fait quelques pas, en face de son appartement

Mises à part ses jeunes amies, Violette et Olive, les filles de l’amiral Maxse , les visiteurs se font rares. Les fonctionnaires dédaignent un homme qui ne peut plus rien pour leur carrière, les patrons se détournent d’un ministre qui n’a jamais aimé l’argent et vit simplement. Seuls les gens du peuple continuent, l’un à lui apporter des oeufs, l’autre à lui laisser un panier de tomates de son jardin, le dernier à réclamer sa présence lors d’une fête en banlieue.

Il revient de lui-même sur ses meilleurs moments à la place Beauvau, évoque ses échecs notamment dans le domaine social où il s’est plus fait remarquer comme briseur de grèves que comme défenseur des ouvriers. Il relativise facilement tout cela et garde même sa bonne humeur en l’évoquant. Il conclut notre rencontre par cette jolie phrase : « la vie est une œuvre d’art. Il n’y a pas de plus beau poème que de vivre pleinement. Échouer même est enviable, pour avoir tenté. »

à méditer !
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Message  livaste Mer 14 Avr - 18:53

3 avril 2010
13 avril 1910 : Ne pas humilier une Grèce en faillite

« Il ne faut pas humilier les Grecs ! » Petit pays récemment reconstitué sur une partie des décombres d’un Empire Ottoman finissant (traités d’Andrinople et de Londres de 1829 et 1830), peuple qui s’est fait remarquer par une courageuse guerre de Libération de plus de huit ans qui a tenu en haleine toute l’Europe, la Grèce de Georges 1er est aujourd’hui exsangue financièrement.

.Il y a un siècle George11

Le roi des Grecs, épris de démocratie, Georges 1er

Rien ne va : les recettes fiscales restent structurellement inférieures au train de vie d’un État imprévoyant et prompt à s’engager dans de nouvelles et coûteuses aventures guerrières (le mythe de Grande Grèce ou Ιδέα Μεγάλη); les élus et les partis politiques de cette petite démocratie distribuent de façon clientéliste les nombreux emplois publics (les Grecs ont un nombre ahurissant de fonctionnaires) ; les services fiscaux ressemblent à une grande passoire incapable de quadriller des territoires qui dissimulent chaque fois qu’ils le peuvent, leurs maigres richesses ; l’instabilité politique (58 gouvernements depuis 1864) bloque toute réforme de fond en limitant l’horizon des ministres au très court terme ; la charge de la dette s’alourdit et les bailleurs de fonds internationaux, inquiets sur les perspectives de remboursement, n’acceptent plus de prêter qu’à des taux élevés.

Le conflit avec la Sublime Porte de 1897 au sujet de la Crète qui s’est traduit par une déroute militaire grecque, oblige le royaume à payer une somme de quatre millions de livres turques.

Bref, la Grèce est aux abois.

Je suis chargé ce jour de proposer au gouvernement des mesures d’accompagnements qui traduisent l’indéfectible soutien de la France à une nation amie et berceau de notre culture. Les consignes d’Aristide Briand - « il ne faut pas humilier les Grecs » - doivent trouver dans mes propositions une forme concrète.

J’indique tout d’abord que la présidence de la Commission internationale de contrôle des finances publiques doit revenir à une France bienveillante (elle est le plus gros bailleur de fonds et les emprunts sur la Place de Paris se font dans des conditions encore relativement favorables), puis je propose l’accord gouvernemental à l’émission de plusieurs tranches d’emprunts destinés aux investissements lourds et enfin, je suggère que nous soutenions discrètement la carrière du prometteur premier ministre crétois Eleftherios Venizelos et que nos banques intensifient leurs prises de participation dans l’économie locale en injectant ainsi des capitaux frais, placés durablement.

Pendant que j’écris, je pense un instant aux paysans du Péloponnèse cueillant paisiblement leurs olives non loin des enfant pieds nus gardant leurs chèvres et aux marchands plein d’entrain des bazars d’Athènes : tout ce petit monde devine-t-il que son sort se règle actuellement sous la plume d’un fonctionnaire parisien qui n’a mis les pieds chez eux qu’avec un guide Joanne bleu en regrettant amèrement que les rares panneaux de direction soient rédigés dans une langue décidément trop éloignée de celle apprise sur les bancs du lycée ?

et non , je ne me suis pas trompée de topic , ce n'est pas un article résumant la situation actuelle de le Grèce !
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Message  livaste Mer 28 Avr - 12:36

28 avril 2010
28 avril 1910 : Pétain ne passera jamais général

Ses idées audacieuses lui ont coûté cher. Philippe Pétain a longtemps donné des cours en contradiction avec la doctrine militaire officielle. Cela n’a pas plu.

Pétain et moi, nous nous sommes connus à l’École de Guerre. Il est professeur de tactique de l’infanterie alors que j’enseigne les techniques de police.

« Il a fallu que j’attende 51 ans pour être nommé lieutenant-colonel. Je ne passerai probablement jamais général. » m’indique-t-il.



Il reste factuel, froid et complète :

« Vous comprenez : quand j’étais professeur à l’École normale de tir de Châlon, mon enseignement mettant en valeur la puissance de feu qui évite de nombreuses pertes humaines dans nos rangs, a été considéré comme hérétique par le directeur, le général Vonderscherr. A peine six mois après avoir été nommé, j’étais remercié et renvoyé en régiment ! Notre pays préfère l’offensive, l’engagement en corps à corps des fantassins, le mouvement qui emporte la décision. Cela est bel et bon mais néglige tout ce que peut nous apporter l’artillerie. »

J’ai bien en tête les prescriptions rabâchées à des centaines d’élèves de l’école : « La baïonnette est l’arme suprême du fantassin. » Balivernes, sottises sanglantes proférées par des généraux à l’abri dans le confort douillet de leur état-major et qui ne combattront plus.

Pétain se dresse contre tout cela et préconise une stricte coordination entre l’artillerie et l’infanterie. La première protège la seconde. Surtout, la première emporte plus sûrement la décision que la seconde. « Le feu tue. L’offensive, c’est le feu qui avance. La défensive, c’est le feu qui arrête. »

Paroles révolutionnaires.

Pétain a longtemps été seul à parler ainsi, seul contre beaucoup. Il ne passera jamais général.


Pétain alors qu’il était officier d’état-major. Une carrière peu brillante. Pétain est encore lieutenant-colonel alors que de nombreux camarades de Saint-Cyr et de l’Ecole de Guerre sont déjà généraux.


je rappelle cela est censé se passer il y a 100 ans !
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Message  livaste Ven 30 Avr - 21:17

30 avril 1910 : Le dossier piégé des retraites


Une réforme bienvenue qui pourtant ne satisfait personne. Depuis la loi du 5 avril dernier, nous avons enfin le grand texte sur les retraites, tant attendu, tant repoussé et finalement adopté in extremis par la Chambre.

Pour tous les employés gagnant moins de 3000 francs par an, est prévu un régime de pension obligatoire couvrant les vieux jours à partir de 65 ans.

L’employeur et l’assuré cotisent - chacun 9 francs par an - pour la constitution d’un capital qui sera liquidé, le moment venu, sous forme d’une rente. L’État versera une pension fixe de 60 francs par an et les caisses de secours mutuels ou de retraite complètent cette somme en fonction de la durée réelle de cotisations.

Les critiques fusent de toutes parts et elles sont nombreuses.

Il y a un siècle Retrai10

-Le système est trop complexe. En effet, bien malin celui qui arrive lui-même à calculer de façon fiable le montant de sa future retraite.
-Il ne profite pas vraiment aux ouvriers. En effet, la pénibilité du travail est telle que de nombreux salariés des fabriques n’atteindront pas l’âge fatidique de 65 ans pour toucher une pension à taux plein. La CGT ne cesse de répéter que l’on vient de créer une « retraite pour les morts » !
-Les cotisations se révèlent trop lourdes pour les faibles salaires (majoritaires). 9 francs représentent une à deux journées de travail d’un manœuvre et ce dernier n’a souvent aucune possibilité de mettre de côté une telle somme. Les syndicats regrettent que l’impôt ne finance pas plus le système.
-Les patrons se plaignent d’une nouvelle charge qui alourdit d’autant leurs prix de revient et les affaiblit face à la concurrence.
-Les pensions risquent d’être maigres et ne peuvent être comparées à celles versées à certains corps de hauts fonctionnaires ou encore moins aux rentes touchées par les « bourgeois » au soir de leur vie.
-Dans les usines, certains -patrons et salariés - se mettent déjà d’accord pour ne pas mettre en œuvre la loi ; d’autres examinent toutes ses failles juridiques et se préparent à déposer des recours devant le Conseil d’État ou les tribunaux judiciaires (l’obligation de précompte des cotisations pourrait ainsi être remise en cause).

Cette loi du 5 avril est donc bien mal partie. Dommage, elle est l’aboutissement de nombreuses années de débats publics et vient couvrir toutes les professions qui ne bénéficiaient pas de régimes particuliers (les marins, les militaires, les mineurs, les cheminots ou les fonctionnaires civils ont déjà leur système de pension).

La retraite est, typiquement, le dossier piégé. Il engage des sommes colossales difficiles à mobiliser, il concerne un avenir toujours incertain, il oppose les intérêts divergents des patrons et des salariés. Surtout, il offre de grandes prises à tous les discours démagogiques.

Pour réussir sur ce sujet, il faut être un politique hors du commun. Par sûr que la France ait cela sous la main.

30 avril 2010 Publié

Non , non , je ne me suis pas trompée de topic , c'était bien , il y a un siècle !
Je vous laisse un commentaire .

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C’est assez edifiant en effet, l’histoire se repette..esperons, mais je n’en suis pas certain, que nous ne soyons pas 4 années, avant 1914.

Notons deux choses cependant: on a installe des sytémes de retraite , cela a favorise un developpement economique et social.
On nous dit que c’est parce que nous avons plus de croissance que nous ne pouvons faire du social..Peut-etre est-ce parce que nous ne faisons plus de social (a l’echelle de la planete, bien sur), que nous faisons peu de croissance: c’est le rpoblème de l’oeuf et de la poule?La poule a pondu l’oeuf ou l’oeuf a creer la poule?
livaste
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