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Facebook, le nouveau terrain des politiques

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Facebook, le nouveau terrain des politiques Empty Facebook, le nouveau terrain des politiques

Message  livaste Sam 24 Jan - 17:38

Par Sophie de Ravinel
22/01/2009 | Mise à jour : 15:48 |

Le 16 septembre dernier, le ministre du Budget, Éric Woerth, recevait une centaine de ses «amis» sur Facebook pour un verre de l'amitié à Bercy.
Ministres, élus et candidats sont de plus en plus nombreux à utiliser ce réseau social pour nouer le contact avec les militants ou organiser leurs campagnes.


Trois millions neuf cent quatorze mille trois cent vingt-six supporteurs. Quel homme politique ne rêverait pas d'atteindre le score de Barack Obama sur Facebook ? Au palmarès mondial de la popularité des hommes politiques, le nouveau président américain est en tête du plus vaste réseau social Internet. Avec près de 56 200 supporteurs sur sa page, Nicolas Sarkozy est en vingt-troisième position, juste devant Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie. Le président français est cependant battu par son homologue italien Silvio Berlusconi, situé en 19e position avec ses quelque 65 000 inscrits. Tous deux sont pourtant loin, très loin derrière Leonardo Farkas, candidat aux élections présidentielles chiliennes de 2010. Ce milliardaire d'une quarantaine d'années, qui partage sa coupe de cheveux avec Michel Polnareff, a rassemblé plus de 267 000 supporteurs sur Facebook, ce qui le place en 5e position mondiale. Le candidat espère, dit-il sur sa page : «unir le peuple à travers Internet».

En France, la classe politique n'en est pas encore là. Mais elle commence à prendre racine sur les réseaux sociaux et sur Facebook en particulier dont l'histoire, romanesque, est désormais bien connue. Fondé en février 2004 dans une chambre de l'université américaine de Harvard par quelques étudiants, dont Mark Zuckerberg, Facebook (le trombinoscope) compte désormais un millier d'employés et réunit plus de 150 millions d'utilisateurs actifs. Traduit en 35 langues, le site est utilisé par plus de 6,5 millions de Français. Ils étaient 4 millions en octobre et autour de 1,5 million il y a un an.


Un bandeau pour informer les lycéens

«Facebook est un formidable outil de socialisation, de mobilisation et d'information. Il n'y a pas mieux pour un homme politique !», s'enthousiasme Vincent Ducrey, en charge, à 31 ans, des intérêts de Nicolas Sarkozy sur ce réseau. Le président, bien entendu, n'a pas de profil personnel mais une simple page sur laquelle les sympathisants peuvent venir déposer des messages de soutien. Vincent Ducrey veille sur son contenu. Pas question d'y laisser ces messages d'insulte qui fleurissent sur le Net plus souvent qu'au printemps. Objectif : construire une «page propre» qui «annule les effets des fake», ces fausses pages qui détournent l'identité des politiques. Celui qui a mis ses compétences de «geek» (féru de nouvelles technologies) au service du porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, est aussi à la tête d'un tout récent «club» des responsables Web du gouvernement. Age moyen : entre 25 et 30 ans. Sa fierté cette année : avoir réussi à convaincre l'Élysée de lui confier les vœux annuels du président pour les diffuser sur Facebook.

De son côté, Thierry Solère, secrétaire national de l'UMP en charge d'Internet, a senti lui aussi l'intérêt de ce réseau, sous un autre angle. L'UMP, explique-t-il, a été «le premier parti en France à s'offrir une campagne de publicité ciblée pour les 16-25 ans sur la réforme des lycées». Les jeunes de cette tranche d'âge du réseau français ont ainsi vu un bandeau s'afficher sur leur page ces dernières semaines, les invitant à rejoindre un site UMP sur la réforme en cours.

Également présent sur Facebook, Éric Woerth utilise lui aussi ce réseau pour faire œuvre de pédagogie. Le ministre du Budget projette d'inviter à Bercy ses amis facebookiens (2 860 mercredi) à Bercy pour leur expliquer les rouages de la relance. Un passage du virtuel au réel qui ne sera pas un fait nouveau pour cet utilisateur personnel du réseau «FB». Déjà, le 16 septembre dernier, une centaine de ses «amis» - aux profils très variés : habitants de sa circonscription de Chantilly, étudiants, fonctionnaires, militants UMP… - se sont retrouvés au ministère pour un pot offert avec ses propres deniers. «Cela me change du Budget, des discours pleins de chiffres que je tiens d'habitude», avait alors plaisanté le ministre devant ses invités. Venu «en ami», André Santini, secrétaire d'État chargé de la Fonction publique, avait confié, presque désolé, «il a de l'humour et personne ne le sait…».

Car Facebook est aussi une manière - plus ou moins calculée - d'ouvrir la porte à une certaine intimité. Ce réseau, explique Stéphane Zibi, consultant à la tête de l'agence Spread Factory, spécialisée dans les médias sociaux, «offre une proximité que vous n'avez pas ailleurs». «Les responsables politiques, dit-il, sont venus d'abord par opportunisme, en particulier lors de la dernière campagne des municipales.» Beaucoup n'ont, par la suite, plus porté le même intérêt à ce média. «Mais certains s'y sont attachés et sont vraiment là», souligne Stéphane Zibi, citant le cas du ministre Laurent Wauquiez ou du député socialiste du Doubs, Pierre Moscovici. Influencé par la campagne d'Obama - qui s'est beaucoup appuyée sur les réseaux sociaux -, l'ex-candidat à la direction du PS a été invité par son entourage à jeter un œil sur Facebook, l'été dernier. Depuis, il avoue être «accro, sans doute un peu trop». «Il y a un côté légèrement addictif», admet celui qui anime son propre profil mais aussi un des 19 millions de groupes actifs sur Facebook, «Besoin de gauche». Fasciné par «la capacité de mobilisation militante», il se sert aussi de cette page pour communiquer autrement, parfois pour décompresser.


Usurpation d'identité

Sur son profil personnel - complété comme pour la majorité des politiques par une page de supporteurs -, on apprenait mercredi que «Pierre est perplexe», sans bien connaître pour autant l'objet de sa perplexité. Une seule phrase de «statut» - sorte de microblog - permet ainsi de connaître en direct l'activité ou l'état d'esprit de ses «amis». Le 19 janvier, on apprenait ainsi que «Pierre a besoin de souffler». Quatre jours plus tôt, le député pense que «Sarkozy à Vesoul et pas à Sochaux, c'est nul». Le 9 janvier, il «attaque la tournée des vœux avec la crève»… De son côté, le normalien Laurent Wauquiez, ministre de l'Emploi, nous apprend mercredi - faute d'orthographe en prime - qu'il «analyse la situation des syndicats sûr l'assurance chômage». Ses «amis» peuvent en outre lire que Wauquiez «aime beaucoup» Fadela Amara. Sa spécialité, originale chez les politiques, c'est la photo envoyée en direct sur sa page depuis son téléphone portable. On y voit son fils jouer au foot, une image discrètement prise lors d'une réunion à Matignon ou des paysages pris lors de ses balades en Haute-Loire, son département d'élection… Facebook tisse du lien. Pour Stéphane Zidi, «c'est un instrument électoral qui complète les visites sur les marchés». Un avis complété par Benoît Thieulin, fondateur de l'agence la Netscouade et ancien webmaster de Ségolène Royal pour son site Désirs d'Avenir lors de la présidentielle. «Internet est devenu un véritable outil d'organisation militante, une épine dorsale lors des campagnes», explique celui qui a suivi les équipes d'Obama pendant quinze jours, en décembre. «Des sites comme Facebook permettent de passer au-delà des barrières classiques et des raideurs des partis politiques», souligne-t-il, regrettant qu'en France, les responsables politiques n'aient pas toujours conscience de l'importance de «gérer leur identité numérique». «S'ils n'organisent pas leur propre réseau, dit-il, d'autres le font à leur place et influencent leur réputation.» C'est le cas d'Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire. Au palmarès mondial, sa page est en deuxième position pour les Français, derrière Sarkozy, avec près de 11 600 supporteurs. Problème : il n'a rien à voir avec elle. Besancenot, affirme la LCR, n'est «pas du tout intéressé par Facebook», il préfère «tisser le réseau sur le terrain». Moyennant quoi, celui qui a usurpé son identité peut entraîner virtuellement Besancenot vers des terrains éloignés de la LCR et troubler les militants. Secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot a créé elle-même sa page pour que justement «personne ne lui vole son identité».

Ces risques, François de la Brosse, conseiller Web à l'Élysée, les prend très au sérieux. Il redoute les «dérives terribles des réseaux sociaux» sur lesquels, malgré les possibilités de dénoncer les abus, «tout le monde peut dire n'importe quoi sur qui il veut». À Facebook, il préfère de loin «les réunions réelles de militants sous le préau de l'école»… Au moins, dit-il, «on sait qui est en face de soi». Un avis partagé par Alain Juppé, le maire de Bordeaux, pourtant précurseur et assidu sur son blog. «On m'a conseillé d'aller sur Facebook. Mais j'ai refusé. Je n'avais pas envie de me retrouver comme cet homme, Marc L., dont toute la vie a été affichée de A à Z.» L'ancien premier ministre ne veut «pas courir de risque pour (sa) vie privée» même s'il prévoit, fataliste, que «dans quelques décennies, on sera de toute manière tous connectés, avec des puces partout».


je résisite , je ne fréquente toujours pas facebook !!!!! Razz
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